

(texte)
La parenthèse de cinq cent ans d’hégémonie suprématiste de l’Occident se referme devant la Chine qui reprend la suite de ses deux mille ans d’histoire de moteur économique du monde.
eaucoup de jeunes africains, diplômés de la Pougala Academy qui ont fait avec nous le voyage en Chine se sont lancés avec succès à partir de leurs fermes en Afrique, dans le circuit de la production de la soie, grâce à nos donneurs d’ordre en Chine.
Mais ces jeunes sont très loin d’imaginer combien cette soie a permis à la Chine une certaine hégémonie économique sur le monde, depuis l’empire romain. Si le projet chinois d’envergure, une route une ceinture s’appelait à l’origine « Nouvelle Route de la Soie », c’était pour ce que la soie a représenté, non seulement pour la rencontre des peuples, mais surtout pour la puissance économique de l’Empire du Milieu.
En 1800 ans de distance, la Chine a infligé la quasi-faillite économique de l’Empire Romain, la quasi-faillite de l’Empire Britannique qui n’a pas trouvé mieux que d’aller cultiver la drogue, l’héroïne en Inde pour l’imposer avec la guerre à la Chine, afin d’éviter la faillite économique.
Après 5 siècles de la superpuissance et de l’hégémonie de l’occident, la fenêtre se referme. On revient à la normalité d’une Chine qui efface tout sur son passage sur le plan commercial. Mais cette déferlante commerciale est vécue positivement par de nombreux pays du sud du monde qui ont vu leur pauvreté entretenue pendant 5 longs siècles.
Voilà pourquoi, pour beaucoup de peuples du monde, cette fenêtre de cinq derniers siècles d’histoire où a dominé l’occident avec des idées suprématistes à domination génocidaire, contre les plus faibles a été une terrifiante expérience de vie et d’histoire entre esclavage, apartheid, colonisation, néo-colonisation.
Pour que les Britanniques s’installent aux États-Unis, en Australie et en Nouvelles Zélande, il fallait exterminer les peuples autochtones, parce que selon eux, il n’y avait pas d’espace pour tout le monde.
Pour que les français s’installent sur l’Ile de la Réunion, il fallait exterminer les populations africaines locales, parce que selon eux, il n’y avait pas d’espace pour tout le monde sur cette île.
Les peuples africains canariens, d’origine berbère, ont habité les îles Canaries du 5ème siècle avant notre ère, jusqu’à leur extermination par le royaume espagnol de Castille entre 1402 et 1496. Pour que les Espagnoles, il n’y avait pas suffisamment d’espace pour tout le monde dans ces îles façonnées pendant près de 2.000 ans par ces populations africaines. Aujourd’hui en 2025, les Iles Canaries font partie des territoires l’Union Européenne.
Contrairement à certains intellectuels d’Afrique subsahélienne complexés face aux Européens, et qui ont honte de leurs ancêtres noirs de la forêt équatoriale et s’attribuent des ancêtres méditerranéens imaginaires de l’Egypte Antique, au musée de la nature et de l’homme de Tenerife (musée archéologique) nous avons les preuves de 140 restes embaumés et 12 momies complètes, dont une vieille de plus de 17 siècles.
Personne ne dit que leurs ancêtres étaient les Egyptiens antiques, pour la simple de bonne raison que les Egyptiens n’étaient pas un peuple de nomade et ne bougeaient donc pas d’Egypte, contrairement aux Berbères qui, voisins des Egyptiens pratiquaient aussi ma Momification des cadavres. C’est ce qui explique ces momies vieilles de 17 siècles au musée archéologique de Tenerife, la capitale des Iles Canaries, en face du Maroc.
Quand les hollandais sont arrivés en Afrique du Sud, ils ont trouvé qu’il n’y avait pas assez de place pour tout le monde, donc, il fallait que les peuples autochtones, les Noirs disparaissent, afin qu’ils trouvent l’espace vital pour eux-mêmes. Et comme ces Noirs ne disparaissaient pas d’eux-mêmes en absence de soins médicaux accentués par les mauvais traitements, les visiteurs européens leur ont infligé l’Apartheid, pour les rendre étrangers sur leur territoire.
Ce sont cinq siècles terribles durant lesquels, on nous a expliqué que les peuples africains n’avaient pas droit au bonheur parce qu’ils n’étaient pas intelligents.
Les Européens nous ont expliqué à nous Africains que nous n’avions pas droit à nos ressources naturelles pour sortir de la pauvreté, parce que nous n’étions pas civilisés.
Ils se sont servi des Africains même, pour maintenir dans l’ignorance d’autres Africains. Ils se sont servi des intellectuels africains, Egyptologues, politiciens, pasteurs, prêtres, imams, pour diffuser l’inculture et entretenir l’ignorance généralisée des populations.
Cette terrifiante expérience est bientôt terminée, parce qu’un pays a décidé de siffler la fin de la recréation et de refermer la parenthèse de 5 siècles et ce pays s’appelle : la Chine !
Il n’y a pas que moi qui le dis depuis 2011, désormais ils sont de plus en plus nombreux les experts qui le disent, avec souvent même plus d’arguments que moi.
C’est le cas des plus prestigieux quotidiens américains comme le The New York Times, le Wall Street Journal qui publient régulièrement des analyses allant dans ce sens.
ParKyle Chan est un chercheur spécialiste de la politique industrielle chinoise à l’Université de Princeton, une université privée dans l’état de New Jersey aux Etats-Unis.
Le 19 mai 2025, il écrit une analyse dans le quotidien américain “The New-York Times” avec le titre :
“In the future, China will be dominant. The US will be irrelevant”
(Dans le futur, la Chine sera dominante. Les États-Unis seront insignifiants.)
ParKyle Chan écrit :
Depuis des années, les théoriciens postulent le début d’un « siècle chinois » : un monde dans lequel la Chine exploitera enfin son vaste potentiel économique et technologique pour surpasser les États-Unis et réorienter la puissance mondiale autour d’un pôle qui traverse Pékin.
Ce siècle a peut-être déjà commencé et, lorsque les historiens se pencheront sur le passé, ils pourraient bien identifier les premiers mois du second mandat du président Trump comme le moment décisif où la Chine s’est retirée et a laissé les États-Unis derrière elle.
(…)
Pékin domine déjà la production mondiale dans de nombreux secteurs : acier, aluminium, construction navale, batteries, énergie solaire, véhicules électriques, éoliennes, drones, équipements 5G, électronique grand public, principes actifs pharmaceutiques et trains à grande vitesse. Il devrait représenter 45 % (soit près de la moitié) de la production manufacturière mondiale d’ici 2030. Pékin est également résolument déterminé à conquérir l’avenir : en mars, il a annoncé la création d’un fonds national de capital-risque de 138 milliards de dollars qui investira à long terme dans des technologies de pointe telles que l’informatique quantique et la robotique, et a augmenté son budget consacré à la recherche et au développement publics.
(…)
Les États-Unis doivent comprendre que ni les droits de douane ni les autres pressions commerciales n’inciteront la Chine à abandonner son modèle économique étatique, qui lui a si bien réussi, et à adopter subitement des politiques industrielles et commerciales jugées équitables par les Américains. Pékin redouble d’efforts pour asseoir son approche étatique, en adoptant une approche à la manière du Projet Manhattan pour asseoir sa domination dans les secteurs de haute technologie.
(…)
(…) les sceptiques prédisent depuis des années un pic et un déclin inévitable de la Chine, et se trompent à chaque fois. La force durable d’un système chinois dominé par l’État, capable de s’adapter, de modifier ses politiques et de réorienter les ressources à sa guise au service de la force nationale à long terme, est désormais indéniable, que cela plaise ou non aux partisans du libre marché.
(…)Si la trajectoire actuelle de chaque nation se maintient, la Chine finira probablement par dominer totalement le secteur manufacturier haut de gamme, des voitures et puces électroniques aux appareils d’IRM et aux avions commerciaux. La bataille pour la suprématie de l’IA ne se jouera pas entre les États-Unis et la Chine, mais entre des villes chinoises de haute technologie comme Shenzhen et Hangzhou. Partout dans le monde, les usines chinoises reconfigureront leurs chaînes d’approvisionnement, avec la Chine au centre, en tant que superpuissance technologique et économique mondiale.
(…)
Source : https://www.nytimes.com/2025/05/19/opinion/china-us-trade-tariffs.html,
POURQUOI C’EST UNE PARENTHÈSE QUI SE REFERME ?
On ne le dit jamais assez, mais l’une des principales raisons de la chute de l’empire romain était la Chine, la puissance économique de la Chine qui a écrasé les caisses de l’Empire romain.
C’est l’empereur romain Jules César qui est le premier à ouvrir massivement son empire à la soie importée de Chine. Les européens ne savaient pas ce que c’était et en ont tellement raffolé que les caisses d’argent, la seule monnaie qu’acceptaient les chinois, devaient quitter l’empire pour prendre la destination de la Chine. Ce qui va contribuer plus tard à faire chuter la valeur de la monnaie romaine.
A travers la route de la soie et un système très performant des relais à cheval à travers l’Asie centrale, les Chinois exportaient au Moyen-Orient, en Inde et en Europe, sans que ces autres pays aient des produits à échanger avec la Chine.
Ceci a rendu la Chine tellement riche, que lorsqu’en 1430, la marine impériale chinoise va en Afrique et en Amérique, ils vont y réaliser de bonne vente à troc, mais ils vont juger l’opération moins rentable que leur commerce habituel avec leurs voisins. Et cette marine sera démantelée.
Avec la colonisation les Européens redécouvrent les marchandises de la Chine et plus précisément, le Royaume Uni découvre le thé et toutes les infusions à eau chaude. Les aristocrates s’y mettent tous, lorsqu’ils découvrent que c’est le thé qui a garanti la longévité aux Chinois et fait d’eux la plus grande population du monde de l’époque.
En effet, à l’époque, les causes infectieuses des maladies n’étant pas encore connues, on ne sait pas à l’époque que l’eau froide est comme encore aujourd’hui, le principal vecteur de transmission des éléments pathogènes, comme les bactéries, sources des maladies infectieuses, comme le choléra.
Les Chinois vivent plus longtemps, parce qu’ils ne boivent pas d’eau froide, mais chaude avec le prétexte du thé.
Les aristocrates britanniques ne connaissent pas cette vraie raison scientifique, mais juste que les infusions réduisent les risques de maladie et donc de mort. S’ensuit pour cette raison un commerce effréné d’importation dans le royaume du thé chinois.
Ils vont s’engouffrer dans un autre produit de luxe qui va empirer la balance de paiement : la porcelaine, appelée en anglais : ChinaWare. Le secret de fabrication a été gardé pendant des siècles par les chinois, au point que les anglais le dénomme, un produit chinois.
Comme près de 1000 ans auparavant, ce qui était arrivé à l’Empire Romain, finit par arriver à l’Empire Britannique. Les bateaux partent de Chine, pleins de thé et rentrent pleins de caisses d’argent, la seule monnaie que les chinois acceptent pour vendre leur thé.
Ce qui avec le temps, a mis en difficulté l’équilibre financier du royaume britannique qui n’a trouvé mieux que de cultiver la drogue, pour l’imposer aux chinois en lieu et place des caisses d’argent.
Nous aurons les deux guerres de l’opium déclenchée par le Royaume Uni et ses alliés fidèles comme les Etats-Unis, la France et l’empire russe, qui sera balayé par les Bolchéviques en 1917 avec la révolution d’octobre.
S’ensuit le siècle de l’humiliation de la Chine par les Occidentaux. Et le retour à la normalité à laquelle nous assistons.
J’ai voulu vous donner tous ces éléments historiques, pour vous dire vers où on va et pourquoi le chercher de l’Université de Princeton, ParKyle Chan dit que « Dans le futur, la Chine sera dominante. Les États-Unis seront insignifiants. »
C’est quand on compare l’acte de l’empereur romain Jules César qui fait entrer massivement la soie de Chine dans l’empire qu’on comprend pourquoi il est facile pour Mr. Chan de prévoir que la Chine va devenir dominante, quand les Etats-Unis deviendront peu importants.
L’économiste et Historien Italien Alessandro Giraudo (né en 1952) a écrit un livre intitulé :
“Storie Straordinarie delle Materie Prime”, publié par ADD Editore en 2022 (Histoire extraodinaires des Matières Premières), où on peut lire :
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Chapitre 10 : En l’an 48 (avant notre ère)
A Rome La soie (venant de Chine) vaut autant que l’or
La soie chinoise arrive à Rome grâce aux marchands pratiquant avec leurs homologues chinois le “commerce à la muette”. Le vendeur dépose ses rouleaux de soie dans un lieu précis, puis se retire ; l’acheteur survient, laisse une certaine quantité d’or à coté des rouleaux et s’en va. Le vendeur chinois retourne alors sur les lieux : il peut prendre livraison de l’or proposé par l’acheteur persan ou refuser son offre. Si l’acheteur n’améliore pas son offre, le vendeur de soie repart avec ses rouleaux. (…)
A Rome, une once (28,35gr) de soie chinoise vaut une once d’or. Les matrones romaines et les courtisanes exigent des vêtements en soie. Sénèque utilise sa plume trempée dans le curare pour décrire cette mode “qui laisse entrevoir la nudité des corps féminins”, mais les sénateurs eux-mêmes portent des toges de soie. Ce textile si léger pèse lourdement dans le commerce extérieur de l’empire ; avec le prétexte qu’il féminise les hommes, l’empereur Tibère leur interdit de s’habiller avec ce textile qui grève le commerce extérieur de l’empire.
De fait, la soie alimente l’imaginaire des Romains par son mystère : ils n’en connaissent pas l’origine, ni de quoi il est fait et essaient vainement de trouver sa technique de production. Pour Pline, cette substance provient de l’écorce de certaines plantes qui poussent dans l’empire des Sérés (d’où le mot sériciculture) les Romains désignaient ainsi les Chinois. (…)
5 siècles plus tard, en 531, l’épouse de Justinien (482-565), l’impératrice Théodora, accepte la proposition de deux moins qui se rendent en Chine ; à leur retour, ils rapportent dans leur bâton de pèlerin des œufs de bombyx.
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Jean-Paul Pougala
Lundi le 4 Août 2025