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Deux évènements pris dans l’actualité du mois de juin qui vient de se terminer hier 30/06/2025, nous montrent que les relations que l’Afrique entretient avec la Chine et la Russie ne sont que les relations de pur opportunisme.
Aucun de la foule des africains qui défilent dans les rues de Ouagadougou, Niamey ou Bamako avec le drapeau de la Fédération de Russie, n’a pensé de descendre dans la rue pour inciter leurs gouvernements à envoyer des soldats aider la Russie dans sa guerre contre l’Otan en Ukraine comme l’a fait la Corée du Nord et qui a commémoré avant-hier 29/06/2025 les nombreux morts nord-coréens rentrés du front ukrainien.
certains pourront objecter que les pays de l’AES sont déjà en guerre contre les terroristes et n’ont pas de soldats à envoyer combattre en Ukraine.
Mais je leur répondrais que la Russie elle non plus n’a trop de militaires, jusqu’à envoyer ses soldats mourir au Mali. Au contraire, la Russie, avec 140 millions d’habitants, mène une guerre de haute intensité contre 40 pays les plus puissants militairement, qui ont une population d’environ 900 millions d’habitants, mais elle trouve quand même des militaires à envoyer combattre au Mali et au Burkina. Ce n’est pas qu’une question d’arithmétique ou de nombre, mais de l’importance des gestes symboliques de partage dans une relation équitable, où on veut être respecté.
Les africains doivent se demander ce qu’ils sont capables de donner aux autres dans la relation. Dans l’armée, il n’y a pas que les postes de combat, il y a une myriade de professions, comme la logistique, la cuisine, les nettoyages, le pressing, l’infirmerie etc. Dans le cas de la Russie en guerre, des pays africains auraient pu même proposer d’envoyer même pas les soldats, mais les personnes pour occuper même symboliquement ces nombreux postes avant que la Russie refuse.
Aucun des dirigeants africains qui font la queue à Pékin, pour mendier de l’aide, ne peut nous donner une seule mesure d’adhésion tirée de l’idéologie du Parti Communiste Chinois qui gouverne la Chine depuis 1949, qu’ils sont capables d’appliquer dans leurs pays, comme l’a fait le Vietnam depuis son indépendance contre la France.
En 1988, le Vietnam a 62 millions d’habitants. Le parti communiste vietnamien lui aussi au pouvoir depuis l’indépendance contre la France partageant l’idéologie du Parti Communiste Chinois, a pris la même décision de limiter les naissances. Et depuis lors, au Vietnam les naissances sont limitées à 2 enfants par couple.
Comme en Chine où la mesure a été récemment levée, c’est le 4 juin 2025, il y a moins d’un mois que le parti communiste vietnamien, constatant que le revenu de la population a drastiquement augmenté, et constatant une augmentation trop lente de la population arrivée à 101 millions d’habitants en 2024, a décidé que désormais on ne doit plus limiter les naissances au Vietnam.
Pour prendre cette décision, comme en Chine, le Vietnam a au préalable joué sur le taux de mortalité des populations. En d’autres mots, avant de prétendre limiter les naissances, il a fallu au préalable se rassurer que presque tous ceux qui naissent resteront en vie, jusqu’à la vieillesse.
Pour comparaison, le Sénégal avait 7 millions d’habitants en 1988 et aujourd’hui en 2025, le pays a 20 millions d’habitants, c’est-à-dire que chaque 36 ans, la population va tripler. Le problème est que ce pays ne va pas tripler les moyens de production de la richesse.
On va retrouver la même proportion au Cameroun qui était 10 millions d’habitants en 1988 et aujourd’hui en 2025, on est 29 millions d’habitants. La population a triplé, sans que les moyens de production de richesse triplent aussi.
C’est ça qu’on appelle l’adhésion idéologique. Les dirigeants font la queue en Chine, pour mendier de l’argent pour aller appliquer chez eux les recettes économiques américaines du Fond Monétaire International et de la Banque Mondiale.
Cela ne va jamais marcher. Car si l’occident où un tel modèle est appliqué, avec une population stable, est en déclin, pourquoi, l’Afrique avec une population qui triple tous les 36 ans, serait une exception ?
La vérité est que les Africains veulent aller avec la Russie quand ils ont des problèmes de sécurité et avec la Chine qu’ils détestent pour avoir mis en difficulté leurs maîtres occidentaux quand ils ont des problèmes d’argent, mais pour financer dès que possible les noces avec l’occident.
En 2020, le Nigeria a été le seul pays au monde où un collectif d’avocat a déposé une plainte contre la Chine et exigé la somme de 200 milliards de dollars comme réparation des dommages subis pour la pandémie du coronavirus Covid-19.
Les victimes africaines de 5 siècles d’esclavage européen n’ont à ce jour jamais demandé la réparation aux européens, mais les Nigérians ont eu le moins de morts, l’ont fait pour la Chine. Donc, pour les africains, le Covid-19. C’est en Afrique qu’on tue les ingénieurs chinois, jamais en Europe, au Canada ou aux Etats-Unis où ils sont plus nombreux qu’en Afrique.
Pour comprendre cette attitude des africains qui détestent celui qu’eux-mêmes sont allés supplier de venir les aider, il faut revenir en arrière d’une semaine : le 24 juin 2025 !
Ce jour-là, il y a une semaine est mort un homme que les africains ne connaissent pas, il s’appelait : Clark Olofsson né le 1 février 1947, à Trollhättan, en Suède. Il est mort le 24 juin 2025, à l’hospital Arvika, de la ville de Arvika, en Suède.
Clark Oderth Olofsson était un criminel suédois. Il a passé la moitié de sa vie en prison, condamné pour : “tentative de meurtre, agression, vol et trafic de stupéfiants”.
Question : Mais qu’est-ce qu’un criminel comme Clark Oderth Olofsson a-t-il à voir dans les relations entre la Chine et l’Afrique ?
Réponse : Nous sommes le 23 août 1973, dans la ville de Stockholm en Suède. Un homme masqué entre fusil mitraillette à la main, dans une banque, la Sveriges Kreditbank. Son nom : Jan-Erik Olsson.
Il tire sur un policier à l’entrée de la banque, il prend quatre employés en otage. On croit à un braquage habituel. Mais à la surprise générale, le braqueur prend en otage les employés de la banque et au lieu de poser les conditions pour sortir de la banque, son exigence est qu’on lui amène une personne du nom de : Clark Olofsson. Mais qui est ce Clark Olofsson ? Il n’est rien d’autre que son ancien co-detenu avec qui il a partagé la même cellule à la prison de la ville, pour tentative de meurtre.
La deuxième surprise est que les autorités suédoises vont accepter sa requête. Et c’est par hélicoptère qu’on va faire arriver à la banque, Olofsson. C’est le début de la prise d’otages qui va durer six jours au total.
Les deux bandits enferment les employés de la banque, dans la chambre forte, sans oxygène. Là, il ne se passe pas ce qu’on imagine. De temps en temps, ils ouvrent la chambre forte, pour donner à manger aux otages. C’est le moment d’échanger avec eux. Et plutôt que de les terroriser, ils blaguent avec eux.
Une des otages du nom de Kristin Ehnmark, téléphone au Premier ministre suédois pour exprimer une doléance qui va surprendre tout le monde :
«Laissez-moi partir avec eux». Le premier ministre est stupéfait et ordonne l’assaut. Mais quand la police entre dans la banque, elle découvre que les otages et leurs ravisseurs se prennent dans les bras.
Et pire, au tribunal, les otages refusent catégoriquement de témoigner contre leurs geôliers.
Plus surprenant encore, après la condamnation des braqueurs, l’otage Kristin Ehnmark qui avait téléphoné au premier ministre, va jusqu’à rendre visite à Olofsson en prison.
Personne n’y comprend rien. le gouvernement envoie un psychiatre du nom de Nils Bejerot, pour l’analyse ce phénomène. Il va conclure son analyse en la baptisant d’un terme qui va faire le tour du monde : “le syndrome de Stockholm”.
Docteur Nils Bejerot le définit comme “Un mélange de survie psychologique, de transfert d’empathie et d’identification forcée à l’agresseur”.
Source : https://www.watson.ch/fr/international/crime/614927885-clark-olofsson-est-mort-5-cas-dingues-de-syndrome-de-stockholm
La relation des pays africains avec l’occident est une relation d’affection. Avec la Chine et la Russie, une relation opportuniste.
Les pays africains, tous les pays africains ont une approche simpliste des relations internationales. La visite du premier ministre sénégalais en Chine est un exemple de cette Afrique qui parle de souveraineté, mais oublie qu’elle est jusque dans ses entrailles, proxi de l’occident.
Comme le Cameroun et la Côte d’Ivoire, les dirigeants du Sénégal ne savent pas que leur pays appartient à la France et que la France à son tour n’est rien d’autre qu’un Proxi des Etats-Unis en Afrique.
Si vous posez mal une équation, vous ne trouverez jamais la bonne réponse. C’est ainsi qu’il faut poser l’équation de la relation entre l’Afrique et la Chine ou plus précisément entre la Chine et le Sénégal.
Parce que nous africains ne prenons jamais la peine de regarder les questions qui nous concernent dans tous ses recoins, c’est-à-dire, à 180°.
Les Africains en général et les dirigeants africains en particulier, ne savent pas que les vrais propriétaires occidentaux des pays africains n’ont aucune envie de voir la Chine prospérer sur leurs terrains de chasse. Et que pour le faire savoir, ils ont mis sur pied toute une armada de moyens informationnels, pour parler aux chinois à la place des africains.
Sonko a fait juste un voyage d’une semaine en Chine. Pour beaucoup de sénégalais, ce voyage a servi pour informer les dirigeants chinois sur le Sénégal. Ce qui est faux naturellement.
Le journaliste sénégalais commentant la visite de Sonko en Chine écrit dans Enquête Plus ceci :
Guy Marius Sagna, député et figure de la mouvance patriotique, y a vu un symbole fort de souveraineté : ‘’Le Premier ministre Ousmane Sonko, alors que ses prédécesseurs se sont toujours déplacés, mais n’ont jamais voyagé, lui et les patriotes voyagent sans se déplacer. Ce qu’on doit appeler ‘voyage’ chez les dirigeants africains, ce n’est pas juste changer de continent, mais changer de regard sur le monde.’’
Pour lui, le véritable enjeu n’était pas d’être photographié aux côtés d’un dirigeant asiatique, mais de porter une voix nouvelle de l’Afrique, loin du mimétisme néocolonial.
‘’Je suis persuadé qu’aujourd’hui, ce n’est pas Ousmane Sonko qui était le visiteur, c’est le président Xi Jinping qui a visité un Sénégal souverain et décomplexé, en écoutant le Premier ministre’’.
Source : https://www.enqueteplus.com/content/sonko-en-chine-diplomatie-active-accords-concrets-et-nouvelle-%C3%A8re-strat%C3%A9gique
Le député Guy Marius Sagna, comme tous les autres africains, ne sait pas que Xi Jinping n’a pas besoin d’attendre Sonko pour découvrir le Sénégal, puis que les vrais propriétaires du Sénégal, les Etats-Unis, aidés de leurs proxis, la France, le font déjà tous les jours.
Les africains connaissance une radio qui s’appelle Radio France Internationale (RFI) et les sénégalais savent même qu’elle émet en langue wolof du Sénégal.
Mais ce qu’ils ne savent pas est que la même radio, tous les jours, 24heures sur 24, émet en mandarin, pour parler aux chinois de ce qui leur appartient, du Sénégal, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire etc. Et surtout, pour dire et redire aux chinois que les populations de ces pays n’aiment pas les Chinois.
Ces Africains ne savent pas non plus que la radio qu’ils écoutent, Voice of America (VOA) émet en langue mandarin de Chine pour dire aux chinois que les Africains ne les aiment pas.
Le vrai problème maintenant est celle de constater que le colonisé africain, qu’il s’appelle Sonko, Paul Biya ou Ouattara est très loin d’imaginer une contre-riposte, pour développer une contre narration pour s’adresser au seul pays du monde qui a la caisse, la Chine et lui faire comprendre dans cette guerre informationnelle, la vraie position des dirigeants africains et non celle des peuples manipulés par l’occident.
Combien de dirigeants africains, après le départ de Pékin, rentrent dans leurs pays développer une narration positive, pour créer un climat favorable à la venue dans le pays des investisseurs du seul pays qui aujourd’hui dote le monde entier à moindres frais des infrastructures civiles comme les écoles, les hôpitaux, les routes, les ports, les universités ?
Personne ne fait ce travail.
Au lieu de cela, les dirigeants africains tombent dans le piège narratif de l’occident de rappeler à la Chine qu’ils ne veulent pas quitter un maître pour un autre, oubliant de fait que la Chine sait qu’ils n’ont aucun moyen ni matériel, ni intellectuel de se libérer de la soumission à la France et aux Royaume Uni, les deux proxis en Afrique des Etats-Unis.
AMADOU CAMARA GUEYE conclut son analyse en rappelant que selon les proches du premier ministre Sonko, aller vers la Chine ne signifie pas : ‘’remplacer une dépendance par une autre’’.
C’est toi qui vas vers un pays qui ne t’a rien demandé. Et c’est toujours toi qui dis que tu ne veux pas qu’il soit ton maître. Ce genre de propos montre la profonde ignorance de l’idéologie même du Parti Communiste Chinois qui dirige la Chine depuis 1949 et qui a soudé le patriotisme chinois sur la vengeance contre la colonisation subie qu’ils appellent le siècle de l’humiliation.
Ces propos sont une double insulte à l’intelligence des dirigeants africains qui ne sont pas au courant que leurs visites en Chine sont toujours précédées d’une mise au point en mandarin, sur les ondes des radios des vrais propriétaires de l’Afrique.
Faisons un tour à VOA Chinese (la Voix de l’Amérique en langue chinoise), où le thème principal ce sont les africains et l’Afrique.
Le 17 mai 2021, VOA Chinese parle justement du Sénégal, dans une analyse en mandarin, intitulée :
“Après 20 ans de culture profonde en Afrique, la Chine a-t-elle conquis le cœur des peuples africains ?”
Le journaliste Si Yang, affirme quelque soit ce que la Chine fait en Afrique, les journalistes africains se font leurs idées sur la Chine en lisant les journaux européens, en écoutant les radios européennes.
Il donne plus précisément, l’exemple d’un journal sénégalais qui a relayé les propos mensongers sur la Chine publiés par BBC-Afrique, ce qui est allé jusqu’à la protestation officielle de l’Ambassade de Chine à Dakar et une mise au point publiée dans de nombreux journaux sénégalais.
Résultat des courses selon cette analyse : les Sonko et tous les autres dirigeants africains sont en faveur de la Chine, mais le peuple africain est contre la Chine. Et donc, il vaut mieux que les Chinois ne s’intéressent plus aux africains, parce que cela ne vaut vraiment pas la peine selon VOA Chinese.
Si Yang écrit :
« L’étreinte spéculative » des Africains et leur méfiance envers la Chine
Cependant, comparé à ses succès en politique et géopolitique internationales, l’investissement massif de la Chine dans l’économie, la culture, l’éducation et les médias africains ne s’est pas traduit par une confiance accrue de la part des populations africaines. Dans certains pays, la présence de la Chine a suscité résistance et ressentiment au sein de la population africaine.
Maria Repnikova, professeure agrégée de sciences politiques à l’Université d’État de Géorgie, a déclaré lors d’un séminaire sur la projection du soft power chinois en Afrique organisé par le Wilson Center, un groupe de réflexion américain, que si le critère de mesure de l’efficacité de la projection du soft power chinois en Afrique est le nombre de voix obtenues par la Chine auprès des pays africains au sein des organisations internationales, en particulier des Nations Unies, alors la Chine a incontestablement réussi. En revanche, si le critère est la reconnaissance réelle de la Chine par les peuples africains, alors l’approche chinoise n’est pas aussi efficace.
« Si l’objectif est d’établir une confiance profonde et une relation étroite avec la Chine, de changer la perception de la Chine par la population locale et de réduire l’écart entre l’essor économique du pays et l’image négative qui l’accompagne, alors ces approches chinoises sont moins efficaces. Elles sont le plus souvent ambiguës », a-t-elle déclaré.
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Par exemple, le 5 mai, le quotidien sénégalais Sud Quotidien a repris un article de la BBC portant un titre similaire : « Pourquoi les pays africains soutiennent la Chine et s’opposent à l’Occident sur les questions de droits de l’homme ». L’article affirmait que les pays africains le faisaient en raison de leur dépendance au commerce, aux investissements et à l’aide de la Chine. La réimpression de l’article a suscité la colère de l’ambassade de Chine au Sénégal, qui a immédiatement publié un article intitulé « Pourquoi les pays africains soutiennent la Chine sur les questions de droits de l’homme » dans le même journal pour le réfuter.
Le site « Africa Report » du groupe Jeune Afrique Media prédisait au début de l’année qu’en 2021, à mesure que les relations de la Chine avec d’autres régions se détérioreraient, les pays africains seraient utilisés comme des « pions » par la Chine et seraient appelés de temps à autre à soutenir les positions controversées de la Chine sur le Xinjiang, Taiwan, le Tibet et la mer de Chine méridionale.
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Hypocrisie des dirigeants africains vers la Chine
Repnikova, de l’Université d’État de Géorgie, a souligné que lorsqu’on évoque les effets de la projection du soft power chinois, il est également nécessaire de distinguer les élites africaines des citoyens ordinaires. Elle a déclaré que, si les élites africaines critiquent la Chine en privé, elles la soutiennent davantage en public. En revanche, les Africains ordinaires sont plus critiques à l’égard de la présence chinoise en Afrique. Dans les pays démocratiques africains, ces critiques apparaissent publiquement, se traduisant par des manifestations et des reportages.
Malgré les efforts de la Chine, les Africains préfèrent le modèle de développement américaine et non chinois
Afin de promouvoir le modèle chinois, la Chine enseigne également aux partis politiques africains son expérience en matière de développement économique et de gestion politique par le biais de programmes de formation.
La Chine invite les Africains à suivre des cours dans des établissements d’enseignement ou de formation chinois, les emmène en visite d’étude dans les administrations locales pour acquérir une expérience concrète et s’entretient avec des responsables, des agriculteurs et des entrepreneurs locaux. Elle propose également des programmes de formation culturelle qui familiarisent les participants avec la culture traditionnelle chinoise. Par ailleurs, la Chine intègre également les futurs dirigeants politiques africains. Les jeunes élites africaines bénéficient d’une attention particulière et de fonds de formation du gouvernement chinois.
Cependant, la jeune génération africaine n’est pas impressionnée par la Chine. Selon une étude publiée par l’institut de sondage africain Afrobarometer en novembre 2020, les jeunes Africains (âgés de 18 à 35 ans) préfèrent les États-Unis et leur modèle de développement. À la question de savoir quel modèle de développement national ils préfèrent, 32 % des répondants africains ont choisi les États-Unis, 23 % la Chine, 11 % les anciennes puissances coloniales (Grande-Bretagne, France, Portugal) et 11 % l’Afrique du Sud.
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le modèle de développement chinois n’est plus populaire que dans trois pays, à savoir le Mali, le Burkina Faso et le Botswana.
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Emmanuel Matambo, du Centre d’études sino-africaines de l’Université de Johannesburg, en Afrique du Sud, a souligné lors d’un séminaire au Wilson Center que certains Africains et certains gouvernements ne suivent pas activement la Chine. Dans bien des cas, les pays africains n’ont pas le choix. Il a souligné : « D’un point de vue culturel, notre obsession pour l’Occident est plus grande que celle pour la Chine. »
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En avril 2020, un groupe d’avocats nigérians a déposé une action collective devant le tribunal, réclamant 200 milliards de dollars d’indemnisation à la Chine pour l’épidémie de COVID-19.
Fin avril 2020, des députés nigérians ont proposé une motion visant à lutter contre les mauvais traitements infligés aux citoyens nigérians à Guangzhou, en Chine. Par la suite, le député nigérian Ben Igbakpa a déposé une motion à la Chambre des représentants visant à enquêter sur les investissements chinois au Nigeria après 2000, motion qui a été adoptée par la Chambre des représentants.
Source : https://www.voachinese.com/a/china-Africa-soft-power-05162021/5892701.html
Je rappelle que ce texte original est en langue mandarin, écrit et publié sur un média public des Etats-Unis. Donc, c’est le gouvernement américain qui informe le peuple chinois que la Chine a investi inutilement de l’argent en faveur des africains et qu’il vaut mieux les laisser dans leur misère.
Le gouvernement américain rappelle dans cette publication que malgré 4 siècles de déportation des africains et l’esclavage qui en a suivi, les africains n’ont jamais demandé les réparations pour le crime subi, mais un collectif d’avocats nigérians a déposé une plainte collective pour exiger de la Chine, deux cents milliards de dollars d’indemnisation des conséquences au Nigeria du Covid-19.
Cela relativise, les tournées des dirigeants africains en Chine.
Le gouvernement américain informe les chinois dans cette publication que malgré les beaux mots d’amabilité vers la Chine, que ces dirigeants disent en public, dès qu’ils se trouvent en privé, ils disent l’exact contraire.
Ce que je crois…
Les propos de VOA sont documentés et sourcés, donc, il serait malhonnête de ma part de les accuser d’avoir menti sur les africains.
Ce qu’ils ont dit n’est que la vérité.
C’est à nous de faire une véritable introspection sur nous-mêmes pour nous demander pourquoi nous exigeons de la Chine qui ne nous demande rien, puisque c’est nous qui allons vers elle poser des doléances, pourquoi nous exigeons d’elle ce que nous n’osons pas avec la France, le Royaume Uni ou les Etats-Unis ?
Tout le monde en Afrique veut enquêter sur les contrats miniers avec la Chine, mais personne ne rappelle que les 97% des contrats miniers africains sont avec l’Occident et pour ces 97% personne ne demande à savoir ce qui a été écrit.
Nous africains sommes juste en présence du Syndrome de Stockholm : Un mélange de survie psychologique, de transfert d’empathie et d’identification forcée à l’agresseur.
Devant la Chine, chaque africain se dresse en bouclier d’un occident en déclin. Même le président du Niger qui a à peine chassé la France se dresse en bouclier face à la Chine qui a couru l’aider avec 400 millions de dollars qu’il n’arrive pas à rembourser à l’échéance.
Mais comme il a à faire au Premier Ministre dans notre histoire suédoise qui veut donner l’assaut pour libérer le monde de l’emprise occidentale, les victimes, y compris Tchiani, se dressent contre la Chine à qui on demande l’aide pour aller ensuite main dans la main avec la France qu’on vient de chasser, au prétexte que la Chine n’a pas payé les ouvriers nigériens le même montant de salaire que des ingénieurs chinois fils uniques, issus des universités les plus sollicités du monde comme Tsinghua.
Revenons au Sénégal.
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Jean-Paul Pougala
Mardi le 1er juillet 2025