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Peut-on prétendre développer un pays africain, sans maîtriser les mécanismes du sous-développement ?

(texte)

Les exemples des erreurs fatales de débutant des dirigeants du Cameroun, de la RDC et du Sénégal

Dans cette leçon, nous ferons un tour dans 3 pays, le Sénégal, la RDC et le Cameroun pour vous montrer les éléments basiques d’intelligence économique que ne maîtrisent pas les dirigeants africains et sans lesquels, il est difficile sinon impossible de parler de développement économique.

Les trois pays ne sont pas choisis au hasard, ce sont des pays où on a le dirigeant qui a passé le plus de temps au pouvoir, 43 ans pour Paul Biya, et le moins de temps, 2 mois pour Faye-Sonko, et un qui est là moyennement, 5 ans pour Felix Tshisékedi.

Par cette démarche, à travers des exemples concrets, je vais vous démontrer qu’en réalité, l’Afrique n’est pas gouvernée, parce qu’elle n’a pas des ressources humaines adaptées à la gravité des enjeux.

Nous sommes face à des enfants de la maternelle, à qui on a donné le devoir de réaliser des équations mathématiques avec 8 variables.

Ils n’y arriveront pas, non pas seulement parce qu’on ne leur a pas enseigné ce qui était nécessaire, puisque personne n’enseigne nulle part ce qu’il faut faire à un moment donné, mais parce qu’ils ne sont pas dans cette dynamique.

Ils veulent bien résoudre les problèmes des populations, mais ils se contentent des vœux pieux, parce qu’en réalité, ils pataugent tous, ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire.

Et ils ne savent pas ce qu’ils doivent faire, parce qu’ils n’ont aucune idée de ce que leurs populations leur demandent dans une logique mondiale de guerre économique généralisée.

Ils ne sont tout simplement pas en mesure de poser les problèmes, parce qu’ils ne les comprennent pas dans leur complexité. Et un problème mal posé n’aura jamais de solution.

Ils croient tous en bonne foi que découvrir un gisement de cobalt ou de pétrole sera la solution à tous leurs problèmes. Ce qui est faux naturellement.

PREMIERE PARTIE :

LE SENEGAL

Nous sommes le 3 avril 2024 à Dakar. Le plus jeune président de l’histoire du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye fait son discours d’investiture où il présente les grands chantiers de ses cinq années de mandat à la tête du Sénégal.

Avec une inflation en 2022 de 9,7%, il dit comment il va s’attaquer à ce problème de la vie chère.

Il affirme :

“Les Sénégalais sont braves, mais ils sont fatigués et attendent de nous des solutions contre la vie chère. La question du coût de la vie me préoccupe particulièrement et retient toute mon attention”(…). “Dans les jours à venir, des mesures fortes seront prises dans ce sens, après les concertations que j’entreprendrai avec les acteurs concernés.”

Les mesures fortes !

On ne peut pas accuser notre jeune président d’incompétence, parce qu’il répète en réalité ce qui est un refrain sur la bouche de presque tous les présidents africains, sans que, année après année, on ne voit se pointer à l’horizon, l’ombre de la moindre solution.

En réalité, le président Bassirou Diomaye Faye ne peut rien faire pour affronter ce problème, mais ça, il ne le sait pas encore.

Et c’est ce qui explique que de Abdou Diouf à Bassirou Diomaye Faye en passant par Abdoulayer Wade et Macky Sall, chaque fois qu’on communique au Sénégal les résultats des élections présidentielles, c’est l’euphorie partout, et promptement, cela va se transformer en désillusion quelques années après.

Question : Comment sommes-nous si sûrs que le président Bassirou Diomaye Faye ne fera pas ce qu’il a promis, de lutter contre la vie chère sans même attendre qu’il fasse ses 100 premiers jours à la tête du Sénégal ?

Réponse : Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye s’est rendu à Bamako et à Ouagadougou, il y a tout juste 6 jours, jeudi le 30 mai 2024 où il a déclaré :

“je ne suis pas mandaté par la Cédéao pour le faire, mais je me suis donné pour mission de faire revenir le Mali, le Burkina Faso et le Niger dans la CEDEAO” (l’organisation régionale, dénommée : la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest), dont ils avaient annoncé leur retrait en janvier 2024.

Si le président Bassirou Diomaye Faye est dans cette démarche au point où cela devient une mission pour lui, c’est bien la preuve qu’il n’a rien compris à l’économie, ou mieux, à la macro-économie et par conséquent, il ne résoudra aucun problème de « vie chère » au Sénégal qui doit être sa principale mission.

Pour espérer résoudre l’épineux problème dit de la “vie chère”, et qui s’appelle ailleurs, l’inflation, le politicien d’un pays libre, ce qui n’est pas le cas du Sénégal ni du Cameroun, dispose de trois leviers :

1) Le prix plafond (Prix Maximum)

2) Le prix plancher (Prix Minimum)

3) La monnaie (Contrôle de l’inflation)

Installez-vous bien dans votre fauteuil, je vais tout vous expliquer.
(…)
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La suite est sur www.pougala.net

Jean-Paul Pougala

Mardi le 4 juin 2024

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