L’audience de la cour d’appel du centre consacrée à l’examen des requêtes d’appel du Prof KAMTO, PENDA EKOKA et autres relatives à leurs demandes de libération immédiate (habeas corpus) ont duré moins de 30mn. Raison : le juge a refusé d’appeler l’affaire en audience publique en considérant que les demandes d’habeas corpus doivent être examinées en cabinet (chambre de conseil) et hors la présence du public. Bien entendu les avocats présents, dont le Bâtonnier YONDO et moi-même, ont vigoureusement contesté cette position qui viole la loi et en exigeant que le dossier soit déporté dans la salle d’audience (vide au demeurant) attenante au bureau du magistrat. Face à ce refus injustifiable, les avocats ont quitté le bureau du magistrat. Le professeur KAMTO, et  M.PENDA EKOKA ont chacun à son tour demandé à être renvoyé en prison dès lors qu’ils ne pouvaient pas accepter de participer à une telle mascarade judiciaire. 
Après leur sortie respective du bureau du juge, ce dernier a mis l’affaire en délibéré pour le 09 avril 2019 après les réquisitions du ministère public prises en l’absence des avocats et des accusés. Nous entendons pousser le juge dans ses retranchements en sollicitant un rabattement du délibéré accompagné de conclusions écrites fondées sur la nécessité de la publicité des débats prescrite par l’article 6 de la loi camerounaise du 19/12/2006  sur l’organisation judiciaire. 
Cet article dispose ce qui suit : ARTICLE  6  : (1)  La  justice  est  rendue  publiquement  et  toute  décision  est  prononcée  publiquement. (2)  Toute  violation  de  l’alinéa  1er  ci-dessus  entraîne  nullité  d’ordre  public  de  la  procédure  de  jugement. (3)  Toutefois,  en  cas  de  disposition  expresse  de  la  loi.  Les  débats,  ont  lieu  hors    la  présence  du  public,  en Chambre  du  Conseil. En  outre,  toute  juridiction  peut,  d’office  ou  à  la  demande  d’une  ou  de  plusieurs  parties  et  dans  une  affaire déterminée,  ordonner  le  huis  clos  pour  tout  ou  partie  des  débats,  lorsque  la  publicité  apparaît  dangereuse  pour la  sûreté  de  l’Etat,  l’ordre  public  ou  les  bonnes  mœurs.  Dans  ce  cas,  les  débats  ont  lieu  hors  la  présence  du public  et  mention  en  est  faite  dans  la  décision  qui  est  rendue  publiquement. (4)  Toute  décision  est  rédigée  avant  son  prononcé. 
Les autres dossiers des 05 autres leaders suivront certainement le même sort.

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