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Macron cherche des nouveaux Traités de Westphalie de 1648 pour la Russie, ou Voici comment la Chine procède pour accélérer la défaite de l’Occident en Ukraine

(Extrait de la Leçon d’intelligence stratégique n° 1520 de Jean-Paul Pougala ou la guerre de l’Otan contre la Russie en Ukraine en 100 questions-Réponses, expliquées aux enfants des écoles primaires d’Afrique à lire dans son intégralité sur

PREMIÈRE PARTIE :

VOS QUESTIONS ET MES REPONSES

QUESTION :
Pourquoi depuis que la Russie a revendiqué samedi 17 février 2024 le “contrôle total” de la ville d’Avdiïvka, dans l’Est de l’Ukraine, après avoir défait les soldats de Kiev, ces troupes russes n’avancent pas vite, alors qu’on dit qu’elles ont la supériorité des munitions, des équipements et du nombre ?

REPONSE :
Les soldats ukrainiens ont passé l’essentiel de leur temps à miner le terrain pour freiner l’avancée des troupes russes. Ces dernières avancent donc lentement, parce qu’elles doivent d’abord déminer chaque centimètre du terrain, avant d’avancer et en même temps, combattre les troupes ukrainiennes en face.

Oleksiï Reznikov, alors ministre ukrainien de la Défense, déclarait en août 2023 que l’Ukraine était le pays le plus miné au monde.
Pour avancer, les unités mécanisées russes ne peuvent passer à l’offensive tant que les démineurs n’ont pas fini de nettoyé le sol des mines, souvent en rampant et en tâtant le sol même de nuit. Mais jusque-là, ce n’est pas suffisant, car le plus important n’est pas de trouver une mine ou un explosif caché dans le sol. Il faut ensuite les distinguer et surtout, connaître la composition chimique de tous les explosifs qu’on trouve.

Il faut ensuite définir le plan de minage de l’Otan. Chaque pays utilise des techniques spécifiques pour dissimuler les engins explosifs dans le sol, de manière à les retrouver plus facilement à la fin de la guerre s’il en est vainqueur. Avant février 2022, la Russie ne disposait d’aucun plan de minage de l’Otan.

Tout le travail fait durant cette lenteur pour faire avancer les troupes russes en Ukraine, donne aux Russes des précieuses informations sur les équipements de l’Otan, pour en informer très probablement l’allié chinois dans sa préparation de la probable guerre à venir sur Taiwan.

QUESTION :
Pourquoi c’est au moment où la défaite de l’Ukraine face à la Russie est acceptée par tout le monde, jusqu’aux Etats-Unis qui ont cessé d’envoyer des armes, que la France décide de monter les enchères et de vouloir envoyer les soldats combattre directement contre la Russie ?

RÉPONSE :
La guerre de Trente Ans de 1618 à 1648
La guerre de Trente Ans est considérée par les historiens comme le premier grand conflit des Temps modernes. Elle a ruiné pendant longtemps toute l’Europe, avec deux millions de morts militaire et 3 millions de morts civils, soit en tout au moins cinq millions de victimes pour une population totale de quinze à vingt millions d’habitants dans le Saint Empire romain germanique.

Le lien avec la guerre en Ukraine se situe lorsqu’en 1635, la guerre est presque terminée, avec la victoire de l’Allemagne, la France décide de relancer la guerre qui va durer encore 13 ans, de 1635 à 1648. Richelieu et le roi de France Louis XIII décident d’entrer ouvertement dans la guerre, aux côtés des protestants, avec exactement les mêmes déclarations qu’a faites Macron le lundi 26 février 2024.

La déclaration de guerre de la France à l’Espagne va ainsi relancer le conflit pour treize ans. L’épilogue est la publication le 24 octobre 1648, des deux traités de Westphalie (province occidentale de l’Allemagne), sous la supervision des deux gagnants, la France et de la Suède, qui laisse l’Allemagne émiettée en plus de 350 principautés indépendantes.

Emmanuel Macron rêve d’un nouveau Traité de Westphalie, d’un nouveau 24 Octobre 1648 et d’arriver non pas à faire négocier l’Ukraine sa capitulation, mais celle de la Russie avec à la clé, l’émiettement de la Russie en plus de 100 nouveaux pays, plus faibles, incapables de se développer. C’est la recette appliquée à l’Afrique émiettée en 50 états chacun jaloux de ses frontières, avec la certitude qu’ils ne vont jamais se développer.

Rendu le 26 février 2024, Emmanuel Macron, veut sa part des Traités de Westphalie du 24 octobre 1648 qui ont mis l’Allemagne complètement hors jeu et hors d’état de nuire.

Macron commet juste l’erreur de ne pas bien se documenter sur le plan historique pour savoir que la Russie qui a gagné toutes ses guerres, n’est pas et ne sera jamais l’Allemagne qui a perdu toutes ses guerres.

Les deux traités de Westphalie, négociés par le chancelier suédois Axel Oxenstierna et le cardinal français Mazarin, représentant les intérêts français imposent l’affaiblissement de l’empereur allemand, qui était à la tête du Saint Empire romain germanique que commande de façon continue depuis deux siècles la dynastie des Habsbourg.

Désormais l’Allemagne cesse d’être une puissance, puisque la France et la Suède qui vient de fêter sa place de 32ème membre de l’Otan, pour relancer ce qu’elle a fait avec la France il y a 376 ans, d’émietter l’Allemagne en plus de 350 principautés, toutes jalouses de leur indépendance, mais cette fois-ci, à la Russie, territoire de 17 millions de km2, avec des immenses ressources naturelles qui attirent tous les coloniaux, y compris Macron.

Mais contrairement à l’Allemagne qui était mal accompagnée avec l’Espagne, cette fois-ci la Russie a un allié de poids, la Chine. Et nous verrons plus loin dans la deuxième partie de cette leçon, cela va changer toute la donne et réduire au néant les espoirs de Macron.

Question : tous les dirigeants et journalistes en Occident parlent de « l’invasion russe de l’Ukraine » que l’armée russe a envahi l’Ukraine le 24 février 2022. Est-ce que c’est vrai ?

Réponse : C’est faux !
« invasion russe » est une narration mensongère qu’on peut appeler : « propagande occidentale ». Dans le dictionnaire, « envahir un pays », c’est occuper toute sa superficie. Ce que la Russie n’a pas fait. Mais surtout, en langage stratégique et militaire, pour « envahir » un pays, il faut généralement mobiliser trois à quatre fois plus de soldats et matériels que l’armée défensive.

Comment pouvait-on prétendre qu’en envoyant 150.000 soldats en Ukraine à partir du 24 février 2022, la Russie pouvait envahir l’Ukraine qui l’attendait avec 600.000 soldats ?

En réalité, la Russie n’a jamais voulu « envahir » l’Ukraine, mais seulement sécuriser les régions de l’Est où vivent des populations d’origine russe, russophones martyrisés par Kiev depuis 2014 à qui Kiev avait même interdit de parler le russe et débuté une guerre qui avait fait selon les Nations Unies, plus de 14.000 morts.

La preuve ?

Comme l’a révélé Vladimir Poutine durant son interview donnée au journaliste américain Tucker Carlson, dès que l’Ukraine a signé à Istanbul en Turquie, l’accord de paix, la Russie a immédiatement retiré ses troupes des alentours de Kiev.

Or toujours selon Poutine, c’est lorsque le Premier Ministre Johnson convaincu que la Russie était faible avec un PIB proche de celui d’Espagne, demande à Kiev de ne pas respecter l’accord et préférer la guerre contre la Russie, que l’Ukraine fait volte-face et commence avec les accusations d’un pseudo massacre à Boucha qu’auraient perpétré les soldats russes avant de se retirer et débute à recevoir les armes occidentales pour battre la Russie.

Et ce n’est qu’après cette nouvelle séquence non prévue le 24 février 2022, que la Russie, va recruter plus de soldats, pour retourner en Ukraine mener la vraie bataille à partir du Donbass et réussir ainsi à contrôler toute la mer d’Azov sur la base d’un rapport de force militaire qui lui était naturellement favorable.

QUESTION :
Pourquoi la Russie parle de « opération spéciale » et non de « guerre en Ukraine » ?

REPONSE :
Aujourd’hui, l’armée russe est composée d’un million de soldats. Si la Russie voulait envahir l’Ukraine et faire la guerre contre l’Ukraine, elle aurait déchainé dès le 24 février 2022, tous ces soldats et surtout, elle aurait fait ce que les Américains ont fait en Irak, en Afghanistan et en Libye, débuter par détruire toute la défense anti-aérienne du pays, pour permettre ensuite à ses avions de pavoiser dans le ciel ukrainien.

Si la Russie voulait livrer la guerre contre l’Ukraine, elle aurait détruit toutes ses routes, tous ses chemins de fer qui permettent à l’Ukraine de transporter les soldats et les matériels envoyé par l’Occident au front. La Russie aurait rasé les principales villes comme Kiev, exactement comme les Américains ont fait en Irak et en Afghanistan.

C’est bien parce que la Russie n’est pas en guerre contre l’Ukraine qu’après une centaine de missiles tirés sur l’Ukraine, on ne parle que de 2 ou 5 morts. C’est cela les caractéristiques même, d’une « opération spéciale » et non d’une vraie guerre, surtout venant de la part du premier fabriquant d’armement au monde qu’est la Russie, qui a la puissance de tout raser en Ukraine, avec les soldats français ou non.

DEUXIÈME PARTIE :
COMMENT PROCÉDÉ LA CHINE POUR FAIRE PERDRE L’OCCIDENT ?
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Jean-Paul Pougala

Dimanche le 10 mars 2024

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