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ALORS QU’ILS SE SUCRENT SUR NOTRE DOS ET AVEC LEURS MONTAGNES DE DETTES, ILS CONTINUENT DE NOUS APPELER : PAYS TRÈS PAUVRES TRÈS ENDETTES. que j’appellerai, PAYS TRÈS BÊTES, TRÈS DIVISES.

En ce moment, les succursales des banques britanniques et françaises qui opèrent sur le continent africain, sont en train de collecter les épargnes du continent qui sont ensuite injectées dans les économies de ces 2 pays, au détriment des entreprises locales. L’Afrique ne peut pas autoriser des banques qui jouent contre elle à exercer des opérations dites de DÉTAILS sur son territoire.

Et là encore, c’est la Chine et la Russie qui nous suggèrent la réponse. Toutes les grandes banques occidentales sont présentes en Chine, mais à ce jour, malgré les accords pour l’entrée de la Chine dans l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), aucune d’elle ne peut effectuer les opérations de détail avec les entreprises et particuliers chinois. Ainsi, ce sont les banques publiques chinoises qui récoltent les épargnes des chinois qui sont à coup sûr injectées dans l’économie du pays.

Car, la guerre économique qui se joue entre les Nations peut se cacher dans des opérations à première vue anodines, mais qui sont déterminantes pour gagner et faire triompher ses propres entreprises dans la guerre sans merci du marché international.

Pour y parvenir, certains pays francophones d’Afrique doivent encore résoudre le problème de la monnaie.

Je vois déjà certains crier “à bas le Franc CFA”. ou bien “boycottons les produits français”. C’est le slogan des naïfs qui croient réaliser la révolution derrière leur écran d’ordinateur ou en descendant dans la rue quelque part en Afrique ou à Paris, Londres ou Washington.

Ces gens ne comprendront jamais que notre liberté surtout économique doit encore s’arracher à la sueur de notre travail acharné et comme nous n’avons pas beaucoup d’options, à partir de la plantation en remplaçant systématiquement ce que les prédateurs nous ont imposé comme cultures dites de rente, à récole annuelle, comme café, cacao, et pour lesquelles nous n’avons qu’eux comme uniques acheteurs. il faut les remplacer par les céréales à récolter tous les trois mois et que nous-mêmes nous consommons.

En plus de posséder nos propres mines, de les extraire nous-mêmes et pour cela, nous avons besoin au préalable d’un nouveau type de partenariat qui à mes yeux ne peut venir que de Russie et de Chine.

Nous ne pourrons jamais y arriver seuls comme certains naïfs le disent, car la France n’a aucune intension de nous laisser tranquille tenter autre chose sans elle, parce que c’est sur nous qu’elle se sucre.

Le Royaume Uni fait semblant de nous laisser libre, mais lui aussi se sucre sur nous. Il faut pour cela nous rapprocher des nouveaux alliés puissants avant de déclencher la moindre controverse pour notre souveraineté.

On ne quitte pas un colon pour un autre ?
La Russie ou la Chine t’a imposé sa langue ? sa religion ? sa culture ? ses sous-préfets ? ses larbins ?

Je serai aussi content de me lever un matin et de voir que le Franc CFA comme par enchantement, a été remplacé par le Makumba, grâce à la pétition de quelques naïfs africains sur les réseaux sociaux.

Problème : à quoi sert notre monnaie Makumba, si la France détient les 80% de notre tissus industriel ? Si nos échanges économiques sont effectués pour la plupart avec nos propres prédateurs ?

Ne nous trompons pas de priorité. Et avant de prétendre de descendre dans la rue pour boycotter les produits français, lorsqu’on sait que le pain de blé importé de France est le premier aliment dans la quasi totalité des pays dits francophones, rentrons au champs et produisons ce que nos populations veulent manger, produisons ce que nos voisins veulent consommer.

C’est en ce moment là et non avant, qu’on aura les moyens matériels pour déclencher les hostilités contre un prédateur qui ne va pas rester les bras croisés, contre le Franc CFA et pour une vraie monnaie qui nous appartiendra parce servant à faire bouger notre économie et non celle de la France dans nos pays africains.

Sans cela, comme dans le cas de la Guinée de Sékou Touré en 1958 et du Zimbabwe en 1980, la France pourra tranquillement imprimer à grande échelle, les fausses coupures de la nouvelle monnaie pour inonder notre marché et pousser à une inflation comme au Zimbabwe où il faudra 1 sac de la nouvelle monnaie pour acheter au marché de N’Djamena ou de Brazzaville, quelques kg de mil, de manioc ou macabo pour une famille.

Heureusement, souvent, en Afrique, les populations sont plus rapides en géostratégie que les dirigeants eux-mêmes. L’exemple nous arrive du nord du Cameroun où c’est déjà le Naira, la monnaie nigériane qui est largement utilisée dans les transactions pour la production du riz camerounais qui est acheté à 80% par le Nigeria.

Ceci a pour le moins, le mérite de nous amener à comprendre le coté pervers des conseils des prédateurs internationaux réunis dans le FMI, la Banque mondiale et l’alors CEE (aujourd’hui Union Européenne) de placer le Cameroun et le Nigeria, deux pays voisins, dans deux zones économiques différentes.

Placer les deux pays économiquement les plus puissants des zones économiques respectives dans deux zones économiques différentes n’était qu’une manœuvre pour empêcher ce qu’on a en Europe : chaque pays commerce jusqu’à 75% d’abord avec on propre voisin, et plus deux pays sont puissants et plus on a l’effet multiplicateur sur les deux économies; l’exemple est la synergie entre les économies de l’Allemagne et la France.

Le fait de mettre le Nigeria dans la CEDEAO et le Cameroun dans l’UDEAC puis CEEMAC c’est comme si l’Allemagne devait avoir une union douanière de libre échange avec la Hongrie, la Bulgarie, l’Estonie. Et la France être dans une autre union, cella-là avec le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce.

On aurait empêché qu’il n’y ait le moteur de la fédération continentale. On aurait fragilisé l’ensemble, sans avantages pour les unités distinctes plus faibles.

Question : pourquoi à ce jour, les dirigeants africains n’ont toujours pas compris le piège des organisations sous-régionales ?

Aujourd’hui, pendant que nous nous divisons dans des pseudo unions économiques, pseudo unions monétaires de pacotille, de ceci ou cela en Afrique centrale, occidentale ou australe, les banques britanniques et françaises nous font les poches et en toute légalité, pour financer les économies européennes, qui dans la profonde crise économique et financière dans laquelle elles sont plongées, comptent aussi sur notre division et notre stupidité, pour se sucrer et se tirer d’affaire, tout en continuant leur prestidigitation de nous insulter en nous appelant :

PAYS TRÈS PAUVRES TRÈS ENDETTES,
et nous tout contents de le répéter en chœur avec eux, mais que j’appellerai plutôt,

PAYS TRÈS BÊTES, TRÈS DIVISES.

Jan-Paul Pougala
(Ex-vendeur d’arachide à la sauvette)

Douala le 13 Juillet 2013

re-publié le 15/05/2024)

P.S : Sur la photo, conclusion de la première séance de la formation des Nouveaux Industriels Africains, (Rinvindaf) en Italie en 2012, il y a 12 ans.

ÉPILOGUE 11 ANS APRÈS 15/05/2024

C’est pour passer des simples leçons aux actions que j’ai crée le collectif des industriels africains (Rinvindaf) un an après la sortie de ce texte. Aujourd’hui, sans rien demander à personne, les jeunes africains qui ont accepté de s’embarquer avec moi dans cette aventure industrielle sont environ 3.500 qui, surtout dans les pays dit d’Afrique francophone, en toute discrétion se sont retroussés les manches pour finalement créer ce qui manque le plus à l’Afrique : la richesse.

Notre pèlerinage industriel en Chine 2 fois par an (le 15 Avril et le 15 Novembre), permet ensuite à ces jeunes d’avoir un pays qui nous serve de modèle industriel où beaucoup de personnes aujourd’hui devenues riches, sont parties de rien pour construire la première puissance économique du monde depuis 2015, selon le FMI (à parité du pouvoir d’achat).

C’est moi qui leur demande la plus grande discrétion parce qu’on ne va pas en guerre pour reprendre sa part de gâteau et redonner la souveraineté à nos pays, sur les plateaux de télévision ou sur les réseaux sociaux.

Mais au champs, à la plantation d’abord et à l’usine ensuite, dans les mines qui nous appartiennent et pour finir, sur les marchés. Et si vous voulez les voir, les écouter, allez donc au marché. Et pour en savoir plus : www.ieg.ovh

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