(édito)
Les fêtes de fin d’année approchent. Je ne vais pas les fêter. Depuis bien longtemps, je me
suis inscrit opportunément sur la scène des pleurnichards. Mais je viens de décider de
rompre les rangs. Et pour aller où ? Bien malin qui me le dira.
Noël ou le nouvel an ! Quelle différence pour l’homme que je suis ? Bercé dans le
conformisme conventionnel qui m’assure un certain équilibre matériel, j’ai oublié de
nourrir mon esprit.
Autour de moi, les foyers de tension, les guerres, les féminicides, les assassinats ciblés, le
racisme décomplexé, le grand remplacement au Soudan, la recolonisation implicite de
l’Afrique et les crimes sont devenus des actes ordinaires que nous cautionnons, au nom de
la liberté.
Et dame nature qui se révolte ! Les calamités naturelles atteignent des proportions
imprévisibles. La nature gronde. Les tremblements de terre, les typhons, les cyclones, les
inondations sèment la terreur. Les morts ne se comptent plus. Qu’en pensent les climato-
sceptiques ?
Et la démocratie ? Parlons-en ! Une illusion rompue. Elle bat de l’aile partout. Au nom de
l’ordre. Caporalisés, nous cautionnons une nouvelle ère basée sur la force, au mépris des
lois que nous avons savamment constitutionnalisées. La voie vers une tyrannie
démocratique n’est pas étroite.
Plus aucune émotion face aux crimes commis au Soudan. La Palestine et l’Ukraine vont-
elles panser leurs plaies ? Ce monde entre dans une phase indescriptible et les grands
dirigeants ont d’autres préoccupations : un nouveau monde sans les pauvres où le paradis
s’éloigne dangereusement.
Pour y parvenir, la course à l’armement a pris un nouvel envol : le monde libre réalise qu’il
lui manque des munitions, des fusils d’assauts, des drones, etc. Il faut bien créer de
l’emploi et les usines vont tourner à fond. Avec des humains ou des robots ?
Au menu, les médias nous offrent un choc tectonique entre les USA et l’Europe pour une
solution de paix entre Zelensky et Poutine. Une véritable galéjade !
La pauvre Afrique se perd dans les méandres d’une autocratie sur mesure. Pour preuves :
les élections présidentielles au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Gabon ou en Guinée. Il faut
éliminer les potentiels opposants et préparer sa succession avec des marionnettes. Les
putschs militaires et constitutionnels aussi poursuivent leur trajectoire. Les organisations
régionales et intercontinentales veillent au grain. Moribondes, elles viennent se rappeler au
peuple.
Ainsi, nous avons vu la CEDEAO, ce géant d’argile bomber le torse. Elle s’est réveillée
pour rétablir le soldat Talon au Bénin. Le Nigéria, géant moribond, a craché le feu, tel un
cratère. Ses avions de combats, incapables de neutraliser Boko Haram, ont vrombi dans le
ciel béninois avec l’aide de la France. Par ce sursaut, parions que les prochains
enlèvements des filles programmés par les terroristes musulmans connaitront un sors sans
lendemain.
Qu’allons-nous fêter sur les boulevards jonchés de morts alors que le paradis s’éloigne ?
Ce monde n’est pas celui des sans dents qui rêvent d’une deuxième chance. Il est tout
simplement cruel.
Par Michel Lobé Etamé
Journaliste Indépendant, Essayiste et écrivain















