« Mon épouse et moi-même vous souhaitons une heureuse année 2021 dans la paix, l’unité, la santé et la prospérité » Paul BIYA Monsieur et Madame BIYA adressent leurs bons vœux à Me YONDO BLACK. Dites-moi si ce n’est pas de la provocation. Qu’en serait-il, de la sorcellerie ? Comment comprendre en effet qu’un Président de la République, insensible de vous voir exproprié de vos 700 m² de terrain en pleine ville de DOUALA, capitale économique du pays, sans indemnisation, vous adresse sans état d’âme des vœux de bonne et heureuse année nouvelle. Si ces vœux émanent de sa cellule de communication, il faudrait reconnaître que celle-ci comme lui-même manquent à la fois de finesse, de discernement dans le recours aux usages mondains. Au niveau où se situent nos rapports, la communication par WhatsApp est à proscrire, n’ayant aucun lien cordial avec lui, qui seul permettrait certains écarts dans la forme. Si certains compatriotes l’accepteraient, se voyant ainsi avoir été pris en considération, tel n’est pas mon cas. Je ne suis demandeur de quelques faveurs ou privilèges que ce soit si ce n’est le respect de ma dignité. Dans le pays qui est le nôtre, comme « Avocat » ma contribution entre dans le jugement de l’histoire, tout autant que ma contribution comme « citoyen ». Au niveau où vous vous situez, on attend de vous plus des actes que des vœux. Au lieu de vous acharner et de laisser la classe politique s’acharner contre Maurice KAMTO et le MRC, donnez-nous de croire que vous vous souciez du bienêtre de vos compatriotes. A cette occasion vous nous donnez plutôt des sueurs froides en nous annonçant « qu’il est prévisible que notre taux de croissance qui s’était stabilisée à 4% lors des années précédentes subisse une nette érosion en 2020 ». Vous parliez ainsi le 31 décembre au cours de votre adresse à la Nation. Votre regard était fixé sur le rétroviseur en projetant l’avenir qui à vos yeux se confond dans vos prévisions avec l’année qui s’achève. Il y a là de quoi désespérer. Et dans ce cas, la courtoisie n’est pas de mise. Près du peuple, Monsieur le Président BIYA, vous vous seriez rendu compte que les Camerounais, même dans les grandes métropoles du pays manquent d’eau, d’électricité, que la violation des droits élémentaires de l’homme est devenue un spectacle quotidien sans qu’il nous soit permis d’espérer des lendemains meilleurs. Dénoncer le mauvais état de nos hôpitaux considérés comme des mouroirs est devenu une rengaine. La liste des promesses d’engagements non tenus et les chiffres de fonds présumés détournés font froid dans le dos. Monsieur le Président, j’ai envie de vous dire que ne pouvant plus supporter les conditions de vie que votre régime leur impose, les Camerounais jugent vos vœux de mauvais goût, de très mauvais goût, et ne souhaitent désormais qu’une chose : leur donner la chance de choisir en toute liberté, transparence et sans pression celui de leurs compatriotes qui présidera à leur destinée. Et sans manquer de respect dû à l’institution que vous incarnez, vous voudrez bien, Monsieur le Président, laisser les Camerounais accéder à leurs souhaits sans contorsions ni artifices.

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