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Les Brics, c’est bientôt terminé ? Place au Socialisme Russo-Chinois ou Non le tour de l’Afrique n’arrivera pas avec des colonisés amorphes, sans initiatives offensives, qui ont appris à prier au lieu de se battre.
Avant-Propos
Question : Pourquoi Xi Jinping et Vladimir Poutine n’assisteront pas dans deux jours, au prochain sommet des BRICS des 6 et 7 juillet 2025 à Rio de Janeiro au Brésil, alors que le président chinois n’a jamais manqué à une seule réunion du groupe depuis 2013, y compris lors des éditions virtuelles durant la pandémie du Covid-19 ?
Réponse : Parce que le groupe des Brics n’est qu’un organisme transitoire vers le socialisme. Nous assistons à une phase de conflit pour mettre en difficulté le système actuel de l’hégémonie capitaliste américaine, en attendant la transition, vers un nouveau système, cette fois-ci socialiste pleinement guidé par les deux pays qui incarnent l’alternative au modèle américain avec la centralité de la puissance publique, la Chine et la Russie.
L’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud sont des pays capitalistes qui par définition, finiront par trahir, le groupe au profit de Washington qui a déjà infiltré toutes les réunions des Brics. Comme nous le verrons dans cette leçon, on ne peut pas prétendre s’opposer à un système de spoliation, en intégrant dans le groupe des pays qui sont à leur tour structurés selon ce modèle qu’on veut abandonner : le capitalisme qui finit sa course dans l’impérialisme selon Lénine.
INTRODUCTION
Il me plait de commencer la leçon d’aujourd’hui par l’Evangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu :
Verset 07 : « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira.
Verset 08 : En effet, quiconque demande reçoit ; qui cherche trouve ; à qui frappe, on ouvrira ».
Sources : https://www.aelf.org/bible/Mt/7 et https://saintebible.com/matthew/7-7.htm
Quand on lit les discours que les africains tiennent devant le président de la République Populaire de Chine, Xi Jinping, expliquant les raisons de leur visite à Pékin, ou de leur approchement vers la Chine, la logique aurait voulu qu’ils disent tous :
« Nous venons comprendre les recettes grâce auxquelles vous avez réussi à sortir 700 millions de chinois de la pauvreté en 30 ans. »
La bonne réponse est que c’est grâce au socialisme, grâce à l’idéologie Marxiste que la Chine y est parvenue qui récite que le but principal du socialisme est d’obtenir l’égalité sociale, ou du moins une réduction des inégalités entre les citoyens.
Non, mais les dirigeants africains se fichent du marxisme, ils n’ont rien à voir avec le socialisme. Ils sont à Pékin comme on va au supermarché, avec leurs listes de courses, sauf qu’ils ne veulent pas passer par la caisse en sortant, puisqu’ils n’ont ni argent, ni idées, qu’ils refusent d’apprendre de la Chine ou de la Russie.
A les écouter, s’adresser au président du plus grand parti communiste du monde, on dirait qu’ils n’ont jamais entendu parler de Karl Marx qui est la ligne directrice de l’idéologie du pays.
A sa place, on comprend très vite dans leurs propos qu’ils sont tous animés par les enseignements bibliques et plus précisément : l’Evangile de Mathieu 7,7 : « Demandez, on vous donnera ».
Le colonisé a été éduqué, formaté à ne voir qu’une facette d’une relation, la sienne. Il sait ce qu’il est venu demander à Pékin, mais il n’a rien prévu en échange qui pourrait intéresser la partie adverse.
Il croit en bonne foi qu’il est le seul au monde à posséder le pétrole et comme la propagande gouvernementale britannique énoncée tous les jours sur la radio BBC-Afrique ou la propagande gouvernementale française énoncée sur RFI ou sur France24 martelant que la China a un immense besoin de ces quelques goûtes de pétrole sortant d’un pays enclavé.
En Afrique, les intellectuels biberonnés avec ce genre de liturgie, croient sincèrement en bonne foi qu’il suffit de vouloir quelque chose et on l’obtient. Ils ont grandi, éduqués par des parents naïfs et ignorants, infantilisés par les Pasteurs et les Imams avec un Dieu que Jules Ferry (ministre français de l’éducation, ensuite ministre des Colonies) a interdit aux enfants de France avec la loi de 1905 sur la laïcité, mais a imposé le même Dieu, aux enfants des colonies françaises d’Afrique, pour enlever toute capacité de la pensée critique aux futurs intellectuels colonisés d’Afrique.
Aujourd’hui en 2025, le résultat d’une telle manœuvre coloniale est saisissant. On a des intellectuels qui croient que les relations internationales, c’est se bomber le torse, revendiquer la dignité africaine, mais avec l’argent du gouvernement chinois ou en allant mendier du blé à Moscou, en pleine guerre entre l’Ukraine et la Russie.
Verset 07 « Demandez, on vous donnera ; cherchez, vous trouverez ; frappez, on vous ouvrira. »
Avec ce genre de verset malsain pour l’éducation d’un enfant en croissance, les intellectuels africains sont presque tous aujourd’hui, dans l’incantation et répètent des slogans tellement bêtes qu’on a envie de pleurer de la façon dont la colonisation a pu réduire des êtres humains en des conditions si végétatives incapables de se nourrir mais qui a la force pour fanfaronner avec les slogans du genre : « c’est notre tour », « à chacun son tour pour le développement », « l’Afrique est forte », « l’Afrique a toutes les ressources minières que le monde entier veut », « nos matières premières, nos conditions ». Etc.
Verset 08 : « Quiconque demande, reçoit ; qui cherche, trouve ; à qui frappe, on ouvrira ».
En réalité, ce genre de formatage biblique et coranique, a fait de l’intellectuel africain un somnambule, qui ne sait pas que la relation avec les autres humains est basée sur une compétition féroce des intelligences, dans laquelle qui demande est un idiot parce qu’il faut user de la ruse et de beaucoup de savoir pour arracher sa liberté d’abord et sa prospérité ensuite.
C’est pour cela que j’ai créé cette série de leçons de guerre économique publiées presque quotidiennement, pour rappeler aux plus jeunes la nécessité de se sentir toujours en compétition.
J’ai fait le choix de mettre la Chine au cœur de cette compétition, parce que c’est le seul pays qui a réussi à mettre à genoux, le même bourreau qui nous tient tous en laisse depuis 5 siècles pour l’Afrique : l’occident collectif !
Mes leçons sont destinées aux enfants des écoles primaires d’Afrique, parce que pour beaucoup d’adultes, je crois que c’est trop tard de penser les sauver.
Quand on a dépassé les 20 ans et on croit à la sorcellerie, c’est la preuve qu’on est irrécupérable et je ne veux pas perdre mon temps sur des cas désespérés.
A travers ces leçons de guerre économique, je cherche à vous expliquer comment c’est une insulte à l’intelligence humaine que depuis 65 ans, les pays africains en soient réduits à continuer de cultiver le même cacao, le même café, pour ensuite se plaindre qu’ils sont pauvres.
Il est question pour moi-même dans cette leçon, d’aller au-delà du succès de la Chine face à l’occident, pour expliquer non pas les résultats, mais le mécanisme d’organisation et d’élévation des classes sociales à travers les universités, l’éducation des enfants, la sobriété des politiciens et surtout, la vision d’ensemble d’un pays qui vit en harmonie avec lui-même, et prêt au sacrifice de travailler 12 heures par jour, pour rattraper son retard d’abord, et ensuite créer son propre championnat.
L’intellectuel africain, avec son éducation coloniale au rabais, n’a pas de niveau suffisant pour comprendre les enjeux ; il n’a pas de niveau pour comprendre les problèmes ; il n’a pas de niveau pour trouver les solutions à des problèmes qu’il n’a pas compris et qu’il croit comprendre.
LE SOCIALISME CHINOIS COMME DERNIER STADE DU CAPITALISME AMERICAIN
Question : Comment ont fait les politiciens et économistes chinois pour sortir de la pauvreté plus de 700 millions de chinois en seulement trente ans ?
Répondre : Le génie de Karl Marx est qu’il a été le premier à établir scientifiquement, le mécanisme de fonctionnement du monde capitaliste, son système de production des biens, dans le seul but de réaliser des bénéfices.
Marx a expliqué dans les moindres détails, la dynamique des relations entre les différents acteurs du capitalisme, entre les employeurs et les employés, ou mieux, entre les détenteurs du capital et les esclaves salariés.
Marx explique comment le capitalisme évolue du système du libre échange au monopole, pour terminer sa course dans la crise de surproduction, avec la concentration des richesses entre les mains de peu d’acteurs.
Ici commence l’impérialisme où, pour continuer d’amasser toujours plus de profit, le capitaliste a besoin de nouveaux territoires à soumettre, à réduire en esclavage.
Il a besoin de réduire tous les autres peuples de la planète dans la misère afin qu’il soit libre de puiser gratuitement dans leurs ressources naturelles, avec la main d’œuvre gratuite offerte par les pauvres du pays, pour alimenter le mécanisme de concentration de richesse.
Une fois que les dirigeants chinois ont étudié ce mécanisme de spoliation du système capitaliste, il ne leur restait plus que d’opérer comme on le fait en oncologie pour neutraliser un cancer : agir en procédant par la radio-thérapie ou la chimiothérapie pour neutraliser les cellules cancéreuses.
Les politiciens chinois savent très bien à quel niveau débute la perversité du système capitaliste.
Il ne leur restait ensuite que de lui appliquer les garde-fous et surtout, travailler sur la centralité des pouvoirs publiques dans toute la production de richesse, afin qu’elle soit mieux re-distribuée, pour réduire les inégalités.
L’erreur de l’Inde et du Brésil, comme les pays africains est de croire qu’ils vont adhérer au Brics pour mettre l’Occident hors d’état de nuire, tout en continuant le même système capitaliste qui a conduit à leur arrogance, leur recherche permanente et perpétuelle de conflit, de guerre et de violence pour traumatiser tous les interlocuteurs qui ne veulent pas se laisser spolier.
La professeure d’économie, Joti Brar dirigeante du Parti Communiste du Royaume Uni, sur sa chaine Youtube, dénommée « Proletarian TV » affirme :
« Les pays capitalistes de l’Occident ne se contenteront jamais de commercer avec les pays pauvres, car cela ne leur garantit pas le profit maximum qui lui, n’est possible qu’à travers le pillage. (…) Les capitalistes ont besoin d’une orgie de pillages pour équilibrer leur système. »
Elle ajoute :
« Heureusement, grâce à la résilience et la résistance des pays comme la Chine, le capitalisme n’est pas la fin de l’histoire, mais une phase de développement humain qui va permettre d’accéder au socialisme, parce que la Chine pratique l’économie de marché sans être capitaliste ».
Il faut se rendre compte que contrairement aux dirigeants africains qui se précipitent tous à courir dans le sac, avec des projets décousus soi-disant pour développer leurs pays, les Chinois ont d’abord pris le temps de comprendre le système.
Pour le faire, ils sont allés poser la question à celui qui en savait plus qu’eux : à Moscou, depuis 1921.
Beaucoup d’Africains ne comprennent pas la vraie raison du rapprochement entre la Chine et la Russie. Ils viennent s’y ajouter sans prendre le temps de comprendre le Pourquoi ces deux là vont ensemble la main dans la main.
C’est parceque ce qui les unit, c’est avant toute chose, la révolution bolchevique d’octobre 1917, lorsque Lenine et ses camarades ont pour la première fois de l’histoire, opposé un refus catégorique à la spoliation du capitalisme.
En d’autres mots, c’est la réponse à pourquoi le président chinois Xi Jinping en rentrant de sa visite de 3 jours à Moscou en mars 2023 avait dit à son homologue russe, Vladimir Poutine que les deux étaient en train d’écrire l’histoire ?
Voici ce que j’écrivais à ce sujet le 27 mars 2023 dans ma leçon d’intelligence économique et stratégique n° 1075 :
“Le 23 mars 2023, sur le perron du Kremlin, Xi Jinping dit aurevoir à son ami Poutine avec ces mots qui entreront dans l’histoire :
Xi Jinping : « Nous assistons à un changement tel que nous ne l’avons pas vu depuis 100 ans et nous sommes les moteurs de ce changement »
Poutine : « je suis d’accord ! »
Un changement historique jamais vu depuis 100 ans est en cours et les deux auteurs de ce changement sont le président de la République Populaire de Chine Xi Jinping et le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine.
Depuis 100 ans, c’est l’hégémonie américaine.
Dire qu’il y a un changement, c’est que Xi Jinping confirme le crépuscule de la leadership des Etats-Unis et confirme que ce sont deux personnes en particulier de deux pays, la Chine et la Russie, qui en sont les auteurs.”
(…)
(…)
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Jean-Paul Pougala
Vendredi le 4 juillet 2025