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Sur la photo, le président du Libéria de 1920 à 1930, Charles Dunbar Burgess King soutenu par les Etats-Unis ayant pratiqué l’esclavage en déportant sa propre population, parce que Noirs autochtones d’Afrique, (opposés aux Noirs civilisés venus des Etats-Unis), exactement comme les présidents civilisés de la CEDEAO qui décidé dimanche le 30 juillet 2023, de vendre le Niger en esclavage perpétuel à la France

La Suite…
Le 24 septembre 2022, lors de son discours à la tribune de l’Assemblée générale des Nations Unies, c’est le Premier ministre malien, Abdoulaye Maïga qui accuse le président du Niger Mohamed Bazoum de ne “pas être Nigérien”. Et pourtant c’est celui qui est le plus opposé aux autorités maliennes en faveur de la France.

L’Agence France Presse (AFP) du 7 octobre 2022, tente d’apporter un démenti aux propos du premier ministre malien à travers un article intitulé :

“Pas Nigérien”, le président Bazoum ? Une rhétorique inflammable dans un Sahel miné par les conflits intercommunautaires

“Mohamed Bazoum n’est pas un Nigérien”. C’est cette phrase, assénée par le Premier ministre malien par intérim Abdoulaye Maïga devant les représentants siégeant à l’Assemblée générale des Nations Unies (Onu) le 24 septembre lors de la 77e session de cette institution (à partir de 5’56), qui a réactivé une vieille querelle au sujet du chef d’Etat nigérien et détérioré davantage les relations, déjà très tendues, entre les deux pays.

L’AFP nous écrit ceci :

“le Niger a obtenu son indépendance en 1960, l’année de naissance du président Bazoum, lorsque la nationalité nigérienne “n’existait pas encore”.
(…)
Au centre de la controverse, l’existence de deux certificats de nationalité identiques en tous points, mais enregistrés sous deux numéros administratifs différents. Le requérant pointait aussi le fait que ces certificats soient datés du 11 juillet 1985 – soit après que le président ait intégré le système éducatif nigérien et effectué son service civique, parcours pour lesquels il faut fournir des actes confirmant la naissance et/ou la nationalité.

Interrogé par la Cour, le tribunal de grande instance de Diffa (sud-est du Niger), qui avait délivré ces actes, a répondu que les recherches de la version originale du certificat de naissance de M. Bazoum avaient été “infructueuses à cause du manque d’archives”. “Le tribunal de grande instance de Diffa ne dispose à l’heure actuelle que [de] peu d’archives qui elles-mêmes sont récentes”.

Source : https://factuel.afp.com/doc.afp.com.32KC8ZW

On peut légitimement se demander, comment une personne qui appartient à une tribu minoritaire au Niger et sans un parti d’adhésion populaire a-t-il fait pour devenir président de la République au Niger ?

Peut-être que la réponse se situe dans la deuxième phrase de Jeune Afrique : « Proche de la France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, cette tribu tente de jouer de ses bonnes relations avec Paris » ?

Mais pour trouver la réponse à cette question, il faut rentrer à une question similaire au sujet du Liberia. Comment des Noirs venus des Etats-Unis minoritaires ont-ils réussi à gouverner les Noirs autochtones du pays pourtant majoritaires, de 1878 à 1980, c’est-à-dire durant plus de 102 ans ?

La clé de la réponse à cette question se trouve aux Etats-Unis.
Charles Dunbar Burgess King

Lorsque les Etats-Unis créent la République du Libéria, pour accueillir les anciens esclaves à peine libérés, ils y installent la tant vantée démocratie. Mais avec un parti unique, le True Whig Party, fondé en 1869, et qui sera le seul parti politique autorisé du Liberia jusqu’au coup d’État du sergent Samuel Doe en 1980.

C’est le premier système politique à parti unique du monde et à ce jour, le parti unique avec la plus grande longévité du monde.

En autorisant un seul parti politique tenu par les Noirs dits civilisés venus des Etats-Unis, on était certain qu’un autre parti, des autochtones ne leur aurait pas fait la concurrence.
Mais ce n’est pas tout.

Pour être certain d’écarter les Noirs autochtones de la vie politique du Libéria, dans la constitution, les Etats-Unis avaient imposé le paiement d’un impôt donnant le droit du vote et bien évidemment, cet impôt était payé depuis les Etats-Unis par l’administration américaine pour tous ses ressortissants qui pouvaient ainsi être les seuls à voter pour la vie politique au Libéria.

En 1927, malgré un scrutin biaisé qui exclut les Noirs autochtones, et surveillé par les Etats-Unis, Charles Dunbar Burgess King remporte les élections présidentielles avec plus de votes que le nombre total d’électeurs. C’est combien Washington tenait à ce vassal, pour déstabiliser et soumettre les pays voisins du Liberia à l’hégémonie américaine.

A la page 135 de “The World’s Greatest Mistakes” publié à New York chez Bounty Books par Blundell et Nigel (en 1995), on peut lire que King a obtenu durant ces élections de 1927, 234 000 votes. Le problème est qu’à l’époque, le Liberia n’avait que 15 000 électeurs inscrits sur les listes électorales.

C’est ce qu’on appelle une République Bananière et ceux qui nous parlent de démocratie n’y croient pas eux-mêmes, puisque ces fameux 234 000 étaient bel et bien imprimés par l’administration des Etats-Unis, organisatrice du scrutin libérien.

On est en droit de se demander, à quelle logique cela répondait-il le fait d’imprimer 234 000 bulletins de vote pour un maximum de 15.000 électeurs inscrits. C’est le record mondial de la plus grande tricherie électorale de l’histoire.

Mais il a été élu président et les Etats-Unis ont validé son élection.

On comprend très vite pourquoi Macron ne cesse de répéter que Bazoum était démocratiquement élu et Ianoukovitch que la France a financé son renversement pour être remplacé par Porotchenko, en Ukraine, n’était-il pas lui aussi démocratiquement élu ?

Et Friedrich Engels, dans “Esquisse d’une critique de l’économie politique” (1843-1844), de dire à la page 13 ceci :

« On voit que, derrière la fausse humanité des modernes, se dissimule une barbarie ignorée de leurs prédécesseurs. »

C’est bien parce que les dirigeants des pays africains n’ont pas le courage de rappeler aux européens le mal qu’ils nous ont fait que ces derniers peuvent continuer de nous présenter le système capitaliste qui a produit l’esclavage, la colonisation et l’apartheid qui ont causé tant de souffrances, de douleurs et d’humiliation de plusieurs générations des peuples du continent.

C’est parce qu’on ne leur rappelle jamais ce qu’ils nous ont fait qu’ils sont toujours en train de continuer de les perpétrer. Et si la rue africaine réagit là où les intellectuels africains devenus les nouveaux négriers, ces « chiens couchants de l’impérialisme » ne font rien, ils accusent forcément la Russie ou la Chine.

Ils sont à ce point convaincus que nous sommes dépourvus de la moindre intelligence pour savoir la gravité du mal qu’ils nous ont fait et chaque fois que la rue crie fort, ils doivent insinuer que ce n’est pas de notre initiative.

CONCLUSION

Dans la longue lutte d’émancipation des peuples opprimés d’Afrique contre la barbarie européenne, il y aura toujours des Africains, qu’ils soient de simples intellectuels ou des dirigeants politiques, qui pour des calculs personnels ou de carrière, feront le choix de se dresser contre le peuple africain.

Il y aura toujours des Présidents de la République, qui à défaut de se dresser contre leurs propres peuples, se dresseront contre les peuples voisins, contres les dirigeants des peuples voisins, pour le compte du maître occidental.

C’est ce que subissent les dirigeants du Niger en ce moment.
La colonisation a eu ses penseurs et tous les dirigeants occidentaux agissent selon des systèmes de domination bien modélisés par les penseurs de la colonisation.

Face aux dirigeants du Niger, le président français Emmanuel Macron applique Tocqueville.

Pour qualifier Bazoum et les chefs d’état de la CEDEAO qui se sont réunis hier dimanche 30 juillet 2023 pour donner un ultimatum de 7 jours au Niger, il me plait de conclure avec ces trois citations de Tocqueville, selon qui « La démocratie est Blanche ».

« Le Nègre fait mille efforts inutiles pour s’introduire dans une société qui le repousse ; il se plie aux goûts de ses oppresseurs, adopte leurs opinions, et aspire, en les imitant, à se confondre avec eux. On lui a dit dès sa naissance que sa race est naturellement inférieure à celle des Blancs, et il n’est pas éloigné de le croire, il a donc honte de lui-même. Dans chacun de ses traits il découvre une trace d’esclavage, et, s’il le pouvait, il consentirait avec joie à se répudier tout entier. »

« A la perfection de nos arts, il ne veut opposer que les ressources du désert; à notre tactique, que son courage indiscipliné; à la profondeur de nos desseins, que les instincts spontanés de sa nature sauvage. Il succombe dans cette lutte inégale. »

« Le Nègre voudrait se confondre avec l’Européen, et il ne le peut. L’Indien pourrait jusqu’à un certain point y réussir, mais il dédaigne de le tenter. La servilité de l’un le livre à l’esclavage, et l’orgueil de l’autre à la mort. »

La chance veut qu’aujourd’hui, il existe une autre Afrique, celle du Mali, celle du Burkina et celle du Niger où les dirigeants n’ont plus la moindre envie de se confondre avec l’Européen et répugnent la servilité qui les livreraient à l’esclavage.

Ils n’ont aucun besoin de faire des efforts pour s’introduire dans une société occidentale qui les repousse. Parce que le monde de 2023, suit la guerre en Ukraine du 24 février 2022 où l’invincibilité de l’Occident vient d’être mis à mal devant le monde entier par un pays avec un PIB jugé égal à celui de l’Espagne, la Russie, mais qui a réussi à tenir tête à 40 pays du G7, de l’Otan, de l’Occident collectif etc.

Comment ne pas donner raison à Mao qui disait :

« Nous n’avons que millet et fusils pour toute ressource, mais l’Histoire prouvera en fin de compte que notre millet et nos fusils sont plus puissants que les avions et les tanks américains de Tchang Kaï-chek. »

« La supériorité militaire de Tchang Kaï-chek n’était que momentanée, elle était un facteur qui ne pouvait jouer qu’un rôle temporaire, l’aide de l’impérialisme américain était de même un facteur qui ne pouvait jouer qu’un rôle temporaire, alors que le caractère antipopulaire de la guerre de Tchang Kaï-chek et les sentiments du peuple étaient des facteurs au rôle constant, et sous ce rapport, l’Armée populaire de Libération détenait la supériorité. »

« Les Volontaires du peuple chinois et le peuple coréen, malgré leur mauvais équipement, ont détruit le mythe de l’« invincibilité » de l’impérialisme américain. Car « Les armes sont un facteur important, mais non décisif, de la guerre. Le facteur décisif, c’est l’homme et non le matériel ».

« Le rapport des forces se détermine non seulement par le rapport des puissances militaires et économiques, mais aussi par le rapport des ressources humaines et des forces morales ». Et « Les grandes forces de la guerre ont leurs sources profondes dans les masses populaires.

Le feuilleton nigérien n’est qu’à son début et j’espère que la France sera suffisamment intelligente pour ne pas perturber le désir d’émancipation du peuple du Niger et de savoir gérer les inconvénients surtout économiques et financiers qu’une telle émancipation aura comme conséquences en France même.

La France et l’Allemagne se sont fait 2 grandes guerres et pourtant elles se parlent amicalement aujourd’hui. Mais pour que cela soit possible, il a fallu que le fautif sache faire profil bas, pour reconnaitre ses fautes et demander pardon.

C’est à la France de copier l’attitude que l’Allemagne a eu à son égard en faisant profil bas face au Niger. Et de sortir de ce problème par le haut pour construire un avenir amical comme cela se passe entre elle et l’Allemagne, sans que cette humilité ait diminué en quoi que ce soit, le prestige ou la force propulsive de l’Allemagne.

La France doit apprendre que souvent, être humble, c’est un geste de sagesse et d’intelligence et non une manifestation de faiblesse.

Jean-Paul Pougala

P.S : ci-joint, 19 livres, documents, thèses, archives secret-défense etc.

Prochaine leçon à venir : la jeunesse française incarnée par “Emmanuel Macron saura-t-elle se rendre au désir d’émancipation de la jeunesse Africaine incarnée par Goïta et Ibrahim Traore au sujet du Niger ?” (à suivre)

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