(Texte)

Maurice KAMTO a rendu un hommage juste au Professeur Hubert Mono Ndjana : il a saluer la mémoire du brillant philosophe qu’il fut, il a déploré le fait que cette lumière fut entachée par la promotion d’anti-valeurs, notamment, le Tribalisme.

Des voix, qui ont en commun, soit d’avoir fait du Tribalisme un des piliers de leur démarche politique et intellectuelle, soit d’afficher à l’égard de celui-ci, une tolérance avérée, ont fustigé les propos du Président du MRC : désormais, plus que le piteux état des routes les plus accidentogènes au monde, plus que l’état chaotique d’infrastructures sanitaires, véritables mouroir, qui ont arraché la vie à un philosophe fauché, humilié, abandonné par les siens et par le régime qui l’a contraint à la faute, Maurice KAMTO est le SUJET.

Dès lors, des gens qu’on n’a pas vu se mobiliser, pour exiger les meilleurs soins possibles que peut offrir aujourd’hui la science, y compris à l’étranger, pour sauver le philosophe, se sont réveillés, pour désigner leur coupable rêvé, Maurice KAMTO, le FMI politique du Cameroun. Chacun y va de son génie, entre récupération politique d’une opposition d’accompagnement de la dictature, des pratiques de sorcellerie attrape-nigaud de chefs traditionnels, qu’on n’a pas déployé pour sauver le défunt, de lettres ouvertes en préparation chez un autre philosophe…

Ces instruments de la dictature, désespérément, essayent de peindre un autre tableau discursif, qui tel un fusible, sera le vrai sujet du deuil, en lieu et place de celui-ci : LA VIE ET LA MORT D’UN PHILOSOPHE QUI LOYALEMENT A MIS SA SCIENCE AU SERVICE D’UN RÉGIME, QUI EN RETOUR, L’A HUMILIÉ, AFFAMÉ, CHOSIFIÉ ET DONT L’INCURIE MANAGÉRIALE VIENT DE LUI COÛTER LA VIE, SUR LES ROUTES LES PLUS ACCIDENTOGÈNES AU MONDE ET DANS UN SYSTÈME SANITAIRE MOYENNAGEUX.

En clair, la vie et la mort du Professeur Hubert MONO NDJANA, c’est aussi à l’image de ce brave peuple Eton, l’un des plus puissants que compte ce pays, qui aura beaucoup donné au régime BIYA, mais qui n’aura récolté qu’humiliation…

En somme, le rôle premier d’un leader politique, avant même la conquête du pouvoir, c’est la promotion et la défense des idéaux, des VALEURS. Y transiger est toujours une faute politique et morale. Maurice KAMTO aurait alors été coupable, si son hommage au Professeur Hubert MONO NDJANA, s’était limité à des propos, convenus, hypocrites, sans intérêt pour la postérité, alors qu’il a lui-même payé de sa liberté, son opposition aux idées ethnicistes du philosophe.

Être grand, c’est aussi avoir le courage de ses idées. Être leader, c’est d’abord défendre des VALEURS, même dans la plus violente hostilité, ainsi, on ne risque jamais de se tromper.

Amedee Dimitri Touko Tom

Related Posts