

(Texte)
Les Africains répètent un slogan stupide disant, on ne quitte pas un maître pour un autre. L’Afrique doit s’en sortir toute seule. L’Alaska est l’exemple d’une Russie faible qui recherche l’amitié d’un pays qui devient puissant, les Etats-Unis, pour l’aider à stopper l’expansionnisme britannique, en lui vendant une partie de son territoire, l’Alaska. Et depuis 1867, que l’Alaska a été cédée par la Russie aux Etats-Unis, le Royaume Uni, a été calmé dans ses ardeurs de conquêtes coloniales.
Il existe à Paris, capitale de la France, une station de métro dénommée “Sebastopol”, mais aussi, un boulevard dénommé “Boulevard Sébastopol” pour commémorer cette victoire des troupes franco-britanniques lors du siège de Sébastopol pendant la Guerre de Crimée (1853-1856). Plus précisément, la ville de Sébastopol, en Crimée, fut prise par les forces alliées (France, Royaume Uni, Royaume de Sardaigne, Empire Automan) le 8 septembre 1855, et le boulevard fut renommé en son honneur en septembre de la même année.
Cinq ans après leur succès en Crimée, la France et le Royaume Uni vont être à l’origine de la guerre la plus sanglante des Etats-Unis appelée : la Guerre de Sécession ou the Civil War (la guerre civile).
Tout commence le 20 décembre 1860, lorsqu’un anti-esclavagiste, Abraham Lincoln est élu à la présidence des États-Unis, ce jour-là, pour protester, la Caroline du Sud fait sécession. Elle sera suivie le lendemain par dix autres États esclavagistes du Sud. C’est la naissance de la « Confédération des États d’Amérique » (Confederate States of America), avec pour président Jefferson Davis et pour capitale Richmond (Virginie).
La guerre se déroule de 1861 à 1865 et fera 617.000 morts. Elle conduit à l’abolition de l’esclavage, à la réunification du pays et à un renforcement du pouvoir fédéral. Le président Abraham Lincoln est assassiné, par un sympathisant de l’esclavage.
Deux ans après, pour permettre aux Etats-Unis d’empêcher les visées impérialistes du Royaume Uni, la Russie qui a soutenu les Etats-Unis durant la guerre de Secession, se sépare de l’Alaska, sa seule région en Amérique, qu’elle cède aux Etats-Unis. Ce qui permet renforcer l’unité du pays, mais aussi et surtout de de prendre en tenaille la seule possession du Royaume Uni en Amérique du Nord.
C’est dont surtout pour empêcher son ennemi qui lui a infligé la défaite lors de la guerre de Crimée que la Russie va choisir de vendre l’Alaska aux Etats-Unis, comme opportunité pour bloquer l’expansionnisme britannique.
L’Alaska était un territoire coûteux à maintenir et peu rentable pour la Russie, et la vente a ainsi permis de renforcer les relations avec les États-Unis et d’éloigner la menace potentielle d’une prise de contrôle britannique.
Vendre l’Alaska aux États-Unis a permis de renforcer les liens avec une puissance montante, ce qui, dans un monde en turbulence, et en face des Etats nommément impérialistes, a été un avantage stratégique. La Russie a par ce geste, contribué à réduire les puissances européennes. En effet la vente de l’Alaska s’inscrivait aussi dans la doctrine de Monroe, qui avait comme objectif de limiter l’influence européenne sur le continent américain.
En choisissant de se réunir sur le territoire qui a été un symbole d’unité et de fraternité entre les Etats-Unis et la Russie contre les impérialistes coloniaux que sont le Royaume Uni et la France, Vladimir envoie un message subliminal à Trump au moment où les mêmes impérialistes, veulent continuer la même guerre en Crimée, là où tout avait commencé en 1855, il y a 170 ans.
Nous sommes le vendredi 15 Août 2025.
Ce soir à partir de 20H30 (Heure de Bafang au Cameroun) débutera un tête-à-tête entre le président des Etats-Unis Donald Trump et son homologue de la Fédération de Russie, Valdimir Poutine dans la ville de Anchorage, dans l’état américain de l’Alaska, acheté à la Russie en 1867, pour 7 millions de dollars, pour avoir les moyens financiers pour lutter contre le Royaume Uni et la France pour tenir la Crimée.
Si le président russe a accepté sinon suggéré que la rencontre se tienne la-bas, c’est avant tout un message aux dirigeants européens qui sont vent debout et financent une guerre contre la Russie, pour la même Crimée
Il est maintenant intéressant de nous demander ce que les Africains ont retenu comme message pour eux-mêmes sur l’historique de cette affaire, et ce qu’ils en retiennent comme leçon pour l’avenir.
Malheureusement, l’éducation coloniale au rabais toujours en cours, des intellectuels et citoyens africains ne leur permet pas d’avoir la capacité mentale de comprendre qu’une guerre qui se passe en Ukraine entre l’Otan et la Russie, les concerne aussi.
Cette éducation ne leur permet pas de comprendre qu’ils sont concernés au premier chef de tout ce qui se passe aujourd’hui dans le monde, que ce soit en Iran, en Corée du Nord, à Cuba, en Russie ou en Chine. Ils n’ont pas la capacité mentale de la pensée complexe pour établir le lien avec eux.
Beaucoup m’accusent même de trop parler de la Chine et de la Russie.
D’autres m’accusent de ne pas être neutre dans la couverture des évènements que je fais à travers mes leçons et analyses.
Formatés et éduqués à la propagande de BBC-Afrique ou de RFI ou France24, ils croient en bonne foi que le Royaume Uni et la France dépensent autant d’argent pour financer ces médias dans le souci prioritaire de les informer. Et en se syntonisant tous les jours sur ces médias de propagande tenus par les impérialistes coloniaux français et britanniques ils ne savent pas qu’ils sont en train de contribuer à la mise sous tutelle de leur cerveau, même dans la perception du sens des évènements qui font l’actualité.
Ils ne se sont jamais demandé, pourquoi jusqu’aujourd’hui les médias russes sont interdits en Europe et les journalistes russes interdits de séjour, alors que tous ces médias occidentaux ne se gênent pas d’envoyer l’antenne en direct de leurs correspondants à Moscou avec les micros en main qui portent les logos de leurs télévisions et de leurs radios.
Ce que leurs collègues russes ne peuvent pas faire depuis Paris, Londres, Berlin, Rome ou Bruxelles.
Et c’est à moi que ces naïfs africains formatés à la propagande de RFI et BBC-Afrique, me demandent d’être neutre.
Il n’existe pas d’intellectuel neutre dans une situation de guerre informationnelle permanente des oppresseurs qui ne visent qu’une seule chose : continuer à la mise sous-tutelle de leurs victimes. Et l’Afrique est une victime, les africains sont des victimes de cette guerre informationnelle, pour guider et orienter leur perception à ne pas savoir où sont leurs intérêts dans ce monde en cours de bouleversement. Et faire le choix de rester neutre ou de rester muet c’est choisir l’oppression. Dire qu’on est neutre c’est choisir de se ranger derrière l’oppresseur contre sa victime.
Voilà pourquoi, rester neutre, c’est choisir. Rester silencieux c’est choisir la continuité de l’esclavage qui dure depuis cinq siècles sur le continent africain, avec le concours des victimes africaines elles-mêmes, formatés à croire que ce qui le tue, le sauve, que ce qui l’infantilise comme la bible et le coran, l’éduque. Ne vous êtes jamais demandé pourquoi il n’y a qu’en Afrique qu’au nom de Jésus, les Pasteurs amènent leurs moutons, à brouter les herbes dans les jardins, à boire les pipis et manger excréments du Pasteur ?
Non, ces moutons qui acceptent de le faire ne sont pas fous. Ils sont juste le résultat de la manipulation de l’occident qui a mis sur notre chemin plusieurs marqueurs pour tester si la pilule marche ou pas et les pasteurs africains, les journalistes africains qui passent la version de la BBC ou de RFI du conflit ukrainien, à travers ces initiatives, sont des marqueurs de cette manipulation des intellectuels africains qui ensuite se mettent volontairement au service de l’oppression de leurs propres peuples.
Ce que ces intellectuels africains (pasteurs et journalistes) sont très loin d’imaginer est que la venue de la Chine et le retour de la Russie sur la scène mondiale, invalident leurs diplômes, invalident une bonne partie des connaissances qu’ils croyaient avoir accumulées.
Non, je ne parle pas trop de la Russie, je ne parle pas trop de la Chine, je n’en parle même pas assez, pour que les africains comprennent que nous nous trouvons à un tournant de l’histoire où c’est tout le jeu qui recommence et cette fois-ci, l’occident qui nous avait mis à genoux depuis 5 siècles ne dispose pas d’avance sur l’Afrique.
Mais il ne suffit pas de dire que nous nous trouvons au début d’un nouveau jeu, pour en tirer profit. Il faut prendre le temps de comprendre la logique non pas du nouveau jeu, mais du mode de pensée de la Chine et de la Russie qui proposent ce nouveau jeu, des deux puissants du moment qui imposent leur jeu.
Malheureusement, beaucoup d’africains répétant la propagande des nouveaux pays membres de l’Union Européenne comme les pays Baltes ou la Pologne, fonctionnent comme si la Russie et la Chine étaient l’Europe un peu plus à l’Est, comme si les chinois étaient des européens, avec une autre morphologie physique, comme si les Russes étaient en Afrique, comme les Français et les Anglais, pour occuper nos terres et nous réduire à l’esclavage.
Ce qui est faux naturellement.
Si l’Afrique a été façonnée par l’Europe, formatée par l’Occident, il faut bien se rendre compte que pour que les intellectuels africains entrent positivement dans le nouveau monde, il faut passer par une phase incontournable pour se de-occidentaliser les esprits, une étape obligatoire, pour se de-européiser le cerveau.
C’est le but de mes leçons et analyses non neutres, c’est l’objectif de cette leçon.
Certains me demandent : vous avez formé des Africains depuis des années à cette nouvelle manière de se rapporter au monde, où sont donc les résultats ? Pourquoi ça ne change pas votre pays le Cameroun ?
La vérité est qu’avant d’entrer en bataille contre un système qui est là depuis des siècles, il faut avoir la lucidité de passer par l’école. Le but de l’école n’est pas de permettre aux enseignants de voir ce que sont devenus leurs élèves et leurs apprenants, mais pour faire face à un système d’oppression et d’esclavage qui a eu pour lui cinq siècles pour s’installer en Afrique, il faut avoir la lucidité de programmer sur plusieurs générations sa propre libération, car notre lutte aujourd’hui n’est pas celle d’enlever les chaînes de la soumission que nous portons souvent même fièrement, mais de comprendre que nous portons les chaines, de comprendre de quoi sont faites ces chaînes, de comprendre qui sont nos propres frères et sœurs qui ont choisi comme carrière de continuer de nous mettre les chaines et de les vérifier continuellement.
C’est à cela que je vous forme. C’est à cela que je me lève chaque matin et sens l’urgent devoir d’écrire quelque chose. Non je n’écris pas pour vous libérer, mais juste vous montrer où sont vos chaines et si possible, vous expliquer le mécanisme par lequel le système et ses proxys parmi nous ont procéder pour vous consolider ces chaines.
C’est pour cela que la plupart de mes leçons s’intitulent Leçon d’Intelligence (intelligence économique, intelligence stratégique).
“Intelligent” vient du latin “intelligentem”, qui vient du verbe “intelligere”, qui signifie : comprendre, discerner. Intellegentia est l’action de comprendre, la faculté de comprendre.
C’est dans cette optique que se situe la leçon d’aujourd’hui sur les leçons que l’Afrique doit tirer de la rencontre entre le président des Etats-Unis et son homologue de la Fédération de Russie.
Pour « intelligere », pour comprendre, il faut revenir en arrière en 1954, pour comprendre pourquoi tout l’occident déteste la Russie. Et surtout, le lien avec les pays qui luttent pour leur indépendance, notamment les pays africains.
Nous sommes le 7 mai 1954 lors de la réunion annuelle de l’Otan à Londres, voici l’intitulé de la dépêche United Press rapporté à la une du quotidien français Le Monde de ce jour-là, 7 mai 1954 avec le titre :
“LES TROIS REJETTENT LA DEMANDE SOVIÉTIQUE D’ENTRÉE A L’O.T.A.N”
Londres, 7 mai 1954.
La réponse occidentale à la note soviétique du 31 mars dernier, qui proposait l’adhésion de l’U. R. S. S. à l’O.T.A.N.. sera, précise-t-on, remise aujourd’hui à Moscou.
D’après une dépêche United Press, les Trois ont rejeté la demande soviétique. La réponse était prête depuis quinze jours.
Le Monde
Source : https://www.lemonde.fr/archives/article/1954/05/08/les-trois-rejettent-la-demande-sovietique-d-entree-a-l-o-t-a-n_2028600_1819218.html
“LES TROIS REJETTENT LA DEMANDE SOVIÉTIQUE D’ENTRÉE A L’O.T.A.N” ?
Qui étaient les trois ?
La France, le Royaume Uni et les Etats-Unis.
Question : Mais pourquoi la France et le Royaume Uni sont si farouchement opposés à l’adhésion de l’Union Soviétique dans l’Otan ?
Réponse : Parce que la nature de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques c’est l’anti-colonialisme.
En 1954, de nombreux pays africains, asiatiques et sud-américains, se tournent vers l’URSS pour avoir les armes à utiliser dans les guerres des indépendances.
En Mai 1954, c’est avec les armes envoyées par Moscou que les indépendantistes du Laos, du Cambodge et du Vietnam sont en train de malmener l’armée française avec ses supplétifs africains dits les “tirailleurs sénégalais”.
Il n’était donc pas question pour les empires coloniaux d’Europe d’accueillir dans leur alliance militaire, un pays fondamentalement anti-colonialiste.
D’ailleurs, à peine deux mois après ce refus, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1954, on a la signature des accords de Genève, qui oblige la France à se séparer de ses colonies d’Asie et de donner l’indépendance au Vietnam, au Laos et au Cambodge. Mendès France, qui signe l’accord pour la France est surnommé par l’opinion publique en France et relayé par les journalistes comme “le bradeur de Genève”.
Le document final s’intitule :
“Déclaration finale en date du 21 juillet 1954, de la Conférence de Genève sur le problème du rétablissement de la paix en Indochine”
Il est signé par les représentants de :
1) Cambodge,
2) Laos,
3) République démocratique du Vietnam
4) République populaire de Chine,
5) Union des Républiques socialistes soviétiques.
6) États-Unis d’Amérique,
7) France,
8) Royaume-Uni
Source : https://mjp.univ-perp.fr/traites/1954indochine.htm
C’EST QUOI LE LIEN ENTRE LE TRAITE DE GENEVE DE 1954 ET L’AFRIQUE ?
En d’autres mots, en quoi la fin de l’Indochine française a été une catastrophe pour l’Afrique ?
Pour François Mitterrand, « la France du XXIe siècle sera africaine ou ne sera pas » car « nous ne garderons à la France sa position dans le monde qu’autant que nous aurons maintenu sa présence en Afrique ».
“En 1953, (le socialiste) François Mitterrand propose d’abandonner l’Indochine pour se focaliser sur l’Afrique. L’idée de l’Afrique comme extension de la France et comme condition de sa puissance lui tient à cœur”, souligne Nicolas Bancel. L’historien précise qu’être réformateur ne veut pas dire être anticolonialiste : “Les réformateurs pensent que la pérennité de l’Empire doit passer par des réformes limitées. […] L’image d’anticolonialiste que François Mitterrand s’est construite dans les années 1960-1970 est totalement fausse.”
Source : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-cours-de-l-histoire/francois-mitterrand-une-idee-imperialiste-de-la-diplomatie-9682540
A la quatrième de couverture du livre:
“L’Afrique d’abord”, son auteur Deltombe écrit :
Concéder (l’indépendance) pour mieux conserver. Cette doctrine de François Mitterrand a joué un rôle central dans la reconfiguration de l’impérialisme français en Afrique face à la vague des révolutions anticoloniales. Loin du mythe d’un Mitterrand décolonisateur, Thomas Deltombe rappelle son attache à la « grandeur » de la France en Afrique.
François Mitterrand établit dès 1951-52 des liens profonds avec Félix Houphouët-Boigny qui dirige le RDA depuis la Côte d’Ivoire. Riche propriétaire terrien, issu de l’élite coloniale enrichie par les immenses plantations de cacao, Houphouët-Boigny fait partie d’une bourgeoisie africaine naissante et de la future aile contre-révolutionnaire au sein des nationalismes africains. Celui-ci joue un rôle essentiel dans la rupture du RDA avec son alliance diplomatique (et opportuniste) avec le PCF (Parti Communiste Français), tout en cherchant à en neutraliser les éléments ouvriers et populaires, comme en témoigne la volonté de vider le RDA de ses éléments syndicalistes les plus contestataires.
Le couple Mitterrand-Houphouët-Boigny joue par la suite un rôle essentiel dans la construction du néocolonialisme français. Inventeur du néologisme « Françafrique », Houphouët-Boigny voit dans Mitterrand la promesse d’un gain de respect auprès des élites françaises. Mitterrand, à l’inverse, voit, comme ses prédécesseurs au sein de l’USDR, la possibilité d’arracher un dirigeant africain au nationalisme en constituant une forme de nationalisme totalement compatible avec la domination de l’impérialisme français, dans le maintien et le respect d’une bourgeoisie africaine et centré contre les classes populaires africaines et françaises.
La collaboration d’une partie des élites africaines est en effet un enjeu clé pour construire un Empire-continent capable de contester la place des États-Unis et de l’URSS comme véritables pays dominants des relations internationales d’après la Seconde Guerre mondiale.
Source : https://www.revolutionpermanente.fr/Mitterrand-et-la-Francafrique-nouvelles-lectures
C’est la fin de l’Indochine française et du rêve asiatique de la France, qui est le nouveau départ de l’impérialisme français en Afrique.
La culture du cacao et du café ne sont introduits en Afrique que pour neutraliser la production vivrière nationale et faire émerger une nouvelle bourgeoisie acquise aux colonisateurs français.
C’est quoi le lien de tout cela avec la Russie et la rencontre d’aujourd’hui en Alaska entre Donald Trump et Vladimir Poutine ?
Pour répondre à cette question nous devons encore revenir en arrière, mais plus en 1954, on va progresser d’un an, en 1955. Cette année-là, après avoir refusé la candidature de l’Union Soviétique dans l’Otan, les pays de l’Otan admettent celle de l’Allemagne. En 1954, la République Fédérale d’Allemagne (RFA) a signé les accords qui ont préparé son adhésion, qui a eu lieu en 1955.
Pour les Russes, cette initiative fait l’effet d’un électrochoc.
Vous avez ensemble vaincu l’Allemagne 10 ans plus tôt. Et maintenant, l’Allemagne est votre amie et la Russie l’ennemi ? C’était trop pour les Soviétiques avaient perdu 27 millions de personnes durant la deuxième guerre mondiale contre l’Allemagne.
L’Allemagne est devenue membre de l’OTAN le 6 mai 1955, au terme de plusieurs années de délibérations entre les leaders occidentaux et ce pays, dont la population était opposée à toute forme de réarmement.
Source : https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_52044.htm
huit jours plus tard, le 14 mai 1955, l’Albanie, la Bulgarie, la Hongrie, la République démocratique allemande, la Pologne, la Roumanie, la Tchécoslovaquie et l’Union soviétique signent à Varsovie un traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle connu sous le nom de pacte de Varsovie.
A la question :
“Pourquoi le pacte de Varsovie a-t-il vraiment été signé il y a 70 ans ?”
L’historien français Frédéric Guelton répond dans la revue en ligne Historia du 13 mai 2025 ceci :
Lorsque le pacte de Varsovie, de son vrai nom « Traité d’amitié, de coopération et d’assistance mutuelle », est signé à Varsovie le 14 mai 1955, il l’est pour plusieurs raisons dont la création de l’OTAN, six ans auparavant, n’est pas, en tant que telle, la principale. Voulu par Nikita Khrouchtchev, nouveau Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste depuis septembre 1953, le pacte de Varsovie est conjoncturellement une réponse aux accords de Paris (octobre 1954) qui mettent fin à l’occupation de la RFA et permettent son adhésion à l’OTAN à partir du 6 mai suivant, soit… huit jours avant la naissance du Traité d’amitié.
Il est, dans cette perspective, présenté comme une réaction soviétique opposée à la renaissance d’un « militarisme allemand » de triste mémoire.
Source : https://www.historia.fr/histoire-du-monde/europe-de-l-est-russie/pourquoi-le-pacte-de-varsovie-a-t-il-vraiment-ete-signe-il-y-a-70-ans-2164555
Le pacte de Varsovie existe par rapport au pacte imposé au monde socialiste par « l’impérialisme capitaliste » C’est en tout cas ce qu’on peut dans son préambule qui dit : il s’agit de la « situation qui s’est créée en Europe par la suite de la ratification des accords de Paris qui prévoient la formation d’un nouveau groupement militaire sous la forme de “l’Union de l’Europe occidentale“ »
En d’autres mots, quand les pays capitalistes décident de se réunir en alliance militaire et refuse l’adhésion des pays socialistes, c’est la preuve qu’ils vont utiliser la nouvelle alliance pour coloniser la planète, pour soumettre le monde entier et le mettre sous l’exploitation capitaliste.
Contrairement à l’Otan, le Pacte de Varsovie avait une date d’échéance : le jour où les pays capitalistes peuvent accepter de construire ensemble une architecture militaire pour la sécurité de tous. Lorsque ce jour arrivera, le Pacte va s’autodétruire.
En effet, il le sera en 1991, à la chute de l’Union Soviétique et tous les anciens pays membres sauf la Russie vont devenir membres de l’Otan, non pas comme l’avait prévu le Pacte de Varsovie, mais comme des vassaux.
Et tous ce qui s’oppose à son hégémonie doit être détruit.
Et ce, jusqu’à un certain 24 février 2022, lorsque es soldats russes entrent en Ukraine qui est devenue depuis 2014, un nouveau sanctuaire des troupes de l’Otan.
C’est la première fois qu’une vraie force militaire met à mal, l’Otan depuis sa création en 1949. Et la défaite en Ukraine qui se profile, signe aussi le début de la fin de l’organisation.
La rencontre entre Trump et Poutine est une initiative par laquelle, les Etats-Unis se présentent comme médiateur dans le conflit ukrainien, ce qui cache le fait que c’est Washington l’initiateur du conflit et l’Ukraine un simple proxy.
Cette rencontre qui est le premier acte de la capitulation de l’Ukraine est aussi le premier acte de la fin de l’Otan. Parce que je ne vois pas comment, après avoir mis en scène son implication dans le conflit, l’organisation peut ne pas assumer son échec.
Le seul fait que la Russie ait pris le risque de défier l’hégémonie américaine sans savoir si elle devait en sortir gagnant est la preuve du début du déclin des Etats-Unis et de ses vassaux. En juin 2025, on a franchi la barre de 1000 milliards de dollars d’augmentation tous les trois mois, de la dette des Etats-Unis. En 2025, on avait franchi un autre record, plus de 1.000 milliards de dollars d’intérêt chaque année, sur la montagne de dettes des 37.000 milliards de dollars.
Ce déclin de l’hégémon ouvre des nouvelles opportunités d’affranchissement pour les peuples pauvres parce que soumis, comme l’Afrique, et tous ceux qui ont été lésés par 5 siècles de la prospérité de l’Europe.
La guerre de la Russie contre l’Otan en Ukraine, est la bataille de tous les pays du Sud du monde, contre une prédation organisée sous le couvert des valeurs démocratiques de l’occident.
Si après avoir mis Poutine sur le banc des infréquentables pendant plus de trois ans, le chef de file des ennemis de la Russie, le président des Etats-Unis est résolu à recevoir sur son territoire, Poutine, c’est parce qu’une nouvelle fenêtre d’opportunité s’ouvre au monde, grâce à la défaite de l’Otan en Ukraine. Cela les oblige à devenir plus humbles et surtout, se préoccuper désormais en priorité à leur propre survie.
L’Afrique peut en sortir gagnante de cette fenêtre si elle utilise l’Intelligentia pour comprendre certaines vérités qu’on ne peut plus cacher longtemps :
L’Europe qui a toujours empêché l’Afrique de sortir de la pauvreté est en très grande difficultés, est en faillite.
La Chine et la Russie arrivent avec un nouveau modèle que l’Europe n’arrive pas à maîtriser, ou tout au moins, n’arrive pas à le détourner pour le mettre au service de la continuité de la mise sous tutelle du continent africain.
(…)
(…)
Jean-Paul Pougala
Vendredi le 15 Août 2025