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Le rideau est tombé sur une page historique du football sénégalais. Ce samedi 3 août 2025, Abdoulaye Sow Fall a été porté à la tête de la Fédération sénégalaise de football (FSF), mettant fin à 16 années de règne d’Augustin Senghor. Avec 322 voix contre 30 pour son adversaire Mady Touré, la victoire est nette, mais non dénuée d’interrogations.
Dans les travées du palais des congrès de la DER, l’ambiance fut feutrée mais tendue. Derrière les sourires protocolaires et les applaudissements de circonstance, une partie du public sportif peine à dissimuler son scepticisme. L’ombre d’un “vote verrouillé” plane encore, entre accusations d’achats de consciences, enveloppes gracieuses, et promesses logistiques aux clubs votants.
Abdoulaye Fall, ancien bras droit d’Augustin Senghor, assure vouloir œuvrer dans la continuité des réformes. Mais pour nombre d’observateurs, il incarne davantage la perpétuation d’un système que le renouveau tant attendu. “Six ou neuf, c’est la même mafia”, commentent déjà, amers, plusieurs supporters sur les réseaux sociaux.
Pour Mady Touré, la défaite sonne comme celle de la base populaire, celle des terrains sablonneux et du football des quartiers. Malgré une campagne énergique et une vision modernisatrice, le rapport de force des urnes lui a été fatal.
À l’heure où le Sénégal rêve de s’installer durablement sur le toit du football africain, la Fédération saura-t-elle regagner la confiance des amoureux du ballon rond ? Le nouveau président a les clés du vestiaire, mais c’est le terrain — et lui seul — qui rendra son verdict.
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