Et si certains camerounais avaient du mal avec la vérité,
Et si certains camerounais avaient du mal avec la science,
Et si certains camerounais avaient du mal avec la droiture,
Et si certains camerounais avaient du mal avec l’intégrité…

Le feuilleton de la gestion de la SCSI nous offre des clichés terribles sur la manière dont beaucoup de nos concitoyens se présentent dans ce monde. La culture de la corruption secrète dans l’esprit de nombreux Camerounais, la philosophie du tous pourris, du tous coupables…

En résumé on dirait qu’être camerounais, c’est être voleur, c’est être feyman, c’est être menteur, c’est être escroc…

La gestion BIYA a donc ainsi construit au fil des décennies, une vraie civilisation du vol. A défaut d’industrialiser le Cameroun, Paul BIYA a industrialisé le pillage. Une vraie culture du détournement et de la prédation d’État s’est emparé du pays le plus corrompu de la planète.

On en vient même à trouver que nous sommes tous responsables de cette situation, en réalité, afin qu’il n’y ait pas de responsable. On dilue la responsabilité des responsables sur le peuple, on s’accuse, on s’auto-accuse et on banalyse ainsi ces crimes économiques qui ont fait du Cameroun, pays riche de ses Hommes et de ses ressources, l’un des pays les plus pauvres au monde.

La question de l’audit de la SCSI est l’exacte reproduction de cette philosophie qui a métastasé dans tout le système camerounais : on ne croit plus en la parole de l’Homme, on ne croit plus en la science, on est simplement camerounais. Et en tant que camerounais tout est relatif, même l’acte de naissance qui est premier document officiel constatant la naissance. La véracité de ses mentions dépendront du lieu de naissance: on parlera donc d’un acte de KUMBA, ou d’un acte de Douala…

Tout ceci induit une étrange perception de la réalité, de la vérité.
Il avait été mis en facteur que 300000 euros auraient été volés des caisses de la SCSI. Pour que l’audit devant rétablir la vérité scientifique sur cette situation soit camerounaisement crédible, il eut fallu qu’il ait vol, qu’il ait un voleur, qu’il ait un coupable sinon ce ne serait pas une vérité camerounaise.

En camerounais, il ya vol forcément parce que c’est culturel, c’est normal, c’est évident… Et comme les croyances tutoient les sciences, la vérité scientifique, c’est pour les autres…

La dernière sortie de Monsieur Christian Penda Ekoka, au delà de la tactique politicienne, surfe sur les ravages de cette culture. En homme intelligent, il sait que le terrain est fertile, il sait que le kongossa ici vaut mieux que la science, il sait que le kongossa vaut mieux que le droit, il fonce… Et c’est regrettable de jouer sur cette fibre là dans l’opposition.
Car malgré tout, dans ce pays où Sodome et Gomorrhe sont des références, il ya des gens pour qui les valeurs de rectitude morale, d’honnêteté, de fidélité, de transparence, ne sont pas que des mots. C’est avec eux que ce pays fera sa révolution politique et culturelle .

Me Amedee Dimitri Touko Tom

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