Le changement climatique est un sujet captivant, brûlant et d’actualité qui rassemble tous les pays du monde. Il est donc de bon ton d’en débattre. Et cette fois-ci, c’est l’Afrique qui est l’invitée d’honneur. Elle vient de participer au sommet organisé par le Centre Mondial pour l’Adaptation au changement climatique (GCA) à Rotterdam, aux Pays-Bas. Le but recherché est de mobiliser l’attention internationale sur l’une des priorités du continent.

Ce sommet précède la Conférence des Nations-Unies sur le climat (COP27) qui se tiendra à Charm el-Cheikh en Egypte dans deux mois. Des chefs d’Etat africains participaient à ce sommet : le président Macky Sall du Sénégal et actuel président en exercice de l’Union africaine. A ses côtés, Félix Tshisekedi, président de la République Démocratique du Congo, Nana Akufo-Addo, président de la République du Ghana, Sahle-Work Zewde, présidente de la République d’Ethiopie et Moussa Faki Mahamat, Président de la Commission de l’Union Africaine.

Forte d’une délégation de haut niveau, l’Afrique souhaitait faire de ce sommet une tribune internationale sur les conséquences observées du réchauffement climatique. Ce sommet avait aussi pour objectif d’accélérer le décaissement des 25 milliards de dollars d’investissement d’ici à 2025 qui permettraient au continent de mieux contrôler sa vulnérabilité climatique.

Le sommet sur l’adaptation au changement climatique s’inscrit dans les priorités des Nations Unies. En effet, le dérèglement climatique en cours est à l’origine de nombreuses calamités naturelles observées depuis quelques années et qui ont provoqué des dégâts matériels et humains. Il est donc temps que les Grands de ce monde prennent des décisions collégiales et coercitives.

Une grande déception

Les dirigeants africains ayant fait le voyage pour le sommet sur l’adaptation au changement climatique ont dénoncé le peu d’intérêt des dirigeants occidentaux qui ont brillé par leur absence. Aucun chef d’Etat occidental n’a assisté au sommet. Le président Macky Sall du Sénégal a dénoncé en ces termes le peu d’intérêt que les pays pollueurs ont accordé à ce sommet initié par eux : « Nous avons fait l’effort de quitter l’Afrique pour venir à Rotterdam et ils sont absents de cette salle alors qu’il était certainement plus facile pour eux de se déplacer. Ils sont les principaux pollueurs et doivent financer l’adaptation des pays qui ne sont pas responsables du dérèglement climatique.

Félix Tshisekedi, Président de la République Démocratique du Congo a aussi fait part de sa désapprobation vis-à-vis de « l’injustice » que subit l’Afrique dans le cadre du financement climatique.

A travers ces propos et en l’absence injustifiée des principaux dirigeants des pays industrialisés, la délégation africaine n’a pu contenir sa colère, sa déception et sa frustration. Akinwumi Adesina, président de la BAD (Banque Africaine de Développement) s’est aussi exprimé. On pouvait deviner une profonde amertume dans ses propos : « Les africains ne sont pas entrain de mendier ni d’attendre. Ils mettent de l’argent sur la table ».

Quels enseignements tirer du sommet sur l’adaptation au changement climatique en Afrique ?

Le sommet de Rotterdam devrait, une fois de plus, éclairer les dirigeants africains sur les efforts à déployer contre le réchauffement climatique qui n’épargne aucun pays. L’Afrique ne peut compter que sur elle-même. Certes, les calamités naturelles n’épargnent aucun pays. Mais le financement des dégâts ne suffit pas. L’Afrique doit se montrer à la hauteur des changements climatiques car, selon les experts, le risque est très élevé dans les zones tropicales.

En conséquence, des programmes doivent rapidement voir le jour tels que le reboisement de la zone du Sahel jusqu’en Afrique tropicale.

Les coupes de bois sous l’Equateur, les incendies et l’avancée du désert doivent être des sujets qui nous interrogent. Nous ne pouvons nous appuyer sur les financements extérieurs pour gérer une nature que nous détruisons consciemment.

Par Michel Lobé Étamé
Journaliste Indépendant

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