(texte)

[ Le mal togolais est profond et irrationnel : Faure Gnassingbé n’écoute personne d’autre que lui-même. Pire encore, il semble n’aimer que lui-même et se berce d’une illusion sans borne qu’il peut tromper indéfiniment tout le monde. Et pourtant, les Togolais se rendent compte de son jeu de s’immortaliser au pouvoir. Le meilleur ennemi de Faure Gnassingbé c’est lui-même ; c’est le Faure Gnassingbé qui n’est pas assez fort pour savoir que son salut ne lui viendra que du Peuple togolais qu’il ne peut éclipser et dissimuler si rapidement. ]

La vie c’est le changement et la vie politique l’est davantage : une seule année politique c’est déjà une éternité et une grande opportunité. Diriger un pays c’est surtout s’abonner à l’Éthique du changement : s’adonner au bon changement avant qu’il ne soit tard pour réparer ses propres erreurs. Voilà l’astre politique de Faure Gnassingbé en ce jour de la quinzième éclipse totale du Soleil lui-même dans ce nouveau siècle, et à certains endroits de la Terre.

Ces quelques mots de début, du présent texte, ne peuvent pas être prononcés par les proches ou les quelques personnes qui travaillent de près et peuvent constituer le cercle des interlocuteurs et conseillers du président togolais Faure E. Gnassingbé. Cet homme n’écoute pas : il n’en fait qu’à sa seule tête, c’est-à-dire à son seul nombril et fauteuil présidentiel.

Tous les Togolais se souviennent de la manière dont Faure Gnassingbé a pris le pouvoir au Togo, le 5 février 2005, dès l’annonce du décès de son père. Tous les Togolais n’ont pas oublié les péripéties outrancières de la dignité humaine qui se sont échafaudées et déployées depuis lors, sauf une personne : Faure Gnassingbé, bénéficiaire de cette anomalie abusivement déréglée qui se poursuit jusqu’à maintenant, vingt années plus tard quasiment.

Le maître mot du système togolais alimenté par la peur et la violence est de toujours travailler à la perpétuation du règne de Faure Gnassingbé et de toujours contribuer au rêve de sa durée impérissable au pouvoir. Le risque est trop grand d’oser faire le contraire ou seulement être maladroit pour donner l’impression de ne pas entretenir l’illusion de l’éternité et de l’infaillibilité de Faure Gnassingbé. Ailleurs, dans le système parlementaire britannique, on possède une formule toute faite : The King Can Do No Wrong! Au Togo, Faure Can Do No Wrong? Pas du tout !

Le Togo n’est pas le Royaume-Uni où le roi règne, mais ne gouverne pas. Après avoir si longtemps gouverné seul, Faure Gnassingbé veut régner sans fin et gouverner à la fois, de toutes les façons. Fatigué de devoir toujours remettre le compteur à zéro, voilà que dans une précipitation qui n’est pas caractéristique de sa personne, le président togolais asservit une prétendue Assemblée nationale pour l’accompagner dans une forfaiture sans vergogne : éliminer le vote du Peuple togolais en le privant de ses choix par suffrage direct. Le tout, sans grand débat, et parce que Faure Gnassingbé l’aurait décidé !

Tout a changé… Le Togo et l’Afrique aussi

Parce que le monde a changé depuis longtemps, gouverner et remettre à chaque fois le compteur à zéro, pour effacer sa propre gouvernance, est une violence totalitaire aberrante dont la Togo n’a aucunement besoin. Déjà, l’ignorance est en soi une violence qui n’arrête pas de tuer le Togo et les Togolais. Faure Gnassingbé n’est particulièrement pas connu pour ses habiletés constitutionnelles clairvoyantes et avant-gardistes ; alors il se dit que c’est un aventurier africain, spécialiste de la parlotte plutôt que de la science qui en a convaincu Faure Gnassingbé. Sauf que…

Sauf que Faure Gnassingbé est seul responsable de ses actes et décisions, lesquels jugements jusqu’à maintenant n’ont jamais impressionné la majorité des Togolais qu’ils le lui ont dit à plusieurs occasions électorales. Cette majorité de Togolais est pourtant prête à passer à autre chose qui soit le résultat d’un Consensus National entre tous les ayants cause du pays. C’est à l’écoute des Togolaises et des Togolais que l’on recueille cette aspiration profonde à un tout autre Togo : le Togo qui Nous Ressemble et Nous Rassemble.

Faure Gnassingbé doit se faire confiance et sortir de son mutisme autoritaire ; suffisamment pour partir à l’écoute des Togolais, et non seulement de ses partisans et de ses obligés. Nous ne le dirons jamais assez : la République c’est l’Éthique, cet art inaliénable du compromis bon. Au Togo, le compromis bon pour tous est bien connu et admis par la majorité des citoyens à travers un processus impérissable de retour à la République :

1. AMNISTIE générale ;

2. LIBÉRATION des prisonniers d’opinion ;

3. ASSISES générales intégrales de la République (AGIR) par Consensus National sur les sujets majeurs visant la Réconciliation, la Solidarité et la Souveraineté.

Le Togolais a besoin d’une clairvoyance suffisante pour regagner le train de son époque ainsi que la lucidité républicaine propre à son pays. Toute chose que l’illusion d’un pouvoir éternel ne saurait procurer à Faure Gnassingbé. Le président togolais doit clairement envisager son départ de la présidence de la République.

C’est véritablement cette porte de sortie honorable que la majorité des Togolaises et des Togolais lui indiquent à toutes les occasions ; sortir de l’illusion de durer éternellement au pouvoir, dans un Togo qui a grand besoin d’une alternative crédible et audacieuse, contemporaine et apaisée… Sortir du même régime, de père en fils au Togo, est désormais une question de Dignité, de Liberté et de Fierté pour les Togolaises et les Togolais. Nous le savons : la Dignité et la Liberté ne fatiguent pas les Peuples. Il y a donc une Fierté togolaise à voir Faure Gnassingbé partir… Raisonnablement plutôt que fatalement !

PSA
•8 avril 2024•

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