(texte)

La quasi-totalité des chefs d’État africains agit avec de très fortes lacunes en pensée globale et en pensée complexe, surtout sur le thème de l’industrie minière.

Comme des enfants de 5 ans, qui agissent en toute bonne foi, convaincus de tout savoir, et n’ont aucune idée de la profondeur de leur ignorance, il est difficile d’accuser les chefs d’état africains d’incompétence, parce que la compétence fait référence à des personnes douées. On ne demande pas à un dirigeant politique d’être doué, mais de se faire entourer par des gens doués et cela ne s’acquiert pas en resserrant à sa famille ou à sa tribu, le cercle de la pépinière où piocher justement les doués.

Le résultat des cours est qu’à la place des gens doués dont ils auraient besoin, les dirigeants africains sont surtout entourés de courtisans, qui ne vont pas au-delà de leur rôle d’applaudir leur chef. C’est-à-dire, un comportement d’abrutissement généralisé qui devant le monde super compétitif en intelligence, conduit ces personnes à vivre dans leur bulle, d’un monde à eux, comme si le monde tout autour n’existait pas, c’est le monde du niveau d’intelligence des enfants de 5 ans.

Prenons l’exemple du ballon.

Un enfant de 5 ans, sait qu’il lance son ballon dans l’air et court après, vers l’avant où il va forcément tomber, amorti allègrement par cet enfant. En d’autres mots, cet enfant est conscient du phénomène de ce ballon qui va dans l’espace et lui retourne, quelques secondes plus tard. Et c’est tout.

Il ignore l’essentiel du phénomène qu’il a observé, qui prend le nom en physique de Mouvement. Il sait que son ballon vole, mais il ne sait pas pourquoi il vole, il ne sait pas que la trajectoire de ce malon peut changer à cause de nombres forces non visibles à son œil nu, comme le vent, la pesanteur etc.

Il n’a pas l’intelligence de se demander pourquoi le ballon peut voler et non lui.

Comme cet enfant de 5 ans, les dirigeants africains ne savent pas que le phénomène du ballon qui vole est partie intégrante d’un Mouvement d’ensemble et que ce mouvement pour être compris et anticipé, doit être analysé obligatoirement à partir d’un repère qu’on appelle en physique : référentiel.

L’enfant de 5 ans n’est pas doté de capacité intellectuelle, pour comprendre que lorsqu’on étudie un mouvement, il faut définir des positions et des vitesses. Et surtout, il faut savoir par rapport à quoi sur définir ces grandeurs.

Nous verrons dans cette leçon, comment le président du Cameroun, Paul Biya a signé un décret présidentiel en 2003, en 3 petites pages, pour offrir 1250 k32 du territoire du Cameroun à une entreprise pauvre, Geovic qui n’a pas de capital, pas d’argent et qui lui promet d’aller trouver l’argent en Chine.

Question : est-ce que Paul Biya a besoin d’une entreprise pauvre, sans employé du Texas, pour aller demander l’aide de la Chine pour exploiter son sous-sol ?

Comme je l’avais anticipé dans une leçon en 2013, il ya 11 ans, rendu en 2024, Geovic n’a jamais trouvé l’argent pour démarrer les travaux. Toutes les entreprises chinoises qu’elle annonçait fièrement avoir trouvées se sont défilées les unes après les autres, comme il était prévisible depuis le début.

Mais au lieu d’annuler ce décret foireux, Paul Biya double la mise : son ministre des mines nous annonce que Glencore, viendra aider Geovic à vendre la mine qu’elle n’a pas l’argent pour extraire. Et là encore, Glencore promet qu’elle va trouver les Chinois.

Là où le bas bénit est que Glencore bien de plaider coupable à New York en annonçant d’avoir corrompu les gens que Paul Biya a mis à la direction de deux sociétés : SNH et Sonara. Et sans avoir fait la lumière sur ces accusations, Paul Biya fait tellement confiance à Glencore qu’il la charge de commercialiser les mines que les Camerounais croient naïvement toujours que quelqu’un d’autre viendra financer son extraction à leur place.

Pire, en 2013, dans la même leçon intitulée : « Les mensonges sur la coopération Chine-Afrique », je parlais du calvaire d’un pays Africain, la Zambie qui était littéralement truandé, par Glencore, qui l’a spoliée de son cuivre sans rien lui donner.

L’épilogue de cette histoire au 8 mai 2024 est qu’au moment où Paul Biya appelle Glencore pour rendre riche le Cameroun, la Zambie avoir annoncé finalement, récupérer ses mines de cuivre à Glencore, parce qu’elle ne tirait rien de cette extraction. Mais la conclusion du communiqué des autorités zambiennes fait froid dans le dos : pour récupérer sa propre mine de cuivre de la part d’une entreprise qui avait décidé d’encaisser seule l’argent des ventes de son cuivre, la Zambie a été obligée d’acheter sa propre mine à Glencore au prix de 1,5 milliards de dollars, c’est-à-dire, le montant exact de l’amende du tribunal américain en 2022.

Et cela n’a pas suffit pour décourager Paul Biya pour se poser les bonnes questions.

Qui est Glencore et comment-elle procédé pour spoiler la Zambie ?

Je suis convaincu que Glencore est le bras minier de la CIA, les services secrets externes des Etats-Unis.

J’en veux pour preuve, pendant deux décennies, son fondateur, Marc Rich échappe à la justice américaine en 1983, qui l’accuse de beaucoup de choses, dont la fraude fiscale massive et réclame son extradition. La Suisse refuse. La justice américaine met alors Marc Rich sur la liste des 20 plus dangereux « Wanted » des Etats-Unis.

Mais comme cela se passe toujours dans le monde des espions, et du renseignement, le dernier jour où il est encore président des Etats-Unis, en 2001, le dernier acte dur dernier jour de son deuxième et dernier mandat du président américain, Bill Clinton en 2001, le dédie à gracier Marc Rich et cela sans aucune explication.

COMMENT GLENCORE A-T’IL PROCEDE POUR SPOLIER ET DETRUIRE LA ZAMBIE ?

Les dirigeants africains ne savent pas que le monde entier a les mêmes ressources et que si tout le monde se rue en Afrique, c’est surtout pour leur degré de naïveté et d’ignorance. Ils ne savent pas que les mines n’ont pas fermé en Europe parce qu’il n’y avait plus rien à extraire, mais parce que ce n’était plus tolérables le nombre de morts qui pouvaient en résulter.

Les mines européennes ne sont plus rentables à extraire, parce que ce n’est plus acceptable la destruction systématique de la nature et l’empoisonnement des sols européens.

L’Afrique a toujours été considérée par les européens comme un espace valorisé par sa faune et sa flore et pas pour les habitants qui y habitent. Se précipiter à confier des mines africaines à des Européens qui laissent ces mêmes mines en Europe parce que non louables, à cause du standard élevé des exigences pour l’environnement et les humains, pour aller en Afrique, ne se justifie que par le fait que le pays africain sera la vraie victime de l’extraction. Et en échange, les populations ne seront alimentées que de fausses promesses. Quelques politiciens se démarquent sur un compte en Suisse, quelques millions de dollars et demandent à tout le monde de circuler, puisqu’il n’y a rien à voir, rien à cirer.

Prenons la direction de Paris pour un hebdomadaire, Le Point dans son édition du 26/05/2011 intitulé :

“Glencore, les rois de la jungle capitaliste”

Ian Hamel (à Zoug) a écrit :


« Rapport accablant. Plus récemment, des experts norvégiens, mandatés par l’autorité fiscale zambienne, ont rendu un rapport accablant sur la société Mopani Copper Mines Pic, l’un des principaux producteurs de cuivre et de cobalt du pays (filiale de Glencore). Par une cascade de sociétés, Mopani appartient à Carlisa, aux îles Vierges, qui appartient à Glencore Finance, aux Bermudes, qui appartient à Glencore, en Suisse.

“Comme Mopani brade ses prix à Glencore, en vendant au-dessous des taux officiels, elle peut ensuite prétendre ne réaliser aucun bénéfice en Zambie, notamment ainsi considérablement ses obligations officielles”, constate Jean Merckaert, de Sherpa, une association française de juristes et d’avocats qui s’est illustrée en dénonçant les biens mal acquis par certains chefs d’Etat africains. Le rapport, publié le 12 avril 2011, révèle qu’autour du site de Mufulira les émissions de soufre représentaient 72 fois les limites légales, celles de plomb 90 fois. Pour extraire le cuivre, Mopani injecterait de l’acide sulfurique dans les sols, polluant les nappes phréatiques. “Le pire, c’est que la Banque européenne d’investissement finance les activités de Glencore. Malheureusement, nous n’avons pas d’outil juridique pour les faire condamner”, déplore Merckaert. »


Dans la revue française Basta Media du 11 janvier 2011, on avait un article avec le titre suivant :

“Glencore : comment une multinationale pille l’Afrique avec la complicité de l’Europe”

Sous-titre : Mise en danger de la population, dégradation de l’environnement, pillage des ressources minières, évasion fiscale et transferts douteux via des paradis fiscaux… tel est le bilan en Zambie de la multinationale suisse Glencore. Avec la bénédiction de la Banque européenne d’investissement, qui finance ses activités. Comment l’Europe et la France sponsorisent-elles la guerre économique et la destruction d’un territoire d’Afrique ? Enquête sur un scandale financé sur des fonds publics.

La journaliste française Agnès Rousseaux écrit ce 11 janvier 2011 :


(…)

À proximité du site de Mufulira, l’air est lourd et métallique. Les émissions de soufre dépassent jusqu’à 72 fois les limites légales, celles de plomb atteignent 90 fois la norme. Les mesures effectuées révèlent également un taux d’arsenic jusqu’à 16 fois supérieur aux limites. Les émissions de soufre provoquent des pluies acides, qui détériorent les sols : « À Kankoyo, il ne pousse que des cactus et des avocatiers. Impossible pour les autres semences de survivre », témoigne Anne-Sophie Simpère, qui a réalisé une mission d’étude pour les Amis de la Terre. Les toits en tôle des maisons sont rongés par l’acide. « Du fait de l’acidité de l’air, la peinture ne tient pas trois mois. »

Des centaines de personnes intoxiquées à l’acide sulfurique

L’extraction produit d’énormes quantités de déchets : 110 tonnes de déchets sont extraites et 200 tonnes de matériaux déplacés, pour une tonne de cuivre produite. Les bassins de décantation où sont versés les résidus toxiques sont laissés à ciel ouvert, au mépris de toute sécurité. Et les canalisations qui évacuent ces résidus toxiques à travers les villes et les campagnes ne sont pas suffisamment protégées. Les habitants évoquent des fuites régulières ou des explosions. Ce sont eux qui sont obligés de nettoyer les résidus toxiques, car le groupe Mopani se limite à réparer les tuyaux défectueux. En 2007, un rapport de l’ONG Citoyens pour un meilleur environnement a accusé Mopani de déverser des boues dans la rivière voisine. Tout signe de vie aquatique a disparu.

« Depuis 2003, Mopani (Glencore) utilise une méthode d’extraction – la lixiviation – moins chère mais plus polluante, dont le principe est d’injecter de l’acide sulfurique dans les sols pour désintégrer le cuivre des gisements, avant de le pomper. Problème : la solution d’acide sous pression dans les gisements peut migrer. Et les gisements sont à proximité des nappes d’eaux souterraines. Malgré de nombreux accidents, qui entraînent des coupures d’eau pendant parfois plusieurs semaines, l’entreprise n’est pas inquiétée. En 2008, 800 personnes se rendent à l’hôpital après avoir bu de l’eau contaminée par l’acide sulfurique. Conséquence pour l’entreprise MCM ? Quelques centaines de dollars d’amende. Plus inquiétant : c’est MCM elle-même qui fournit les évaluations de la contamination de l’eau, car le Conseil environnemental de Zambie n’a pas les équipements nécessaires. »

Source : https://basta.media/glencore-comment-une-multinationale-pille-l-afrique-avec-la-complicite-de-l

LA PRESOMPTION DE CULPABILITE

Le dictionnaire juridique français, de Dalloz définit la présomption de culpabilité comme étant la : “Situation d’une personne qui se voit reprocher l’élément moral d’une infraction, soit au titre de l’intention, par hostilité aux valeurs sociales protégées, soit au titre de la non-intention, par indifférence auxdites valeurs. La culpabilité suppose acquise l’imputabilité”.

En d’autres mots, la Culpabilité : suppose la commission d’une faute (intentionnelle, par imprudence, ou par négligence) constituant l’élément moral de l’infraction.

L’IMPUTABILITÉ

Le même dictionnaire juridique français de Dalloz définit l’imputabilité comme étant le : “Fondement moral de la responsabilité pénale, reposant sur le discernement et le libre arbitre. Sont en conséquence des causes de non-imputabilité, et donc d’irresponsabilité, les troubles psychiques ou neuropsychiques et la contrainte”.

En d’autres mots, la seule raison pour laquelle, on ne peut imputer une faute à quelqu’un qui l’a pourtant commise est la notion d’imputabilité. Donc pour qu’il y ait culpabilité, il faut qu’il y ait aussi Imputabilité, c’est-à-dire : la possibilité de mettre la faute au compte de celui qui l’a commise, en donnant pour acquis le fait qu’il possède tout son discernement, donc une conscience et une volonté libre (d’où l’exclusion en cas de trouble psychique ou de contrainte).

Le 3 mai 2024, par communiqué, le ministère camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique annonce que la compagnie Glencore a obtenu le marché de commercialisation de plusieurs minéraux précieux de l’Est Cameroun, avec ce titre :

“Glencore signe un accord pour commercialiser les minéraux de cobalt, nickel et de manganèse au Cameroun”

Et le ministre de nous informer ainsi :

“Un partenariat stratégique a été récemment établi entre Geovic et Glencore, deux géants de l’industrie minière, au Cameroun. Cette collaboration, vise à renforcer l’exploitation des ressources minières du pays”.

(…)

“Les deux entreprises se sont engagées à travailler ensemble pour mettre en œuvre des pratiques minières responsables, respectueuses de l’environnement et des communautés locales. Ce partenariat stratégique devrait contribuer à dynamiser le secteur minier au Cameroun et à favoriser une croissance économique durable dans le pays.”

Observez bien la séquence des événements. Et vous verrez qu’il ya quelque chose qui ne va pas.

Commençons par dire qui sont ces deux entreprises dans lesquelles le développement de l’exploitation minière au Cameroun risque de ne pas démarrer.

GEOVIC ET GLENCORE VONT COLLABORER POUR DEVELOPPER QUOI AU CAMEROUN ?

Faisons connaissance avec ces deux entreprises qui sont supposées sauver et développer l’industrie extractive au Cameroun.

Le hasard fait bien des choses et apparemment j’anticipe tout plus de 10 ans avant.

Voici ce que j’ai écrit sur ces deux entreprises Glencore et Geovic il ya 11 ans, le 26 juillet 2013 dans une seule et même leçon rédigée :

“Les plus gros mensonges sur la coopération entre la Chine et l’Afrique” publié aussi en 2014 dans le livre : « Géostratégie Africaine » – Tome-2

où j’anticipais que si on ne remplaçait pas ces deux-là avec une entreprise publique chinoise, on n’irait nulle part, même après 20 ans. Nous sommes déjà à 21 ans de la signature du décret de Paul Biya (en pièce jointe) :


GLENCORE

Qui est Glencore ?

Voici ma réponse du 26/07/2013 :


(…)

EN ZAMBIE

Alors que les 3 premiers producteurs mondiaux de cobalt (Finlande, le Canada et la Russie) qui contrôlent 50% de la production mondiale du cobalt, livrent leurs productions à la Chine sans intermédiaire, en Afrique, le système dominant a mis sur pied toute une panoplie de stratagèmes pour truander les pays africains. En Zambie, donc, la société qui exploite les mines de cobalt et de cuivre est appelée : Mopani Copper Mines, filiale zambienne de la société canadienne d’exploitation minière dénommée la First Quantum Minerals.

De 2003 à 2008, on annonce que le prix du cuivre explose sur le marché international. Mais les autorités zambiennes sont surprises du fait que Mopani Copper Mines continue à ne leur verser que des miettes. Alors l’Etat zambien décide d’y voir plus clair. Il s’adresse à deux cabinets distincts d’audit et d’expertises, le Grant Thornton (créé en 1904 à Oxford au Royaume Uni et qui comptait 53.000 employés en 2018) et l’Econ Pövry, pour éplucher les comptes réels de la société canadienne. Et ce qu’ils vont découvrir fait froid dans le dos : un manque à gagner de plusieurs centaines de milliards de dollars, de quoi faire sortir la Zambie du sous-développement.

Mais que s’est-il réellement dépassé ?

Voici les principales anomalies relevées de façon concordante par les deux cabinets d’audit : la Mopani Copper Mines n’a qu’un seul client, une entreprise suisse de négociation en matière première, la Glencore, géant suisse étant le plus grand trader au monde des matières premières.

Avec cette dernière, les deux rapports tranchent et arrivent à la même conclusion : « les coûts d’exploitation sont surévalués, les volumes de production de cobalt sont inférieurs de moitié par rapport à ceux des autres producteurs de la même région, les prix de transfert à Glencore en Suisse, sont étonnamment bas » Conséquence : un manque à gagner de plusieurs milliards de dollars de recettes fiscales pour un pays que l’ONU continue de classer comme une nation où 73% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.

Comme si ça ne suffisait pas, en 2005, La Mopani Copper Mines, sera félicitée par l’Union Européenne pour son très bon travail pour développer la Zambie, puisqu’elle lui donne un financement de 48 millions d’Euros à travers la Banque Européenne d’Investissement. N’est-ce pas la preuve même qu’ils sont tous complices pour spoiler l’Afrique ?

(…)


Le 24 mai 2022, Glencore plaide coupable devant un tribunal de New York et avoue avoir payé des pots de vin pour 7 milliards de francs CFA (environ 10,5 millions d’euros) à la Société nationale camerounaise des hydrocarbures (SNH) et à la Sonara, deux sociétés publiques.

Le 3 novembre 2022, à la une du principal quotidien financier américain, The Financial Time, on pouvait lire ce titre :

« Glencore a transporté de l’argent liquide destiné à des pots-de-vin à travers l’Afrique dans des jets privés, a-t-on appris devant le tribunal. »

(Glencore a transporté de l’argent liquide à travers l’Afrique à bord de jets privés, a déclaré un tribunal)

Source : https://www.ft.com/content/f279e6d4-dcff-414b-a7f3-25331d0f8971

On y découvre ainsi qu’après des enquêtes menées par le Brésil, le Royaume-Uni et les États-Unis, “deux filiales de Glencore ont plaidé coupables, le 24 mai 2022, à de multiples accusations de manipulation du marché et de corruption, notamment en ce qui concerne les opérations pétrolières de la société en Afrique et en Amérique du Sud”.

Les sanctions infligées par le tribunal de New York contre Glencore « pour avoir violé la loi américaine sur les pratiques de corruption à l’étranger (FCPA) et manipulé les prix des matières premières » sont de 1,2 milliard de dollars.

Selon ces différentes enquêtes, Glencore a dépensé plus de 100 millions de dollars en pots-de-vin pour corrompre des fonctionnaires au Cameroun, en Côte d’Ivoire, en Guinée équatoriale, au Nigeria, et au Soudan du Sud pour ce qui regarde l’Afrique entre 2007 et 2018.

Le procureur américain Damian Williams pour le district sud de New York a déclaré à ce sujet ceci :

« La portée de ce système de corruption criminelle est stupéfiante », (…) « Glencore a versé des pots-de-vin pour obtenir des contrats pétroliers. cadres supérieurs.”

Pour résumer :

Le 24 mai 2022, le tribunal du district sud de New York a condamné Glencore pour avoir corrompu la direction de la Société Nationale des Hydrocarbures au Cameroun.

Le 3 mai 2024, presque deux ans après, le ministère camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique fait un communiqué dans lequel il annonce triomphalement que :

“Glencore signe un accord pour commercialiser les minéraux de cobalt, nickel et de manganèse au Cameroun”.

Question : Entre le 24 mai 2022 et le 3 mai 2024, est-ce que le Cameroun a fait la lumière pour savoir qui Glencore avait corrompu avant de lui donner un projet aussi vaste sur le Cameroun ?

Réponse : Rien !

Un tribunal de New-York vous dit que votre interlocuteur est un bandit, un criminel et qu’il vous a truandés. La réaction naturelle de quelqu’un de normal, serait de s’agiter pour trouver au plus vite l’ampleur des dégâts.

Si Glencore a corrompu des Camerounais, c’est bien en échange de quelque chose. De quoi ? Alors ?

Apparemment, Paul Biya n’était pas pressé de savoir ni qui a été corrompu par Glencore, ni combien le Cameroun a perdu dans cette corruption.

C’est ce qu’on appelle en droit : la présomption de culpabilité !

Le pire n’est pas là.

Lorsque la semaine dernière, le tribunal de Londres aux Royaume Uni a relancé l’affaire, le communiqué de la Société Nationale des Hydrocarbures, fait pleurer de honte.

Glencore a avoué à New York avoir « versé des pots-de-vins à des agents de la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun, la SNH, ainsi qu’à des agents de la Société nationale de raffinage, la Sonara ». Ces deux entreprises publiques font l’exact contraire de ce qu’on attend de quelqu’un qui n’a rien à se reprocher. Elles disent toutes les deux, attendre « des preuves de ces allégations. »

Quand un fournisseur avoue sous la pression qu’un de mes employés lui a demandé les pots de vin pour devenir notre fournisseur, même refuser de me donner les noms de ces employés, je ne traite pas ses affirmations d’allégations.

Le Dictionnaire français « Larousse » définit le mot « Allégation », comme venant du latin allegatio, c’est-à-dire, une action d’alléguer, c’est-à-dire, de citer une autorité pour s’en prévaloir. Cette définition ne correspond pas à notre cas, puisque le tribunal de New-York n’a eu aucun besoin d’alléguer.

Mais c’est la deuxième explication de Larousse qui nous intéresse et qui dit :

« Allégation veut dire : Affirmation, assertion le plus souvent considérée comme mal fondée ou mensongère. »

Oui, vous avez bien compris.

J’apprends au hasard qu’un fournisseur affirme à une autorité d’avoir corrompu mon employé, pour traiter avec mon entreprise et je choisis de ne pas appeler cela “Accusation”, mais “Allégation” qui veut dire, Affirmation, considérée comme mal fondée ou mensongère.

Plutôt que de m’émerveiller et faire ce que tout le monde fait naturellement dans ces situations, c’est-à-dire, remettre immédiatement en question tous les accords signés antérieurement pour ordonner un audit à des cabinets indépendants, pour faire toute la lumière, je qualifie à priori cette accusation de mensongère.

La Sonara a choisi un autre mot français, en traitant les accusations venant de New York des « affabulations » en allant plus loin de demander que ce soit « ceux qui portent l’accusation d’en apporter la preuve ».

La Sonara a fait fort.

L’affabulation est un terme très technique utilisé en psychologie et en psychiatrie pour désigner un récit inventé, plus ou moins mensonger. On dit alors que les propositions tenues par le patient, sont du mensonge, de la fiction, de l’invention de faits imaginaires qu’il présente comme réels.

Le plus étrange est la concordance de comportements déraisonnables venant le même jour de deux entreprises publiques différentes pour accuser une entreprise qui a plaidé coupable et négocié pour payer la somme de 1,2 milliard de dollars de sanctions, pour punir des faits que la SNH qualifie d’Allégation, et la Sonara d’affabulation.

La SNH, jure sur la tête de tous les enfants du Cameroun, n’être “ni de près ni de loin associé à de telles pratiques” en contradiction avec “son code éthique”. Alléluia ! Amen !

Si je suis victime d’une mauvaise transaction parce que mon employé a été corrompu et je me comporte de cette manière aussi déraisonnable, directement, je suis en train de fournir les faisceaux d’indice de ma propre culpabilité dans cette affaire. Et donc que c’est moi qui suis à l’origine de la corruption. Et c’est la présomption de culpabilité.

Ce n’est pas pour rien qu’après ces propositions de la SNH et de la Sonara, les titres des médias internationaux sur le Cameroun en disaient longtemps sur cette présomption de culpabilité :

Le 31/05/2022, la télévision publique française, France24 titre :

“Scandale de corruption au Cameroun : Glencore dit avoir versé de gros pots-de-vin”

Par Célia CARACENA et Meriem AMELLAL

https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/journal-de-l-afrique/20220531-scandale-de-corruption-au-cameroun-glencore-dit-avoir-vers%C3%A9-de-larges-pots-de-vin

Plus d’un an après, sans aucune poursuite au Cameroun, pour rechercher la vérité,

Le 03 novembre 2023, la radio publique allemande DW a choisi ce titre :

“Glencore au Cameroun, la corruption au long cours”

de Sandrine Blanchard

Source : https://www.dw.com/fr/glencore-cameroun-enqu%C3%AAte-corruption/a-67289787

Le 13 juin 2024, selon un communiqué de la présidence de la république du Cameroun, « le président de la République du Cameroun a marqué son accord en vue de la saisine du Serious Fraud Office (SFO), cet organisme britannique basé à Londres, spécialisé dans la lutte contre la criminalité financière complexe, qui protège la réputation du Royaume-Uni en tant que lieu sûr pour faire des affaires ».

On appelle cela : Tenter de noyer le poisson !

Paul Biya a besoin de donner son accord pour qu’on saisisse un tribunal face à un délit avéré ?

Le plus bizarre est que tous les pays du monde se bousculent pour obtenir la compétence de leurs tribunaux pour juger les délits. Voilà le Cameroun où un délit s’est produit : les avions portant les dollars ont bel et bien atterrir au Cameroun. L’objet de délit est le sous-sol du Cameroun. Et tout ce que Paul Biya a à faire, c’est faire semblant du fait que le Cameroun est actif dans l’action autonome et indépendante des juges britanniques qui ont relancé l’affaire ?

ET GEOVIC ?

Nous sommes le 11 avril 2003, Paul Biya signe un décret présidentiel, le décret n° 2003/077.

Plusieurs articles nous intéressent :

Article 1er : Il est accordé à la société Geovic Cameroun SA, BP 5839 Douala et dans les conditions prévues par les textes en vigueur, un permis d’exploitation valable pour le cobalt, le nickel et les substances connexes.

Commentaire :

Comment la présidence de la République at-elle fait pour ne pas mandater les services de renseignement du Cameroun, pour lui expliquer que cette société Geovic qui annonceit un capital de 10 millions de Francs CFA ne disposait au Cameroun, ni de locaux, ni d’employés ?


Article 2 : point 2 : (2) La superficie concernée par le permis d’exploitation Geovic est réputée égale à 1250 km2.

Commentaire :

On sait qu’un 1 km = 100 hectares.

Si Paul Biya a donné à Geovic 1250 km2, cela veut dire qu’il lui a donné 1250 x 100 = 125.000 hectares qui sont en jachère depuis 21 ans, puisque Geovic n’a rien fait de cet espace.


Article 5 (2) S’agissant des substances connexes au cobalt et au nickel, l’opérateur (Geovic) soumettra à l’approbation du Ministère chargé des mines, un plan de développement et d’exploitation des substances concernées.

Commentaire :

Dans la logique des choses, on ne donne pas gratuitement 125.000 hectares de terres à quelqu’un avant de lui demander de présenter ensuite le plan de développement et d’exploitation.


Article 6 : Durant la validité du permis d’exploitation n°33, la société Geovic Cameroun SA doit mettre à la disposition des populations riveraines les infrastructures sociales, sportives, éducatives et sanitaires pour favoriser leur épanouissement.

Commentaire :

Cet article est pour moi le plus important qui démontre que Paul Biya malgré ses 42 ans au pouvoir, n’a vraiment pas compris ce qu’est le rôle de la politique et surtout, la différence entre le devoir de l’opérateur privé qui doit payer ses impôts et respecter les lois en vigueur et l’opérateur public qui dont c’est le devoir de percevoir l’argent des impôts pour offrir les services publics régaliens, républicains.

Ce n’est pas à un opérateur privé qu’il soit national ou étranger de mettre des infrastructures sociales, sportives, éducatives et sanitaires aux populations du Cameroun, parce que cela ne se pratique ni dans les pays communistes, ni dans le temple du capitalisme que sont les Etats-Unis.

Paul Biya commet là une erreur fatale en guerre économique, lorsqu’il croit un seul instant que le privé qui n’est motivé que par le profit de son entreprise, ira construire des écoles dans des villages camerounais.

C’est au contraire à l’état camerounais de se battre pour donner les moyens aux privés camerounais les plus méritants, afin qu’ils tirent vers le haut toute la société et c’est parce qu’il aura pris lui-même conscience qu’il a en face de lui un état fort, intelligent qu’il arrêtera de faire n’importe quoi.

Il est ahurissant de tendre la main de la mendicité à un opérateur privé qui va dès lors se sentir en situation de force, devant un état mendiant et pourra tranquillement déployer la stratégie de ne plus payer aucun sou des mines qu’il exploite et se réfugier derrière le fait qu’il offre des écoles et des dispensaires à des villages camerounais.


Article 7 : Pendant l’exercice de ses activités d’exploitation, la société Geovic Cameroun SA devra faire parvenir au Ministère chargé des mines, un rapport d’activités semestriel et un rapport d’activité annuel.

Commentaire :

Paul Biya d’entrée de jeu annonce à cet opérateur américain qu’il aura à faire à une administration laxiste qui se contentera de ses rapports l’activité semestriels et annuels. Par conséquent, Paul Biya le rassure qu’il n’aura pas les contrôles sur ce qu’il produit sur le sol camerounais.


Article 10 : Les rapports d’études et les résultats d’analyses issus des travaux d’exploitation constituant des secrets industriels. La société GEOVIC CAMEROON SA est tenue de les faire parvenir exclusivement au Ministère chargé des mines. Ceux-ci, propriété de la République du Cameroun, demeureront confidentiels pendant la durée de validité du permis d’exploitation.

Commentaire :

Le président camerounais n’est pas au courant du fait que dans la mine, il n’y a de secret que sur les quantités qu’on produit. Et lorsqu’une entreprise tient tellement à garder le secret sur ses quantités produits, ce n’est pas pour se protéger d’un concurrent, mais c’est juste qu’on se prépare à truander le pays.

Les seuls vrais secrets dans l’extraction sont détenus par les fabricants des machines et des procès d’extraction et non par les sous-traitants qui font tourner la machine.


Article 11 : Le présent décret sera enregistré et publié suivant la procédure d’urgence, puis inséré au Journal Officiel en français et en anglais.

Commentaire :

A quoi a servi la « la procédure d’urgence », pour un projet qui 21 ans plus tard, ce dimanche 11 août 2024, n’a toujours pas commencé ?


Yaoundé le 11 avril 2003

Le président de la République,

Paul Biya


VOICI CE QUE PAUL BIYA ET LES PRESIDENTS AFRICAINS NE COMPRENNENT TOUJOURS PAS DE L’INDUSTRIE MINIERE

L’Afrique n’est pas le seul continent à posséder les mines. Presque tous les pays du monde possèdent leurs mines qui ne sont pas exploitées pour une seule et principale raison : elles ne sont pas rentables, à cause du coût humain et environnemental trop élevé et inacceptable au 21ème siècle là où au 19ème Emile Zola pouvait écrire son roman Germinal pour décrire le quotidien de ces miniers que l’Europe aujourd’hui ne veut plus voir. L’Afrique ne devient alors l’El Dorado des aventuriers des minéraux que parce que c’est le paradis du libertinage et du chacun fait ce qu’il veut, comme il veut, avec en prime la spoliation du pays, en face des politiciens qui ne pigmentent pas grand-chose.

2- Après deux siècles d’exploitation des mines pour alimenter la révolution industrielle, on a pu tirer des leçons très importantes : dans le monde entier en dehors de l’Occident, la tendance est à la nationalisation des puits de pétrole et des mines déjà découvertes sur les territoires. Le procédé de la filouterie mise en place par Glencore 1 mondial du négoce des matières premières en Zambie est la preuve du fait que la nature même du capitalisme n’est pas au partage, mais à l’accompagnement gratuit des ressources sur toute la planète, même s’il faut créer des guerres dites tribales, civiles ou religieuses en sachant numéro bien entendu sur les lacunes très criantes des politiciens en matière d’intelligence économique et stratégique, qui auraient pur mieux les aviser sur les acteurs en présence, pour savoir anticiper l’avenir.

3- Les coûts exorbitants de l’exploration. Si le président camerounais Paul Biya a signé de sa main un décret pour offrir à un privé américain complètement pommé, 125.000 hectares de terre, c’est parce qu’il n’est pas au courant que dans l’industrie minière, le plus dur n’est pas d’extraire, mais de trouver les minéraux. Et dans le secteur, on sait qu’il faut environ 3 milliards de dollars pour trouver une réserve importante de pétrole et seulement 1 prélèvement analysé sur 10.000 prélèvements et analyses donne un résultat satisfaisant. Comment le président camerounais at-il pu croire que Geovic avec un capital de 10 millions de Francs CFA aurait pu faire le miracle de trouver les fonds pour dire la vérité sur ce que le Cameroun renferme ?

Car en réalité, ce que ces chefs d’état africains ne comprennent pas est que ce qu’on appelle la cartographie des mines existantes dans un sous-sol n’est en réalité qu’un document de propagande à utiliser par les entreprises privées comme Geovic, pour aller lever les fonds dans leurs pays, en faisant croire qu’ils sont dépositaires de vastes champs miniers en Afrique et cela sert aussi aux pays africains, pour embrouiller les bailleurs de fonds, en leur faisant croire qu’ils peuvent prêter leur argent sans avoir peur, parce que de toutes les façons, on est sur un grand coup, l’extraction de minéraux extraordinaires que seul le pays en question possède.

C’est ce que Glencore et d’autres entreprises occidentales ont réussi à faire en République Démocratique du Congo : Faire circuler une Fake News selon laquelle la RDC non seulement était le seul pays au monde à posséder le Coltan, ce qui est faux naturellement, mais qu’en plus, sans ce fameux Coltan, on ne pourrait pas produire nos téléphones portables. Ce qui est tout autant faux là aussi. Le mensonge sur le Coltan congolais a plutôt servi au Rwanda pour justifier à son opinion publique, le maintien de son armée en RDC sur l’ordre des occidentaux, et donc, des Etats-Unis. Sa propre mine du Coltan étant maintenue fermée depuis 1982 sans que cela arrête l’évolution du téléphone portable.

3- En dehors des matières premières dites énergétiques, les autres minéraux sont interchangeables. Ce qui signifie que le fait de posséder le Nickel ou le Cobalt ne signifie nullement que sans votre nickel ou sans votre cobalt, on ne pourrait plus fabriquer les batteries électriques. Ce n’est pas vrai que sans le lithium, non ne peut pas fabriquer les batteries des téléphones portables.

4- Il ya un Russe que les Africains ne savent pas alors qu’on devrait l’enseigner dans les écoles primaires d’Afrique, pour éviter que les gens arrivent à l’âge adulte, et débitent des inepties, comme l’a vu faire le président de la RDC Tshisekedi qui prétendait que l’Afrique a l’essentiel des ressources minières du monde. Il s’agit d’un chimiste russe du nom de Dmitri Ivanovitch Mendeleïev né le 27 janvier 1834 (8 février dans le calendrier grégorien) à Tobolsk et mort le 20 janvier 1907 (2 février dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg.

Mendeleïev est connu dans le monde entier (sauf peut-être en Afrique) pour avoir publié en 1869, la classification périodique des éléments, aujourd’hui appelée le « tableau de Mendeleïev ».

D’après l’auteur de ce tableau, « les éléments chimiques peuvent être arrangés selon un modèle qui permet de prévoir les propriétés des éléments encore non découverts. » Pour faire simple, avant de vous demander ce que le sous-sol de votre pays regorge, commencez par apprendre quelques éléments fondamentaux d’appréciation.

Pour faire simple, il faut retenir qu’il existe deux genres de produits du sous-sol : les métaux et les non-métaux.

Les métaux c’est tout ce qui peut conduire l’électricité et les non-métaux c’est ce qui au contraire, sont des isolants électriques et thermiques.

LES METAUX :

En chimie, on appelle, les métaux les matériaux dont les atomes sont unis par des liaisons métalliques, très souvent durs, opaques, brillants, et surtout, bons conducteurs de la chaleur et de l’électricité. Pour développer une industrie minière avec les métaux, il faut juste retenir qu’ils sont malléables, c’est-à-dire qu’en les martelant ou en les pressant, ils peuvent changer leur forme sans se casser, sans se briser ni se fissurer.

Question : pourquoi le cuivre est si important, pour construire les réseaux électriques ?

Réponse : Parce que c’est le métal qui vient en deuxième position de conductivité d’électricité, juste derrière l’argent qui est le meilleur métal au monde, qui conduit l’électricité. Mais il n’est pas utilisé, parce qu’il fait partie d’une autre catégorie de métaux, qu’on appelle les Métaux nobles, pour leur rareté, ce qui leur confère un prix plus élevé. Ainsi, même si l’argent est le meilleur conducteur électrique (6,30 × 107 S/m), suivi par le cuivre (5,96 × 107 S/m), l’or (4,10 × 107 S/m) et l’aluminium (3,50 × 107 S/m), le premier et le troisième du classement, par leur rareté ne seront jamais utilisés pour conduire l’électricité, puisqu’ils peuvent être remplacés par les métaux non nobles parce qu’abondants sur la terre, comme le cuivre et l’aluminium.

LES NON-MÉTAUX

Les métaux sont cinq fois plus nombreux que les non-métaux, même si les non-métaux composent tous les êtres vivants, notamment : l’azote, l’oxygène, le phosphore, l’hydrogène, le carbone, etc.

Les non-métaux sont de densité plus faible que les métaux. Ils sont de grands isolants électriques et thermiques. Le non-métal le plus à la mode aujourd’hui, c’est le lithium qui est le non-métal le moins dense qui existe (0,534 g cm−3 à 25 °C).

Et c’est bien parce qu’on a 5 fois plus de métaux que de non-métaux qu’il ya une guerre féroce dans le monde pour la compétitivité des mines de métaux. Et chaque fois qu’une mine plus compétitive ouvre, elle rend forcément moins rentable une autre ; Et c’est ce qui explique les fermetures de nombreuses mines de fer en Europe, dès lors que la Chine devenant le centre de production des machines dans le monde, a subitement vu ses mines plus compétitives, surtout parce qu’elles sont tous près des usines des machines-outils, des tracteurs, etc.

Les pays africains ne peuvent pas juste crier fort qu’ils ont des ressources du sous-sol sans avoir la capacité de savoir si ces ressources sont rares ou abondantes sur la planète terre. C’est-à-dire, sans se poser le problème de leur rentabilité et donc, de leur compétitivité.

ET NOTRE FAMEUX COLTAN ?

Le mot coltan vient de l’association de deux non-métaux, la colombite et la tantalite qui forme la colombite-tantalite, en abrégé : Coltan.

La colombite-tantalite fait partie de la classification des métaux réfractaires qui sont des métaux qui sont extrêmement résistants à l’usure et surtout, à la chaleur avec une fusion autour de 2.200 °C.

Les métaux réfractaires sont cinq : niobium, molybdène, tantale, tungstène et rhénium.

En de ces 5, le tantale (qui vient du Coltan) a un point de fusion élevé à 2.200 °C, mais cette température aussi élevée soit-elle est dépassée par l’osmium, le tungstène, le carbone et le rhénium qui a un point de fusion à 3 016,85 °C, et un point d’ébullition à 5 457,85 °C.

Ce qui explique l’affirmation que j’ai faite au début de cette leçon que c’est faux que sans le Coltan du Congo, on ne pourrait pas fabriquer les téléphones portables.

Au début du 20ème siècle, le tantale est utilisé comme filament à incandescence pour les ampoules. Et ceci va durer jusqu’à l’arrivée d’un autre métal plus réfractaire que le tantale, c’est le tungstène. En 1940, le tantale est utilisé pour la première fois dans les condensateurs.

En 1942, l’administrateur colonial du Congo-Belge débute la première exploitation de colombo-tantalite au Rwanda et au Congo belge, qui deviendra la République démocratique du Congo. Et le colombo-tantalite a changé de nom pour devenir le Coltan, afin de brouiller les pistes. Il s’agit en fait des vieilles mines non plus tellement rentables. La preuve est que les Rwandais ont choisi de fermer les leurs en 1982. Et ne les ont plus ouverts depuis, se contentant d’assurer la diversion dans la déstabilisation de leur voisin, on peut supposer en échange du soutien militaire de Washington.

QUELLES LECONS POUR L’AFRIQUE ?

J’ai déjà cité l’hebdomadaire français Le Point du 26/05/2011 qui titrait ainsi :

“Glencore, les rois de la jungle capitaliste”

Sous-titre : Jackpot. Le numéro 1 mondial des matières premières entre en Bourse. Pluie de dollars en vue.

Il me plait de vous reproposer ici l’introduction du Point, comme principale leçon à retenir :


La plus grosse entreprise suisse ? Nestlé, bien sûr ! Eh bien, vous n’y êtes pas du tout ! Il s’agit en fait de Glencore (Global Energy Commoditity Resources), un géant de la mine et du négoce de matières premières qui a réalisé l’année dernière 140 milliards de dollars de chiffre d’affaires et 3,8 milliards de bénéfices. Inutile, pourtant, d’interroger une Suisse sur Glencore. Il en ignore l’existence. Cette mystérieuse compagnie privée, qui emploie plus de 50 000 salariés à travers le monde, est domiciliée dans le canton de Zoug, en Suisse centrale. Zoug, la Suisse de la Suisse, plus accueillante encore que la principauté du Liechtenstein pour les entreprises aux lettres. Le capital des sociétés holding n’y est taxé qu’à 0,02 pour mille. Glencore International AG n’a pas choisi d’établir son siège dans la ville de Zoug (25 000 habitants), capitale du canton de Zoug, baignée par le lac de Zoug, comme la grande majorité des 200 000 sociétés offshore. Elle se cache à Baar, une bourgade sans âme, où l’unique petit hôtel n’affiche pas de chambre libre. Pour Stéphane Gachet, journaliste à L’Agefi, le quotidien suisse de la finance, en poste à Zurich, “il est évident que Glencore n’a choisi le canton de Zoug que pour des raisons fiscales. La société n’a absolument rien de suisse. Sa communication se fait en anglais, pas en allemand, alors que nous sommes en Suisse alémanique. Glencore ne se met à parler un peu à la presse que depuis l’annonce de son entrée en Bourse”. Car, à Zoug, c’est le big bang : le groupe de négoce entre en Bourse le 24 mai 2011 à Londres et le 25 à Hongkong, proposant aux marchés autour de 15 à 20 % de son capital. Cela devrait lui permettre de lever entre 9 et 12 milliards de dollars.

Source : https://www.lepoint.fr/economie/glencore-les-rois-de-la-jungle-capitaliste-26-05-2011-1339451_28.php#11


« Le capital des sociétés holding n’y est taxé qu’à 0,02 pour mille. » oui, vous l’avez bien lu, c’est bien 0,02 pour mille, même pas pour cent. Dans ces conditions, ce genre d’entreprise qui ne s’est installé dans un pays donné, dans une région donnée que pour des raisons fiscales, s’appliquera nécessairement sur le pays africain qui lui confie un gisement à exploiter, de l’optimisation fiscale, de la filouterie comptable. Et c’est illusoire de faire le tour du monde à la recherche des entreprises même les plus grandes qui pratiquent la filouterie comptable. Et il faut le préciser, ce n’est pas que Glencore qui le fait, toutes le font.

D’où la nécessité pour les dirigeants africains de chercher à impliquer de plus en plus leurs citoyens, et éviter la pratique des prête-noms, qui ne peut se terminer que par la spoliation du pays. Il faut faire de l’exploitation minière un sujet dont les africains en parlent comme des protagonistes et non plus pour se bombarder inutilement le torse de posséder ce qui n’est qu’un mirage, si aucun national n’est engagé en première personne avec ses propres économies et non celles soutenues frauduleusement des caisses de l’État.

Et, avant de parler de Projets miniers, pour cette suite positive dans la conception nationaliste, un pays, un gouvernement, doit prévoir et résoudre les problèmes qui impliquent ces 5 étapes :

  • prospection,
  • exploration,
  • exploitation,
  • transformation des substances minérales
  • réhabilitation / restauration du site minier

Aujourd’hui en 2024, les politiciens et les peuples africains doivent apprendre qu’aujourd’hui, l’exploitation minière, ce n’est plus comme dans l’Europe du 19ème siècle, c’est-à-dire, trouver des ressources et les extraire de la terre. Aujourd’hui, c’est beaucoup plus complexe. L’exploitation minière moderne est axée sur le désir de bâtir des communautés et à innover pour l’avenir.

C’est être complètement à côté de la plaque que de croire qu’on va identifier de façon aléatoire un territoire donné et lui attribuer des ressources imaginaires que personne n’a exploré et aller à l’international, dépenser des sommes folles dans des télévisions et les revues que personne ne lit ou tout au moins pas les investisseurs étrangers sauveurs qu’on recherche, pour ensuite faire une liste de ses manquements politiques de résolution des problèmes sociaux qu’on adresse à un ignare étranger comme doléance, en échange des ressources du sous-sol.

Ça ne marche pas comme cela, nulle part au monde.

Pour l’instant, les politiciens africains ont fait le choix de ne voir l’industrie minière sur le continent africain que sous deux prismes : celui de l’apprentissage de la géologie pour servir les entreprises internationales qui pourraient s’installer dans l’avenir et sous le prisme du droit, on parle alors du droit minier. Les politiciens africains croient par erreur qu’ils doivent bien négocier les contrats avec les entreprises étrangères pour tirer le meilleur gain possible.

Ce qu’ils oublient est qu’aucune entreprise étrangère ne permettra jamais de venir à bout des problèmes sociaux et de construction d’une nation en échange des gisements des métaux ou de non-métaux.

Il faut au contraire mettre les écoles, les universités, les entreprises d’enseignement postsecondaire ainsi que les groupes de développement communautaire et économique au service d’une cause commune, celle de s’organiser pour faire émerger les ressources humaines et financières pour faire des ressources du sous-sol, un catalyseur d’une nouvelle dynamique pour la recherche d’une prospérité partagée de la communauté locale.

Il faut enseigner dès l’école primaire, c’est-à-dire à l’âge précoce où se forgent les principaux réflexes des enfants, une nouvelle matière qui s’appelle : « la science des matériaux » pour enseigner : « la relation entre les propriétés, la morphologie structurale et la mise en œuvre des matériaux qui constituent les objets qui nous entourent », d’après la définition lexicale de la science des métaux.

Continuer au secondaire en enseignant aux enfants, les principales caractéristiques des matériaux et le lien avec les objets qui nous entourent.

Il s’agit de mobiliser les éducateurs pour réinventer eux-mêmes les réponses aux questions que posent la misère généralisée, par la création de nouvelles carrières et débouchés dans le domaine minier.

Et si on ne peut pas seul, dans la prochaine leçon, nous ferons un tour en Irak et en Iran pour voir comment tous les deux se sont appuyés sur les entreprises chinoises parce qu’elles sont publiques, pour mener leurs révolutions minières.

CONCLUSION

A la une du principal quotidien économique français, Les Echos, d’avant-hier vendredi le 9 août 2024, on pouvait lire ce titre :

“Comment l’Italie veut rouvrir ses mines quarante ans après les avoir fermées”

Sous-titre : Le pays avait abandonné cette activité devenue peu rentable au tournant des années 1980. Il veut désormais rouvrir ses mines à l’abandon sous l’impulsion de l’Union Européenne qui veut affirmer sa souveraineté stratégique face à la Chine. Du lithium au cobalt, l’Italie dispose de réserves d’au moins 15 des 34 matières premières considérées comme critiques par l’UE.

Le journaliste Olivier Tosseri écrit :


« Nous avons un coffre-fort plein de richesses enfoui dans notre sous-sol et nous ne les sortons pas », ne cessait de déplorer Andrea Ketoff, le directeur général d’Assomineraria, la fédération italienne des entreprises minières.

Le gouvernement Meloni a décidé de l’extraire en mettant à jour la loi réglementant les activités d’exploration minière qui remontait à 1927. Un décret qui vient d’entrer en vigueur cet été simplifie les procédures pour l’obtention des permis miniers.


Source : https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/comment-litalie-veut-rouvrir-ses-mines-quarante-ans-apres-les-avoir-fermees-2113110#:~:text=Il%20veut%20d%C3%A9sormais%20rouvrir%20ses,comme%20critiques%20par%20l’UE.


Aujourd’hui, il est naïf de rester en Afrique et croire qu’un européen viendra développer à notre place l’industrie minière. Ceux qui viennent ne le font que parce que nous leur avons bradé nos ressources. Nous gagnons plus à faire comme l’Italie, repenser les codes miniers, non plus en ayant en ligne de mire des étrangers, mais des africains, des investisseurs africains et en faire un problème de souveraineté nationale, exactement comme est en train de le faire l’Union Européenne.

Durant la formation des Nouveaux Industriels Africains de l’école africaine de guerre économique, la Pougala Academy, nous enseignons depuis des années à nos apprenants, comment s’imposer dans le secteur minier de leurs pays indépendamment, même lorsque les politiciens africains n’auront des yeux que pour les hypothétiques investisseurs occidentaux.

Nous leur enseignons qu’il existe trois types d’exploration minérale :

L’exploration primaire, ou exploration préliminaire, celle qui consiste à chercher des gisements minéraux dans une région qui n’a jamais été explorée auparavant. C’est cette dernière qui est très couteuse et ne nous intéresse pas, vu nos faibles moyens financiers de départ,
L’exploration de zones désaffectées pour la recherche d’autres minéraux à proximité d’une mine connue. Habituellement, là où durant la colonisation des occupants européens ont exploité une mine, les alentours sont susceptibles de nous réserver quelques surprises positives,
L’exploration minérale sur le site d’une ressource minérale qui a déjà été trouvée et développée sur le territoire d’une mine existante. On parle dans le jargon de « mines abandonnées et orphelines ». C’est la meilleure voie pour démarrer sa propre prospection sans trop dépenser d’argent au début.

Il y a quelque chose de bon à prendre dans le nouveau décret de la Première Ministre italienne Giorgia Meloni, pour re-ouvrir les anciennes mines, que nous pouvons reprendre en Afrique à destination exclusive des nationaux.

« Les permis d’extraction, de transformation ou de recyclage des matériaux, s’ils sont approuvés, sont délivrés dans les 18 mois suivant la présentation d’une demande. Les entreprises ayant des concessions minières devront verser jusqu’à 7% de redevances au gouvernement ou aux autorités régionales. »

C’est avec ces 7% que les autorités régionales pourront construire les écoles, les hôpitaux, etc. C’est comme cela qu’un pays se développe, sur lui-même d’abord, sur ses propres enfants au préalable.

Le plus important n’est pas de se lancer précipitamment en aventure dans une industrie minière extractive, mais au préalable se poser la question de la rentabilité. Et le point faible de l’Afrique reste le coût et la disponibilité de l’énergie bon marché.

Aucune entreprise qui ne démarre avec des ratios satisfaisants de rentabilité, ne fera longtemps feu sur le marché.

Jean-Paul Pougala

Dimanche 11 août 2024

ANNEXE

Extrait de la leçon écrite il ya 11 ans sur Geovic où je disais qu’il fallait passer le flambeau à la Chine, sinon, ça ne donnerait rien :


“Les plus gros mensonges sur la coopération entre la Chine et l’Afrique”

de Jean-Paul POUGALA


Extrait de la Leçon de “Géostratégie Africaine” n° 58 publié il ya 11 ans, le 26/07/2013 et extraite du Tome-2 à retrouver ici sur www.pougala.net


(…)

AU CAMEROUN

L’Afrique a 50% des réserves du cobalt dans le monde. Et c’est la région de l’Est du Cameroun qui a le plus grand gisement du monde, à ce jour encore inexploité. Le contrat original était, comme celui zambien, validé par le FMI en 2009, avec une entreprise occidentale, l’américaine Geovic Mining Corp., entreprise créée à peine 5 ans plus tôt, en 1994 dans le paradis fiscal qu’est le Delaware et qui annonce dans ses rapports financiers, tel que rapporté par le site Mediapart, n’avoir jamais fait d’exploitation minière auparavant. Pire, elle déclare textuellement :

« Nous sommes une société en phase d’exploration et n’avons pas d’antécédents d’exploitation en tant que société d’exploitation. Toutes les recettes et les bénéfices futurs sont incertains »,

souligner Mediapart.

Comme il est fréquent pour des entreprises occidentales cotées à la Bourse de leurs pays, les accords d’exploitation minière avec les pays africains sont très souvent un simple prétexte pour faire augmenter le cours des actions à la Bourse et empocher une belle plus-value.

Mais derrière, il n’y a généralement aucune intention d’investir les millions de dollars nécessaires pour démarrer le projet. Ainsi, après avoir encaissé 60 millions de dollars du gouvernement camerounais (SNI) comme sa part dans la société commune Géocam, 8 ans après, on n’avait toujours pas la moindre indication de quand le projet démarrerait. Tout cela avec la bénédiction du Fond Monétaire international qui à l’époque contrôlait toutes les entrées et sorties d’argent au Cameroun, le pays étant sous le régime d’ajustement structurel.

C’est n’est qu’hier 25 Juillet 2013 que par un communiqué daté du 23/07/2013 au Colorado aux USA et signé de la main du PDG de Geovic Mining corp, Monsieur Michael Mason, nous apprenons que finalement le projet va démarrer, parce que Geovic Mining corp vient de signer un accord pour céder la totalité de ses 60,5% de Geovic Cameroun à une entreprise publique chinoise, pour plus de précision, la Jiangxi Rare Metals Tungsten Holdings Group Company Ltd (« JXTC ») de Nanchang, dans la province de Jiangxi en Chine.

A ce stade des choses, nous ne savons pas comment l’Etat du Cameroun a fait pour réussir à convaincre les Américains de lâcher prix afin de faire décoller le pays grâce au plus grand projet minier jamais débuté au Cameroun.

Mais ce que nous savons en revanche, c’est que le communiqué de Mason est l’épilogue d’un bras de fer entre Yaoundé et Washington avec les élections présidentielles d’octobre 2011 comme la pointe de l’iceberg, où Washington a probablement signifié au président camerounais qu’il ne devait plus se présenter aux élections présidentielles, pour avoir commis l’irréparable de mettre le cap sur Pékin.

La Chine qui est habituellement très réservée pour les questions de politique étrangère, s’est montrée, dans cette circonstance, plutôt déterminée à chauffer ses muscles avec Washington, d’abord en inaugurant le premier port en eau profonde du pays (Kribi), avec un choix de la date non anodine, la veille des élections présidentielles, avec une première enveloppe de 1 milliard de dollars. Un pied de nez aux Américains avec Geovic (américain) qui depuis 8 ans n’arrive pas à trouver quelques dizaines de millions de dollars pour faire démarrer le projet du cobalt de Nkamouna à l’est du pays. Ensuite, la Chine a montré les muscles le jour des résultats, lorsque c’est l’agence d’information chinoise Xinhua qui a donné les résultats des élections présidentielles camerounaises, 5 heures avant la proclamation par la cour suprême du Cameroun, la seule habilitée à proclamer les résultats.

Les jours suivants, on assiste à un cafouillage dans le cap occidental : le Ministre Français des Affaires étrangères Alain Juppé félicite le président réélu et félicite la bonne organisation du scrutin, avant de faire marche arrière 24 heures plus tard lorsque l’Ambassadeur Américain met le pied dans le plat en critiquant les fraudes lors des élections. Mais c’était comme si le chien occidental aboyait et la caravane du Cameroun tirée par la Chine avançait à vive allure. Jusqu’à hier lorsque Mason a jeté l’éponge.

Avant d’en arriver là, l’Etat du Cameroun, après 8 ans de surplace dans ce partenariat avec une entreprise américaine, et alerté par la mésaventure zambienne, dès qu’il a pu agir en toute liberté, c’est-à-dire, sans les contraintes du Fond Monétaire International, a frappé à la porte de l’unique acheteur et après une série de voyages avec tout le gouvernement au complet en terre chinoise et une bonne dose de baratin, ils ont réussi à convaincre les Chinois à venir les sauver des griffes des prédateurs habituels. Et cette fois-ci, plutôt que de parler d’argent, on a parlé d’échange, de troc, du concret.

A la place de 30 ans d’exploitation du cobalt, la Chine s’engage à transformer le Cameroun sur le plan industriel et des infrastructures : autoroutes, hôpitaux, internats, lycées, écoles dispensaires, industries lourdes (mécanique, aciérie) etc. La Chine sait qu’elle est respectée par tous les pays déjà truandés. Et si l’expérience sera concluante, c’est la fermeture assurée pour toutes les compagnies minières occidentales en Afrique.

D’où la grande campagne médiatique contre la Chine en ce moment, sur tous les médias nationaux en Afrique, avec des invités de marque qui sont très souvent des grands intellectuels, des professeurs d’université qui, dans l’ignorance complète de la géostratégie, sont très facilement manipulés par le système qui les utilise pour expliquer aux africains pourquoi ils doivent se méfier des chinois qui envahiraient l’Afrique.

Ce qui m’a le plus surpris du communiqué de l’américain, c’est sa sincérité dans l’aveu qu’ils étaient un frein et qu’avec la Chine, c’est le peuple camerounais tout entier qui en sorte gagnant. Voici ce qu’il déclare :

« Cet accord définitif représente une avancée significative dans la réalisation du projet Nkamouna, qui entrera en phase de construction et de production. Les travaux pourront débuter dès que le financement du projet sera bouclé, créant ainsi des emplois indispensables et contribuant à la diversification et au développement économique du Cameroun. Les principaux bénéficiaires sont Geovic Cameroon, société camerounaise, et le peuple camerounais, qui verra le premier grand projet minier du Cameroun passer du stade de vision à celui de réalité. »

Ces déclarations rendues publiques il ya à peine 24 heures, d’un PDG américain qui reconnaît que leur retrait d’un projet minier en Afrique est une victoire pour la prospérité de ce peuple, parce que le fait de le céder à une entreprise publique chinoise va finalement permettre au projet d’avoir les fonds nécessaires pour démarrer, se passent de commentaire.

(…)

(…)

Jean-Paul Pougala

Douala le 26/07/2013

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