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Voici comment avec 8.000 ingénieurs, et des investissements colossaux, la Chine est en train de changer le visage de la Turquie mise en faillite par les Etats-Unis

(texte)

Il me plait de commencer cette leçon avec une citation qui émane du ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, le 14 novembre 2016, lors d’une interview donnée à un média turc :

“La Chine est l’ami des mauvais jours de la Turquie” !
Source : https://www.aa.com.tr/fr/monde/mae-chinois-la-chine-est-l-ami-des-mauvais-jours-de-la-turquie/685439

Nous allons voir dans les lignes qui suivent que ce n’était pas juste une déclaration lancée en l’air.

Le 26 décembre 2019, le média français en ligne Mediapart titre :
“La Chine, nouvelle amie de la Turquie”
Sous-titre : Si le récent rapprochement entre Ankara et Moscou s’affiche avec ostentation, Pékin voit aussi dans la Turquie un partenaire majeur pour son programme des « nouvelles routes de la soie » vers les marchés européens.

Le journaliste Nicolas Cheviron écrit :

Istanbul (Turquie), de notre correspondant – Les autorités turques ont célébré le 6 novembre 2019 l’arrivée en gare d’Ankara du premier train en provenance de Chine, résultat le plus visible de plusieurs années de coopération dans le cadre du programme chinois des « Nouvelles routes de la soie », qui vise à redonner vie aux itinéraires commerciaux des axes historiques et dans lequel la Turquie doit prendre une place de choix. Parti de Xi’an, dans le nord-ouest de la Chine, le convoi de 40 wagons chargés de produits électroniques a traversé les steppes du Kazakhstan, la mer Caspienne et le Caucase pour atteindre la capitale turque en une douzaine de jours, avant de rallier Prague six jours plus tard via Istanbul et son tunnel ferroviaire sous le détroit du Bosphore.

Source : https://www.mediapart.fr/journal/international/261219/la-chine-nouvelle-amie-de-la-turquie

Le 18 octobre 2020 l’hebdomadaire français « Courrier International » reprenant un article de Foreign Policy, que nous verrons en détail plus loin dans cette leçon, titre à sa une ceci :
“Géopolitique. La Turquie peut dire merci à son grand frère chinois”
Sous-titre : Ankara ne défend plus les musulmans ouïgours en Chine. En contrepartie, Pékin est devenu le dernier grand allié de la Turquie et investit massivement dans tous les secteurs. Un soutien précieux.

Source : https://www.courrierinternational.com/article/geopolitique-la-turquie-peut-dire-merci-son-grand-frere-chinois

Pékin investit massivement en Turquie ?

Et la Chine ne colonise pas la Turquie ?

Et la Turquie quitte un maître américain pour un maître chinois ? Pourquoi ne consulte-t-elle pas les Africains pour savoir comment on construit la fierté dans la misère en dormant affamé mais en se protégeant pour ne pas passer d’un maître à un autre ? Ces Africains qui insultent la Chine pour courir vers la Turquie, savent-ils que le missile balistique turc Bora n’est rien d’autre le missile chinois B-611, arrivé en pièces détachées et assemblées en Turquie à partir de 2017 sous le nom de missile Bora, comme nous le verrons plus loin dans cette leçon ? Est-ce qu’ils savent que les téléphones chinois Techno vendus en Afrique, viennent tout droit de la Turquie où ils sont assemblés, pour l’Afrique ? Aucun pays africain à cause de la peur d’être colonisé par la Chine, n’a réussi à convaincre les Chinois d’accueillir ces installations ?

Comme ça fait pitié de voir que les africains ne profite pas de la seule fenêtre que l’histoire leur offre pour changer de destin.

La colonisation a vraiment créé un dommage irréparable dans le cerveau de beaucoup de colonisés africains qui répètent des slogans tellement idiots du genre « nos matières premières, nos règles ». Et la Turquie que la Chine a décidé de mettre d’en faire un pays de transit vers l’Afrique possède quelles matières premières, sans lesquelles la Chine ne pourrait pas fonctionner ? Et pourtant, la Chine investit beaucoup en Turquie.

Cette nuit, le chef d’état américain, recevant 5 chefs d’état africains à la Maison Blanche s’est moqué de l’anglais de son collègue Libérien. Je suis content que finalement quelqu’un dise aux chefs d’états africains qu’ils parlent tous de fierté et oublient qu’on n’a aucune fierté lorsque vous allez à la Maison Blanche parler dans la langue du colon et mal parler mal. Il n’y a aucune fierté pour un président du Mali d’aller au Kremlin parler à Poutine mal de la France en langue française. Rien n’empêchait Goïta de se présenter avec son interprète ou de demander à Poutine de lui en trouver un.

Les dirigeants africains sont les seuls au monde qui se présent à la tribune de l’Assemblée Générale des Nations pour parler dans la langue de leurs colonisateurs, alors que la charte des Nations Unies disent que c’est du devoir de l’organisation de trouver un interprète pour toutes les langues du monde que quelqu’un voudrait utiliser.

Qu’importe, dans la pauvreté, nous sommes juste fiers de montrer les muscles pour chasser les ingénieurs chinois, parce que nos matières premières nos règles, pendant que nos prétendus amis, comme la Turquie, mangent notre gâteau à notre place.

Pékin investit massivement en Turquie ! De quoi s’agit-il ?

Il y a 7 mois, le 14 janvier 2025, le plus grand quotidien chinois de langue anglaise, le South China Morning Post (SCMP) de Hong-Kong, annonce que la China a décidé de dépenser 60 milliards de dollars pour doter la Turquie d’une infrastructure moderne de chemin de fer pour devenir le chœur de la nouvelle route des conteneurs chinois vers l’Europe.

Et ceci vient en doublement de la route déjà prévue pour l’Europe à travers la Russie. Sauf qu’avec la guerre en Russie, la Chine a le luxe de décider d’ajouter une nouvelle route et cette fois-ci son dévolu est tombé sur la Turquie.

En réalité, on apprend ainsi que la Chine a jugé les infrastructures dépassées, vieilles et que ce sont les Turcs qui ont utilisé le prétexte de la guerre en Ukraine et les sanctions contre la Russie, pour convaincre le gouvernement chinois qu’il leur faudrait profiter de la position centrale de la Turquie pour créer une nouvelle route permettant de contourner la Russie, pour acheminer les marchandises chinoises en Europe par train et par autoroutes. Il s’agit plus précisément d’un politicien proche de Erdogan, un certain A. Burak Daglioglu, président du bureau gouvernemental de promotion “Invest in Türkiye”. En effet, l’information qu’il communique à SCMP porte pour titre : Contourner la Russie ! La Chine venait à peine de donner son accord pour dépenser 60 milliards de dollars que le politicien turc s’est précipité pour donner la bonne nouvelle. Il n’était tout simplement pas au courant du fait que des dirigeants politiques en Afrique, insultent la même Chine en espérant que la Turquie va les sauver.

Revenant au 14 janvier 2025, voici le titre à la une du South China Morning Post (SCMP) :

“Le chemin de fer turc, avec des améliorations chinoises, pourrait contourner la Russie sur la route vers l’Europe”
Sous-titre : L’amélioration du réseau ferroviaire turc – ce qu’un responsable turc estime que la Chine pourrait apporter – créerait un nouveau chemin plus rapide pour le fret lié à l’Europe

Le journaliste Ralph Jennings écrit :

L’amélioration du réseau ferroviaire turc – ce qu’un responsable turc estime que la Chine pourrait apporter – créerait un nouveau chemin plus rapide pour le fret lié à l’Europe

Un chemin de fer à travers la Turquie permettrait d’accélérer la liaison entre la Chine et l’Europe.

Un responsable des investissements turcs a déclaré que la Chine souhaitait investir 60 milliards de dollars de revalorisation du réseau ferroviaire de son pays, que pourraient considérer comme un moyen de contourner la Russie au fur et à mesure de la guerre en Ukraine.

Sur la liste des améliorations figurent l’électrification, les nouvelles routes nationales, un pont dans la ville continentale de joituleurs d’Istanbul et une ligne à grande vitesse d’Istanbul à la capitale nationale d’Ankara, a déclaré A. Burak Daglioglu, président du bureau gouvernemental de promotion Invest in Turkiye.

Le fabricant d’équipements chinois CRRC zhuzhou Electric Locomotive possède déjà une usine en Turquie, a déclaré à la Poste lundi, la société faisant ses débuts ce qu’elle a appelé le « train de métro le plus rapide » du pays sur le système de transit d’Istanbul l’année dernière. D’autres contractants devraient soumettre des offres dans le cadre d’une procédure d’appel d’offres qui devraient bientôt commencer.

Source : https://www.scmp.com/economy/global-economy/article/3294704/turkish-railway-chinese-upgrades-could-bypass-russia-route-europe

60 milliards de dollars !

C’est la première fois qu’un pays a les moyens d’investir aussi massivement, pour créer la prospérité dans un autre pays.
Pour information, le Plan Marshall des Américains pour créer la prospérité en Europe à la fin de la deuxième guerre mondiale était de 60 milliards de dollars pour tous les pays bénéficiaires d’Europe.

Là, c’est le même montant, non pas pour un pays, juste pour ses infrastructures.

Quand un chef d’état africain verra cette information, il va se précipiter à Pékin avec sa liste de courses pour demander à la Chine de le financer. Or cette information ne serait pas complète si on n’y ajoute pas que la Chine est déjà propriétaire des 3 principaux ports en eau profonde de Turquie, que le même bureau a déjà convaincu 1400 entreprises chinoises de s’installer en Turquie. Et que les 8.000 ingénieurs chinois dans ce pays, sont en sécurité et surtout, que personne ne dit ici où qu’ils colonisent la Turquie ou que ces ingénieurs doivent toucher le même salaire que leurs collègues turcs.

Pour comprendre pourquoi une telle information n’est pas anodine, revenons à ce mois de juillet 2025 au cœur de la finance mondiale, à Londres.

Il y a une semaine, nous sommes mercredi le 2 juillet 2025, en pleine séance du parlement britannique, le premier ministre britannique Keir Starmer, s’adresse aux députés. Il explique que tout va bien. Et que bientôt ils vont passer de 2 à 5% de PIB pour les dépenses militaires.

Il ne se rend pas compte que sa propre ministre des Finances, la chancelière Rachel Reeves, assise derrière lui est en train d’exploser en sanglots. Elle pleure à chaudes larmes, parce qu’elle sait que le Royaume Uni traverse une période catastrophique sur le plan économique, industriel et financier.

La télévision américaine CNBC du lendemain 3 juillet 2025, titrait cette actualité comme ceci :

“Le Royaume-Uni dans une situation désespérée après que les larmes du ministre des Finances ont secoué les marchés”.

La journaliste Holly Ellyatt écrit :

« Situation désespérée »
Reeves est soumise à une pression constante depuis le dernier budget d’automne, au cours duquel elle a dévoilé une augmentation massive des dépenses publiques qui serait en grande partie financée par une forte hausse des impôts sur les entreprises et les employeurs britanniques.

Elle a également déclaré qu’elle mettrait en œuvre deux règles budgétaires pour maîtriser la dette et les emprunts du Royaume-Uni : premièrement, les dépenses publiques quotidiennes seront financées par les recettes fiscales et non par l’emprunt, et, deuxièmement, la dette publique diminuera en proportion de la production économique d’ici 2029-2030. (…)

Source : https://www.cnbc.com/2025/07/03/uk-in-dire-straits-after-finance-ministers-tears-in-parliament-send-markets-into-a-panic.html

Les sanglots de la ministre britannique des finances ne sont que le symbole du déclin de l’ancien monde, précipité par la Chine. Nous arrivons au terminus d’un train lancé à folle allure depuis la révolution industrielle, qui, privé de frein et de poste de pilotage est en train de terminer sa course piteuse dans la casse de l’histoire.

Mais le plus difficile pour les experts occidentaux, c’est que jusqu’à aujourd’hui, ils sont encore sonnés et ne comprennent toujours pas comment la Chine a procédé pour les mettre à genoux aussi vite et sans qu’ils s’en rendent compte.

Question : Comment a donc fait la Chine pour passer sous les radars pour mettre à genoux des empires coloniaux comme celui britannique, qui ont dominé le monde pendant 5 siècles et ce, sans susciter la moindre appréhension, la plus petite inquiétude pendant son avancée ?

Réponse : La China a réussi à passer sous les radars du contrôle de l’hégémonie anglo-américaine, en cherchant de ne pas être prévisible. La Chine a mis beaucoup d’incohérences dans ses choix stratégiques. Beaucoup ne comprennent pas comment est-ce possible qu’elle ait considéré le Pakistan plus important que l’Iran. C’était justement pour ne pas suivre le modèle ambiant des factions opposées, afin d’éviter la guerre des blocs où auraient excellé ses adversaires anglo-américains.

C’est dans cette stratégie asymétrique des choix de ses amis que la Chine a lancé son dévolu sur la Turquie, un allié indéfectible de Washington et membre de l’Otan depuis le 18 février 1952, avec un devoir précis : bloquer toute propension et d’influence de Moscou et de Pékin à cause de l’idéologie socialiste.

En 2025, c’est paradoxalement cette Chine là qui est propriétaire des trois principaux ports turcs, avec des zones industrielles où 8.000 ingénieurs chinois ont transformé la Turquie en une nouvelle Chine au Carrefour entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique.

La Carnegie Endowment for International Peace, fondée en 1910 par Andrew Carnegie, un philanthrope américain, se présente comme « une organisation internationale américaine dédiée à la recherche et à l’analyse des problèmes mondiaux complexes, avec pour objectif de promouvoir la paix et la diplomatie. ». Mais elle est surtout connue pour sa participation dans les évènements de « regime change » dans de nombreux pas habillés en révolution populaire, comme en Géorgie, e Egypte, en Libye, en Syrie etc.

En Octobre 2024, la Carnegie publie un document de 28 page (ci-joint) intitulé :

TÜRKIYE AND THE WORLD INITIATIVE – Transatlantic Policies on China: Is There a Role for Türkiye ?
(INITIATIVE TURQUIE ET LE MONDE – Politiques transatlantiques vis-à-vis de la Chine : La Turquie a-t-elle un rôle à jouer ?)
de Sinan Ülgen et Temur Umarov

« Intégrer la Turquie dans les politiques transatlantiques vis-à-vis de la Chine » : associer la Turquie à la haine et de la probable guerre future de l’Occident contre la Chine.

On nous explique que la Turquie a eu le rôle de se déployer en Afrique, comme pays musulman, plus proche des africains, afin d’empêcher la Chine, de prendre la place laissée par la France et le Royaume Uni, dans une période de trouble et de désamour avec les pays portant un lourd passé historique avec les africains.
Malheureusement, la Carnegie constate que quelque chose de bizarre s’est passée et les Turcs ont préféré soigner leurs intérêts et s’allier à la Chine, plutôt que de se préoccuper des intérêts de l’Occident.

Page 6 :
« Dans le contexte géopolitique actuel, les décideurs turcs semblent davantage intéressés à approfondir les relations du pays avec la Chine qu’à participer à une politique occidentale visant à réduire les risques ou à se découpler de Pékin. L’intérêt continu d’Erdoğan pour une éventuelle adhésion de la Turquie aux BRICS et à l’Organisation de coopération de Shanghai (SCO) témoigne de cette inclination. Cette approche est motivée par la perception que la Turquie pourrait tirer des avantages économiques et peut-être politiques d’un arrangement associatif plus complet avec la Chine, alors que les opportunités d’engagement constructif avec l’Occident sont au point mort. Cela s’explique en partie par les difficultés persistantes dans les relations entre la Turquie et l’Occident, dues à ses écarts par rapport aux normes adoptées en matière de démocratie, de droits de l’homme et d’État de droit. Mais cela découle également des échecs politiques des capitales occidentales, qui ont souvent créé des obstacles à une voie réaliste d’engagement avec Ankara malgré ce recul démocratique.

Cependant, intégrer la Turquie dans une politique transatlantique de découplage vis-à-vis de la Chine reste crucial, car Ankara pourrait apporter des contributions significatives aux efforts occidentaux pour se rééquilibrer face à la Chine, notamment en Afrique et en Asie centrale, où l’engagement des partenaires transatlantiques (France, Royaume Uni, Etats-Unis) est vulnérable en raison de griefs historiques ou de clivages culturels. De plus, grâce à son savoir-faire industriel et à ses réserves de certaines matières premières critiques, la Turquie pourrait renforcer la résilience des économies occidentales dans leur tentative de se découpler ou de réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine.

En réalité, la position de la Turquie vis-à-vis de la Chine ne changera que si les perspectives et les incitations liées à un alignement plus étroit avec l’Occident sont modifiées. Vu sous cet angle, des recommandations politiques pourraient être envisagées pour atteindre cet objectif. »

A la Page 8, les auteurs, Sinan Ülgen et Temur Umarov constatent qu’en 2023, la Turquie a importé pour 45 milliards de dollars de marchandises de la Chine et qu’en retour, elle a exporté seulement pour 3 milliards de dollars de produits vers la Chine.

On pourrait donc déduire que la Chine a appauvri la Turquie pour 42 milliards de dollars en 2023. Eh bien, ce serait erroné d’arriver à une telle conclusion.
Question : Pourquoi ?

Réponse : parce qu’en observant les échanges entre la Turquie et les pays africains, on constate qu’ils sont tous excédentaires en faveur de la Turquie.

En d’autres mots, la Turquie est ce qu’on appelle en Espionnage, un Agent Double, c’est-à-dire un agent qui avait été mandaté par un pays A pour aller espionner un pays B. Mais le Pays B réussit à le retourner et faire qu’il travaille aussi et en cachette, pour lui, tout en continuant comme si de rien n’était, la mission que le Pays A lui avait assigné, pour brouiller les pistes.

La Turquie a continué à s’imposer aux yeux des africains comme une alternative à la Chine et dans le domaine militaire, comme un ennemi à la Chine la Chine a contribué pour le faire croire, tout en lui fournissant des équipements pour continuer à rendre crédible un tel récit. Pendant ce temps, la Chine a pris le contrôle de tout ce qui compte en Turquie, des ports aux chemins de fer en passant par les centrales électriques et les autoroutes.

Quand Washington a compris la comédie, il a décidé de renverser Erdogan. Mais cela a échoué. A partir de ce moment naîtra une guerre des mots, ouverte entre la Turquie et les Etats-Unis. Quand arrive à la Maison Blanche le nouveau président Donald Trump en janvier 2017, on passe de la guerre de mots aux faits, à la destruction de la monnaie turque, pour au final, détruire l’économie turque, à commencer par sa monnaie.

CHRONOLOGIE ET D’HISTOIRE DE LA DESCENTE AUX ENFERS DE LA MONNAIE TURQUE POUSSEE PAR LES ETATS-UNIS

Notre histoire prend origine dans la nuit du 15 au 16 juillet 2016, alors que c’est Obama est président des Etats-Unis. Cette nuit-là, on assiste à une tentative de coup d’État qui échoue, en Turquie, à Ankara et Istanbul contre le président Recep Tayyip Erdogan.

Des purges sont organisées par Erdogan.

  • En octobre 2016, on arrête Andrew Brunson, un pasteur évangélique américain, originaire de l’état dit de la Caroline du Nord, et qui réside en Turquie depuis une vingtaine d’années. Il est à la tête d’une petite église protestante à Izmir. Il va passer un an et demi en prison, accusé de “terrorisme” et “espionnage” pour le compte des Etats-Unis.
  • En Janvier 2017, arrive à la Maison Blanche un nouveau président, un certain Donald Trump.
  • Fin juillet 2018, le Pasteur Andrew Brunson, sort de prison, mais est placé en résidence surveillée. Donald Trump avec un geste d’arrogance et de défiance, envers la Turquie, exige sa libération immédiate et sans condition. Le vice-président américain, Mike Pence, chrétien évangélique comme Andrew Brunson, renchérit et désigne le pasteur comme une “victime de persécution religieuse” en Turquie.
  • Mercredi le 1er août 2018 : début de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Turquie :
  • La Maison Blanche impose des sanctions, contre les ministres de l’Intérieur et de la Justice turcs, à cause de leur rôle présumé dans le procès d’Andrew Brunson. Leurs biens et avoirs sont saisis, et les ressortissants américains ont interdiction de faire affaire avec eux.
  • Samedi le 4 août 2018 : le gouvernement turc réplique, et demande le gel en Turquie des avoirs de responsables américains. “Jusqu’à hier soir, nous sommes restés patients. Aujourd’hui, j’en donne l’instruction : nous gèlerons les avoirs en Turquie des ministres américains de la Justice et de l’Intérieur, s’ils en ont”, déclare le président turc dans un discours télévisé.
  • Lundi le 6 Août 2018 : Washington est à la manoeuvre pour faire chuter la livre turque, qui s’effondre à son plus bas record face au dollar.
  • Mercredi le 8 Août 2018 : Le vice-ministre turc des Affaires étrangères, Sedat Önal, rencontre le numéro deux de la diplomatie américaine, John Sullivan. Mais ça ne change rien. La monnaie turque continue sa déscente en enfer.
  • Vendredi le 10 Août 2018 est baptisé le “Vendredi noir” par des économistes : Donald Trump cherche le coup du K.O. pour définitivement détruire la monnaie turque : il annonce une forte augmentation des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium turcs par ces mots : “Je viens juste d’autoriser le doublement des taxes douanières sur l’acier et l’aluminium en provenance de Turquie puisque sa monnaie, la livre turque, descend rapidement contre notre dollar fort”, écrit le président américain dans un tweet. Et comme au mois de mars 2018, Donald Trump avait déjà mis des tarifs douaniers supplémentaires de 25% et 10% sur les importations d’acier et d’aluminium, le doublement signifie que ces deux produits seront désormais taxés à hauteur de respectivement 50% et 20%. “Nos relations avec la Turquie ne sont pas bonnes en ce moment !” conclut Donald Trump.

Après l’annonce de Trump de doubler les tarifs douaniers contre la Turquie, c’est la dégringolade de la monnaie turque qui perd 16% face au dollar, dans cette seule journée folle du 10 août 2018.

  • Lundi le 13 Août 2018 : Le ministre des Finances turc, Berat Albayrak, annonce timidement, dans un entretien au quotidien Hurriyet, que la Turquie va mettre en œuvre dans la journée un plan d’action économique. La Banque centrale de Turquie déclare sans convaincre grand monde, qu’elle va fournir toutes les liquidités nécessaires aux banques et prendra les “mesures nécessaires” pour assurer la stabilité financière.

Recep Tayyip Erdogan accuse les États-Unis de vouloir “frapper dans le dos” la Turquie et affirme que la chute de la livre turque est un “complot politique” de la part de Washington. “D’un côté, vous êtes avec nous dans l’Otan et, de l’autre, vous cherchez à frapper votre partenaire stratégique dans le dos. Une telle chose est-elle acceptable ?”, déclare le président Erdogan lors d’un discours à Ankara. “D’un côté, vous dites être notre partenaire stratégique et, de l’autre, vous nous tirez dans les pieds.” (…) “Adopter une attitude aussi hostile à l’encontre d’un allié au sein de l’Otan (…) n’a aucune explication sensée”, poursuit-il, en s’efforçant de rassurer les milieux économiques. “Vous sacrifiez une relation avec un pays de 81 millions d’habitants pour un pasteur en relation avec des groupes terroristes”.

* Le même Lundi 13 Août 2018 : le ministère turc de l’Intérieur annonce enquêter sur des centaines d’internautes, soupçonnés d’avoir partagé des commentaires américains, de Donald Trump qu’il trouve, relever de la “provocation” et visant à affaiblir la livre. Pour Recep Tayyip Erdogan, ces internautes sont des “terroristes économiques” qui recevront “le châtiment qu’ils méritent”.

Source : https://www.franceinfo.fr/monde/turquie/menaces-debacle-de-la-monnaie-turque-on-vous-resume-la-crise-entre-la-turquie-et-les-etats-unis-en-cinq-actes_2894547.html

LA CHINE ARRIVE A LA RESCOUSSE D’UNE TURQUIE EN TRES GRANDE DIFFICULTE MONETAIRE

Observez bien la concordance des temps : Vendredi le 10 Août 2018 est baptisé le “Vendredi noir” par des économistes, car c’est le jour du K.O par Donald Trump à la Turquie.

C’est jour du 10 août que la Chine déchaine sa machine médiatique, pour inciter les Chinois à aller en vacances en Turquie. Dans la communication officielle du gouvernement chinois à travers ses médias, on explique qu’il faut aller en Turquie, parce que la monnaie a chuté, à cause de Washington, suscitant exprès une adhésion des Chinois à ce voyage sur une base idéologique, communiste.

Le message subliminal distillé de cette manière par les autorités chinoises à ses citoyens est que ce n’est pas qu’un seul voyage de plaisir pour aller découvrir des contrées lointaines et s’amuser comme d’habitude, mais un voyage de contribution et d’engagement, pour sauver de la faillite économique, un pays attaqué par l’impérialisme américain.

Et comme on sait qu’en Chine, c’est l’état qui est propriétaire des plus grandes entreprises et que ce sont ces dernières qui offrent comme prime aux meilleurs travailleurs, les voyages surtout en Occident, cette fois-ci, en août 2018, ces touristes, sont détournés des voyages primes de Paris, Londres, Berlin, Rome, Milan, Bruxelles, vers Istanbul, vers Ankara, en tout cas, vers la Turquie.

Une semaine après le « vendredi noir » turque, le 17/08/2018, on a déjà les premiers résultats le nombre de touristes de la Chine a déjà augmenté de 30%. A la fin de l’année 2018, on apprendra qu’il y a eu 400.000 touristes chinois qui sont allés en Turquie en seulement trois mois.
(…)
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Jean-Paul Pougala

Jeudi le 10 juillet 2025

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