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Nucléariser l’Afrique pour offrir l’électricité la moins cher du monde à chaque africain : Mamadou Tandja l’a pensé, Vladimir Poutine est en train de le réaliser ou 2/3 Voici comment depuis 1958, la France s’est accaparée de l’uranium du Niger, pays supposé indépendant d’elle depuis 60 ans,Mamadou Tandja l’a pensé, Vladimir Poutine est en train de le réaliser.

(Pour comprendre pourquoi Emmanuel Macron a perdu les points cardinaux, quand les militaires non contrôlés par Paris comme d’habitude, ont pris le pouvoir à Niamey, voici un extrait de Leçon d’Economie de Combat n° 347 de Jean-Paul Pougala que j’ai écrite il y a 3 ans, à lire sur www.pougala.net)

INTRODUCTION

La semaine dernière on a fêté l’anniversaire de la mort d’un héros africain assassiné par la France, Thomas Sankara. Tout le monde ou presque, connait Sankara.

Mais ce que beaucoup de gens ne connaissent ce sont ces autres milliers de héros africains qui ont tenu tête aux mêmes prédateurs de l’Afrique et exactement suivant le même mode opératoire, la France a mûri et utilise désormais des stratagèmes nouveaux de la démocratie, pour éliminer ces héros, tout en les peignant de « méchants dictateurs » qui ne seront retenus dans les livres d’histoire que selon la version hideuse que la France a voulue qu’on retienne d’eux.

Et un de ces héros africains, c’est l’ancien président du Niger Mamadou Tandjia qui est le précurseur de la nouvelle ère d’électrification du continent africain qui s’ouvre à nous, celle à travers les mini-centrales nucléaires.

Lorsqu’il arrive à la présidence du Niger en 1999, Mamadou Tandja a une obsession : pour aller en croisade contre la France, il est primordial de savoir quelle est le degré de gravité des abus de la France à travers Areva sur la confiscation des richesses de son pays classé comme le plus pauvre de la planète.

La tâche n’est pas facile, puisque toute l’administration publique nigérienne est infiltrée par les taupes des services secrets français pour contrôler tout ce qui se passe au Niger pour être certain que personne ne viendra perturber la sérénité du monopole français dans l’exploitation de l’uranium du Niger.

Mamadou Tandja est un homme très intelligent. Il se dote d’un très efficace service de contre-espionnage qui ne rend compte qu’à lui. Son rôle est avant tout d’identifier les taupes de la France à la Présidence de la République du Niger. L’étape suivante est de leur fournir des informations erronées sur ce que Mamadou Tandja veut faire ; C’est-à-dire, il les transforme en quelque sorte en ce qu’on appelle dans le jargon, des « Agents-Double ».

C’est cette cellule que les 007 nigériens vont activer pour bluffer sur un supposé 140 permis d’exploration à de nombreuses entreprises étrangères, australienne, canadienne, chinoise, russes etc.

C’est la même cellule qui fera retrouver chez un notaire de Niamey, une attestation de paiement des commissions de 4 millions de dollars, dont 2 à un journaliste et 2 millions au fils de Mamadou Tandja pour aider l’entreprise australienne à obtenir elle aussi un permis d’exploration. En ce moment, personne ne se doute qu’il s’agit d’une manœuvre à la Sun Tzu des stratèges de Niamey.

Areva tombe dans le panneau et plutôt que de céder au désir de justice de Niamey en régler la note convenablement, l’entreprise française va d’abord financer la rébellion Touareg, pour pousser Niamey à dépenser toutes les recettes pour financer la guerre et être obligé de rentrer supplier Areva.

Tandja, anticipe la stratégie d’Areva et expulse le directeur d’Areva au Niger et au lieu de combattre les rebelles, va plutôt négocier avec eux pour mettre fin à la rébellion.

Dans cette première partie du match, nous avons Niamey 1 Paris 0.

Au lieu de céder à Niamey, Paris double la mise et met 1,8 milliards de dollars pour acheter UraMin, une entreprise canadienne qui dit de posséder des mines d’uranium en Namibie et en République Centrafricaine.

Niamey encaisse le coup.

Mais ce que ni Paris ni Niamey ne sait en ce moment-là, est que Paris s’est fait avoir. Paris a fait l’objet d’une pure escroquerie dans cette opération, puisque l’entreprise en question n’a jamais extrait un seul kilogramme d’uranium ni en Namibie, ni en Centrafrique.

Niamey marque son pénalty et porte le score à Niamey 2 Paris 0. Les stratèges de Niamey sont de loin plus futés que toute l’armada des services de renseignement français.

Maintenant, Paris est prêt à négocier. Oui, mais à Niamey, il manque une information, la plus précieuse des informations avant de commencer à négocier : quel est le degré des abus de la France sur l’uranium du Niger.

C’est l’ambassadeur de Chine à Niamey qui va aider le président Tandja à reformuler sa question, pour avoir les informations qui lui manquaient depuis le début. Et la question est aussi simple que possible : Areva est présent dans 2 autres pays, le Canada et le Kazakhstan. A combien Areva paye le même Uranium chez les autres ? A combien remonte les impôts payés par Areva au Canada et au Kazakhstan ?

Selon Louis Germain qui cite Martin Willaume, chargé des industries extractives à Oxfam France dans « Le Journal de l’Energie » du 31 juillet 2015, dans un article intitulé : “A qui profitent les contrats secrets d’Areva avec le Niger ?” on a la réponse à notre question :

Areva est présent au Niger depuis 1958. Et depuis 60 ans Areva n’a jamais payé l’uranium du Niger à plus de 27.000 francs CFA le kg et versé au Niger la redevance versée au payé n’a jamais dépassé 5,5 %, en plus de profiter de sa position monopolistique pour bénéficier d’importantes exonérations de taxes.
Au Canada, tout au moins dans la période où Tandja est président du Niger, Areva a payé l’uranium du Canada jusqu’à 131.000 FCFA le kg et versé au Canada la redevance de 10 à 12%
Au Kazakhstan, Areva a payé l’uranium Kazakh jusqu’à 131.000 FCFA le kg et versé au Kazakhstan la redevance de 18,5%
Pourquoi payer l’uranium du pays le plus pauvre du monde, le Niger à seulement 27.000 Francs CFA/kg alors qu’il paye au Canada et au Kazakhstan jusqu’à 131.000 FCFA chaque kg du même Uranium.

Pour Mamadou Tandja qui a maintenant la bonne information, cette nouvelle ne passe pas. Le Niger assure jusqu’à 40% de la totalité de l’uranium produit dans le monde par Areva. Quand on multiplie par 40 ans d’abus et de banditisme de l’état français contre le peuple nigérien, on comprend mal que ce soit ensuite la même France à donner au monde les leçons d’amitié entre les peuples, du respect des droits de l’homme, de démocratie et de bonne gouvernance.

L’autre information que s’est procurée Mamadou Tandja, c’était de savoir combien la France vendait l’électricité produite grâce à ses 40% d’uranium dans les centrales nucléaires françaises. Et le calcul était vite fait.

C’est ce dernier chiffre qui rend fou le président nigérien qui désormais ne veut plus vendre l’uranium du Niger, mais l’électricité produite au Niger grâce son uranium.

Production totale d’électricité en France en 2018 source : RTE le 7 février 2019

Selon le quotidien français Le Monde du 8 février 2019, citant le « bilan électrique français (métropolitain) » dressé par RTE et publié le 7 février 2019 sur l’année 2018, la production totale d’électricité en France pour l’année 2018 a été de 549 TWh soit 393 TWh du nucléaire, 68 TWh de l’hydraulique, 28 TWh de l’éolienne, 10 TWh du solaire, 10 TWh de Bioénergie et 39 TWh du Thermique.

Nous savons aussi que dans le cadre de la libération du secteur de l’énergie, l’Union Européenne a obligé les grandes compagnies publiques historiques à vendre le MWh d’électricité aux nouveaux prestataires à 50 €.

Nous savons aussi que le Niger produit 40% de l’uranium qui a permis de produire 393 TWh (soit 393 000 000 MWh, pour l’année 2017.

En définitive, la France a encaissé : 393 000 000 x 50 € = 19,65 milliards d’Euros. De cet argent, le Niger aura contribué pour 7,860 milliards d’euros par an x 60 ans (depuis 1958) = 471,60 milliards d’euros.

De cet argent, combien le Niger a-t’il encaissé ?

27.000 FCFA (40€) x 6.000 Tonnes de production annuelle = 240 millions d’Euros par an, c’est-à-dire, à peine les 1,2% des 19,65 milliards que EDF a encaissé en 2018. source RTE du 7 fevrier 2019

Pour chercher de tendre vers la vérité, une deuxième hypothèse de calcul est possible.

En effet, si pour la même année de 2018, la consommation horaire d’électricité en France varie entre 55.000 MWh et 75.000 MWh selon la même source.

En restant sur la fourchette basse de 55.000 MWh d’électricité horaire consommée en France en moyenne en 2018, x 50 € du prix de gros du MWh imposé par l’UE, on a la somme de 2,75 millions d’Euros d’argent qu’EDF encaisse toutes les heures. Et en multipliant par 24 h, on a 66 millions d’Euros par jour et x 360 jours, on a 23,76 milliards d’Euros.

Nous savons aussi que 393 TWh du nucléaire sur un total de 549 TWh font 71,60% du total, alors 23,76 x 71,60% = 17 milliards d’Euros

En prenant la fourchette haute de 75.000 MWh de consommation électrique chaque heure en France, on a 75.000 x 50 € x 24 = 90 millions d’euros par jour de facture de EDF aux consommateurs français. X 360 = 32,4 milliards d’Euros x 71,60% = 23 milliards d’Euros encaissés en 2018 par EDF du nucléaire.

Entre 17 et 23 milliards d’Euros, la moyenne est de 20 milliards d’Euros encaissés par EDF avec 40% de contribution du Niger, soit 8 milliards d’Euros par an x 60 ans = 480 milliards d’Euros que la France a encaissé sur la Niger. Et le Niger dans cette opération n’a vraiment rien obtenu.

On peut donc conclure sans risque de se tromper que la très démocratique pays des droits de l’homme et riche France, membre permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies a truandé le Niger, considéré par cette même Onu comme le pays le plus pauvre d’Afrique.

Pire, des notes du service de renseignement nigérien, Mamadou Tandja sait aussi que les nombreux employés des mines de Areva, une fois qu’ils tombent malades du Cancer, Areva a un réseau de médecins nigériens qui vont émettre des faux diagnostics disant que l’employé souffre du Sida.

En tout cas, c’est ce qui vaudra à Areva le Prix de la Honte dénommé : « Public Eye on Davos » 2008 tel que raconté par Angélique Mounier-Kuhn, dans un article dans le quotidien suisse « Le Temps » du 16 février 2008 reproduit sur le site de la Déclaration de Berne, intitulé : « L’uranium, ce pactole maudit ».
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Voilà les déclarations officielles.

En coulisse se joue un autre match.

Même si la Chine ne peut pas faire grand-chose pour l’instant, elle va participer au bluff que Mamadou Tandja met en place avec quelques stratèges à Niamey.

L’hypothèse des mini-centrales sur le Nigér ne pouvant aboutir dans l’immédiat, ou tout au moins pas durant son mandat, le président baisse ses prétentions et est obligé de se ramener au niveau de négocier avec la France. Mais si vous négociez sans Joker, vous êtes perdants avant de commencer.

Avant même d’informer la France qu’on veut re-négocier les contrats, Mamadou Tandja n’émet pas un ou 2 nouveaux permis d’exploration comme on le fait habituellement dans la profession, il frappe très fort : il émet 140 nouveaux permis d’exploration du sous-sol du pays.

Cette seule information avec ce chiffre fait paniquer à Paris.
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A lire l’analyse complète sur www.pougala.net

Jean-Paul Pougala

Vendredi le 8 Mars 2024

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