Quand j’ai écouté ce propos de Me Michèle NDOKI, j’ai immédiatement pensé à Patrice NGANANG qui reprochait à Maurice KAMTO d’avoir refusé de faire du MRC, un parti Bamiléké… Qui des deux a donc raison?
Aujourd’hui c’est la postulante au trône de Président du MRC qui se fait la porte-parole de ceux «qui pensent que le MRC est un parti ethnocentré ».
Transparaît dans cette musique de dissuasion politique, qui hante tous les partis politiques d’une certaine envergure de l’opposition camerounaise, cette idée du “Bamiléké envahisseur”, qui veut également occuper l’espace politique. Il faut relever qu’aucune autre tribu au Cameroun, ne subit avec la même agressivité, le reproche de son investissement politique.
LE CHANTAGE PERPÉTUEL À LA TRIBU DANS LA POLITIQUE CAMEROUNAISE 
Cette idée dont Michèle se fait aujourd’hui la défenseure est aussi vieille que le Cameroun. Le colon a évidemment vu derrière l’UPC, la tentative de préemption du Bamiléké-Bassa sur Cameroun. Le néo-colon a vu derrière le SDF un front anglo-Bamiléké.
Il ya dans ce positionnement idéologique, une certaine primauté de la tribu sur la citoyenneté, que travaillent à attiser des politiques qui ne rêvent que de reproduire cette tricherie politique historique qui a vu naître l’avorton Cameroun. 
L’idée derrière, c’est d’essayer de faire l’agrégation des autres tribus contre le Bamiléké, qui sont affublé à l’occasion, de tous les maux du Cameroun. Un bricolage politique, une crasse intellectuelle et morale dont aucun leader responsable ne devrait se permettre aujourd’hui de faire l’écho, même si L’expérience qu’on a des luttes pour le changement au Cameroun nous enseigne que les entités politiques qui y concourent ont toujours essuyé le reproche d’être soutenus par les Bamiléké. Cela veut-il dire que les tribus camerounaises sont inégales devant l’exigence de changement ?
Ma réponse à cette question est qu’en effet, le niveau de politisation de nos contrées n’est absolument pas le même. Quand Me YONDO BLACK, dit : « les Douala ne font pas la politique », il exprime ainsi une vraie expérience de sa culture militante. En effet, dans certaines régions, historiquement, les partis dits d’opposition ou pro-changement semblent susciter plus d’adhésion que dans d’autres. C’est un fait politique, implacable. Les Bamiléké doivent-ils donc être coupables de “leur désir d’avenir”?
LA SOLUTION NDOKI : EFFACER LE BAMILEKE MAURICE KAMTO POUR SÉDUIRE DAVANTAGE 
L’adhésion des peuples bamileke à toutes les entreprises de changement qui affichent une certaine ambition semble se vérifier avec le MRC comme ce fut le cas avec l’UPC et le SDF. Ceci se comprend aisément quand on met en facteur la trajectoire singulière de ce Peuple. Il faut relever pour s’en féliciter que cette ambition a irradié dans tout le pays et est aujourd’hui partagée par la quasi-totalité des camerounais. 
À mon humble avis, le sujet de préoccupation central devrait être la vision du monde proposée par le MRC. Mais les adversaires du changement, dont Michèle NDOKI apparaît de plus en plus comme le porte-voix au MRC, inaptes à penser le Cameroun en tant que citoyens d’un même pays et non comme sujet d’une de ses compostantes tribales, sont réduit à identifier et à compter les éléments éthniques qui portent l’exigence du changement. 
Et puisque qu’on ne peut changer les militants du MRC, il faut changer son leader, pour “débamilekéniser” le MRC, et ainsi garantir son acceptation par tous. C’est ainsi qu’elle pense l’alternance au sein de son parti qui passe par l’invalidation de la candidature de Maurice KAMTO, à défaut d’obtenir de ce dernier sa renonciation pure et simple au profit d’un profil qui n’incarne pas le « péril bamiléké ». 
Par cette « compréhension » que l’ex fiancée du Peuple fait du qualificatif ethnocentrique dont est affublé le MRC, se trouve ainsi validé à ses yeux, le péché originel d’être bamiléké ; mais de quel crime donc s’agit-il ? 
En tout cas, elle prône la discrimination positive qui débarrasserait le MRC du péril Bamiléké. C’est pourquoi elle demande  au bamileké KAMTO de s’effacer pour lui laisser la place, afin de lui permettre de tuer ce flambeau de l’opposition camerounaise. 
Me Amedee Dimitri Touko Tom Analyste Politique

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