(texte – brève)

Le 4 juillet 1910, à Reno, dans le Nevada. Il en faut du cran à Jack Johnson pour monter sur le ring. Devant lui : 18 000 spectateurs, presque tous blancs, venus de partout assister au “combat du siècle”… Ils crient, hurlent leur soutien à leur champion blanc, Jim Jeffries, et couvrent d’insultes racistes son adversaire noir, qui, avant le match, a reçu des menaces de mort en cas de victoire. Mais Jack Johnson semble inébranlable. Il est le meilleur, il le sait. Et il est venu pour gagner. En confortant ce jour-là son titre de champion du monde poids lourds, jusqu’à lui réservé aux blancs, Jack Johnson va briser le tabou de la supériorité blanche et soulever chez les Noirs américains un souffle de fierté et de révolte. Mais l’Amérique blanche n’est pas prête à pardonner à ce Noir qui, en plus, ne baisse pas les yeux : il aime l’argent, la célébrité, les belles fringues, collectionne les voitures de luxe, et les femmes. Blanches surtout. Autre tabou qui vaudra à Jack Johnson l’exil et la prison. Lui qui n’aspirait qu’à une chose : être reconnu en tant qu’homme libre.

La rédaction

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