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Les politiques de violence poursuivies par l’Occident en Afrique noire sont immuables. Elles consistent à
maintenir dans la pauvreté et la dépendance les pays « fabriqués » par l’accord de Berlin en 1884. Ce
projet n’a pas pris une ride. La récente sortie médiatique du général américain Michael Langley témoigne
de cette pugnacité.
Alors que le monde bouge et que les Etats du Sud Global ont conscience de leurs forces, l’Occident
s’accroche désespérément sur ses relations iniques avec les pays pauvres et très particulièrement ses
anciennes colonies en Afrique noire. C’est le seul domaine où il s’accorde à mener des opérations
secrètes pour assoir son cycle pervers de capitulation des jeunes états.
Il ne suffit plus de dénoncer ces politiques de coercition. L’heure est à la mobilisation comme le démontre
les soulèvements en cours au Burkina Faso et dans les diasporas pour défendre bec et ongles leur
leader charismatique, Ibrahim Traoré.
La situation géopolitique dans le monde évolue et sème le doute en Occident qui est obligé, malgré ses
subterfuges, de revoir ses ambitions dominatrices envers le reste du monde. Cependant, ses ambitions
de figer l’Afrique n’ont guère évolué. Les vingt dernières années confortent nos doutes, nos déceptions
et nos rancœurs envers nos bourreaux. Pour l’Occident, rien ne doit bouger en Afrique noire qui est le
réservoir de leurs besoins en minéraux stratégiques. La libération de l’Afrique du Sud d’un apartheid
mûrement structuré n’est qu’un trompe-l’œil. Les desseins restent les mêmes. L’Afrique noire est et doit
rester une chasse gardée, au mépris du droit universel basé sur le respect des états et des personnes.
Pour mieux résumer la situation actuelle, l’Afrique noire est soumise à des guerres fratricides, à la
violence, à la pauvreté chronique, à des coups d’état permanents, à la faillite économique, financière et
au terrorisme pour créer un climat de peur qui ne favorise aucun investissement. Le projet d’élimination
physique des chefs d’états qui oseront remettre en cause l’incurie de cette relation traumatise tout un
continent. Les médias occidentaux ont vocation à traiter de manière très arbitraire et sélective les coups
d’états. Le mensonge structurel est devenu, au grand dam du continent, un outil permanent des
imposteurs. Cette politique étriquée se poursuit de l’esclavage à nos jours.
Tous les dirigeants africains qui ne se soumettent pas sont ostracisés, marginalisés, embastillés. Ils sont
traités par les médias du « monde libre » comme des pestiférés qui ne reconnaissent pas les bienfaits de
la « mission civilisatrice de la colonisation ». Bref, ils sont bannis aux yeux de l’Occident dont la
puissance des médias a pour vocation de détruire, avec la complicité des présidents africains soumis,
tous ceux qui veulent sortir du rang.
Dans un contexte social et économique voué à l’échec permanent, l’Afrique noire plie comme un roseau.
Mais elle reste debout. Elle tient bon malgré le terrorisme structuré qui la frappe en permanence avec la
complicité évidente des pays du Maghreb qui sont des bases arrière des milices suréquipées.
Trois coups d’états ont eu lieu au Burkina Faso, au Mali et au Niger. Les nouveaux dirigeants de ces
pays osent encore afficher leur unité et leur fierté. Ils bousculent la boulimie des présidents en place.
Ces derniers sont les gardiens des matières premières et des richesses de leurs maitres. Ils ne
dénonceront jamais les accords coloniaux, la domination et la perversité à l’égard de ceux qu’ils font
saigner en permanence par un chantage mesquin depuis les indépendances étriquées.
Les humains devront-ils continuer à se soumettre dans un monde qui évolue et qui offre de plus en plus
des choix pour des partenariats équilibrés ? L’occident boulimique ne le comprend pas et poursuit sa
politique de coercition et de prédation en Afrique noire.
Pour avoir dérogé à cette règle, l’AES est devenue le cauchemar de l’Occident. Ces jeunes Etats ont
choisi de sortir du « cocon douillet » tissé par les maitres. Les dirigeants africains sans carrure, les
gardiens du temple, ont tort d’ignorer leur passé esclavagiste, colonial et maintenant néocolonial. Ils
choisissent de trahir leur population dans le seul but de prolonger leur règne sanguinolent.
Les chefs d’Etats de l’AES jouissent de la confiance de leurs populations lassées du mépris et de
l’arrogance de l’Occident.
La jeunesse africaine a conscience des luttes en cours. N’est-ce pas la raison pour laquelle elle se
mobilise pour apporter toute sa contribution à une lutte qui ne vient que de commencer.
Nous assistons tous les jours à des tentatives de coups d’états contre les dirigeants de l’AES. Les
ennemis de la liberté ne désarment pas. Ils disposent d’appuis locaux à travers les présidents installés

depuis des décennies et qui ont transformé leurs pays en arrières-bases des manigances pour renverser
tous ceux qui aspirent à la liberté.

Par Michel Lobé Etamé
Journaliste Indépendant, Essayiste et romancier

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