Le secrétaire général de la Présidence de la République (Sgpr) indexe le tribalisme à la sodecoton dans une approche jugée maladroite par nombre de Camerounais épris de l’éthique ou du sens de la justice sociale.
Une indignation sélective indigne de la Présidence de la République. Car sauf profonde malhonnêteté, la question du tribalisme au Cameroun ne peut pas se réduire au dénombrement des quotas ethniques à la seule sodecoton qui n’est qu’une petite goutte d’eau dans l’océan de tribalisme où baigne actuellement le pays.

Pourquoi la présidence de la République n’ouvre t-elle pas des enquêtes sur les quotas ethniques dans toutes les entreprises publiques ou sur le personnel des universités d’Etat par exemple ? Pourquoi seulement à la sodecoton ?

En effet, dans un pays gangrené par des scandales de tribalisme a répétition, un pays rongé à tous les stades de son organisation par le tribalisme, le secrétaire général de la présidence de République a fait une curieuse sortie pour indexer le tribalisme à la sodecoton, rien qu’à la sodecoton et pas ailleurs comme vous pouvez voir sur le document ci-dessous publié en premier des commentaires .

Il s’agit manifestement d’une indignation sélective qui doit choquer quiconque connait l’ampleur de la pandémie du tribalisme au Cameroun . Pays où la présidence de la République fait toujours la soude oreille face à la dangereuse expension du tribalisme dans les médias et principalement les médias de Yaoundé le siège des institutions. Quelle hypocrisie !!!

On veut bien que la Présidence de la République parle du tribalisme pour le deoncer. Mais il est très malheureux que le secrétaire général de la Présidence parle du tribalisme en indexant uniquement la sodecoton comme si c’est la sodecoton qui avait chassé il y a quelques temps les allogènes de Sanglelima après avoir brûlé leurs boutiques. Où était le SGPR en ce moment là et qu’a-t-il dit de ce drame honteux jusqu’au jour d’aujourd’hui ?

C’est trop facile de parler du tribalisme en indexant exclusivement la sodecoton comme si c’est à cause du Dg de la sodecoton que le Président de la République, le ministre de la défense, le délégué général à la sûreté nationale, le chef d’Etat major des armées sont tous du même “village” dans un pays qui compte plus de 230 ethnies.

Comme si c’est le directeur de la sodecoton qui organise les concours de l’Enam, de l’iric, de l’Emia entre autres. Toutes des écoles qui sont devenues pratiquement la chasse gardée des frères du village .

Comme si c’est le Dg de la sodecoton qui avait confié pratiquement tous les postes clés de la police, de la gendarmerie ou du haut commandement des armées aux frères du village.

Comme si c’est à cause du dg de la sodecoton que plus 60% des ambassadeurs du Cameroun en occident sont tous des “frères du village” dans un pays qui compte plus de 230 ethnies.

Comme si c’est la sodecoton qui a recruté le personnel de la crtv des douanes, du port de kribi des aéroports du Cameroun ou des différents centres divisionnaires des impôts disséminés sur l’ensemble du territoire national et dont les effectifs sont constitués pour une large majorité des ressortissants du Sud et du centre auxquelles on peut adjoindre ceux de l’Est. Trois régions qui appartiennent pratiquement à la même aire culturelle . La Présidence de la République peut-elle présenter les quotas ethniques dans ces structures où le niveau de tribalisme dépasse tout entendement ?

Et avec tout cela vous osez indexer la sodecoton sans aucune pudeur ?
Finalement c’est tout pour vous et rien pour les autres . C’est bien cela ?

Le sgpr exige du Directeur général de la sodecoton qu’il respecte les quotas favorables à l’équilibre régional. Fort bien .
Mais pourquoi l’équilibre régional doit s’appliquer seulement à la sodecoton ?
Pendant ce temps le tribalisme peut continuer tranquillement à la crtv, une entreprise publique dont l’écrasante majorité du personnel est originaire du centre et du sud au mépris du soi-disant principe de l’équilibre régional. C’est le même scandale à camwater, à Camtel et dans la plupart des ministères à Yaoundé. Sans oublier la présidence de la République qui est un grand foyer de tribalisme de part la répartition des postes clés dans cette institution.

Soyons un peu sérieux dans ce pays. La dénonciation du tribalisme à la sodecoton c’est de l’imposture tant que cette dénonciation ne s’inscrit pas dans une démarche visant à s’attaquer au tribalisme dans toutes les structures étatiques au Cameroun.

Ce qu’il convient de faire normalement c’est de s’attaquer au tribalisme partout où il se trouve au Cameroun. D’ouvrir le débat sur la notion de ” politique de l’équilibre régional” qui est une notion vide servant de cache sexe au tribalisme d’Etat. Car en réalité cette prétendue politique de l’équilibre régional n’est appliqué nulle part au Cameroun . Il faut soit la supprimer par simplement honnêteté pour continuer à pratiquer le tribalisme d’Etat sans plus embrouiller les gens avec cette notion vide, soit la repenser en profondeur pour qu’elle soit au service de la justice sociale sans réprimer la place du mérite comme c’est le cas actuellement.

Où est l’équilibre régional quand 55% des sous préfets dans ce pays appartement au même groupe ethnique ? Est-ce le Dg de la sodecoton qui nomme ces sous-préfets ? Les vrais tribalistes c’est qui dans tout ça ?

Nous remercions le sgpr d’avoir ouvert ce débat quoiqu’en faisant une fixation sur la sodecoton et en oubliant les plus grands foyers du tribalisme au Cameroun.
Un oublie insultant qui est d’ailleurs déjà en soi un autre acte de tribalisme.

Nous y reviendrons

AFDD

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