(texte)

Il me plait de commencer cette leçon avec trois citations que nous retrouverons plus loin dans cette leçon :

1)

« Les Etats-Unis doivent éviter les collusions entre pays vassaux (Union Européenne) et les maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ; cultiver la docilité des sujets protégés (Japon, Corée du Sud); empêcher les barbares de former des alliances offensives (Russie, Chine)».

Zbigniew Brzezinski dans « Le grand échiquier » 1997 !

2)

« Le but que poursuivent les États-Unis en Asie depuis près d’un siècle consiste à empêcher qu’un seul État ne domine cette région ; or c’est précisément ce que la Chine cherche à faire aujourd’hui. Les ambitions chinoises et les intérêts américains ne peuvent donc que se heurter, et l’ampleur de cette collision éclipse déjà l’Europe, tant sur le plan stratégique qu’économique. La partie qui se joue en Asie de l’est, tout comme au XIXe siècle, un jeu de pouvoir où la Chine va menacer l’équilibre précaire sur lequel les États-Unis veillent depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. »

“The Coming War with China” (La guerre prochaine avec la Chine). Richard Bernstein & Ross Munro, “Chine-Etats-Unis : danger”, éditions Bleu de Chine, Paris, 1998, page 13.

3)

En adhérant à l’OMC, la Chine, n’accepte pas simplement d’importer davantage de produits américains. « Elle accepte [aussi] d’importer l’une des valeurs les plus chères à la démocratie : la liberté économique ». Extrait du discours du président des Etats-Unis, Bill Clinton (en fin de mandat) prononcé le 9 mars 2000, à l’université Johns-Hopkins de Baltimore (Maryland).

Pour bien comprendre ces trois citations, il suffit de voir les images de la présidente de la Commission Européenne Ursula Von Der Leyen, hier dimanche 27/07/2025, se précipiter en Ecosse, sur le terrain de golfe du président des Etats-Unis en visite privée au Royaume Uni, reçue pour seulement une quinzaine de minute, pour que le président américain lui intime un taux de douane de 15% si les 27 pays de l’Union Européenne veulent vendre aux Etats-Unis, alors que le Royaume Uni, tout seul avait obtenu il y a quelque temps, un meilleur taux de 10%.

Le président américain tient à humilier en direct les 27 pays européens qu’il méprise depuis toujours, donnant raison à Brzezinski : « maintenir dans l’état de dépendance que justifie leur sécurité ».

Sur un autre plan, prenons un deuxième exemple : la Russie !

En 2024, durant la campagne électorale pour la Maison Blanche, Donald Trump avait fait la promesse de résoudre le conflit ukrainien en 24 heures.

Une fois arrivé à la Maison Blanche le 20 janvier 2025, il invite à Washington le président ukrainien, et orchestre une mise en scène digne d’un film de Hollywood, pour donner l’illusion d’humilier le président Zelensky. Dès le lendemain, il multiplie les messages d’amabilité envers le président de la Fédération de Russie, Vladimir Poutine. Organise plusieurs rencontres en Arabie Saoudite entre les délégations américaine et russe. Tout le monde aurait conclu qu’il voulait dans la logique, mettre fin au conflit.

Ce serait oublier Richard Bernstein et Ross Munro lorsqu’ils écrivent que « Le but que poursuivent les États-Unis depuis près d’un siècle consiste à empêcher qu’un seul État ne domine une région » ou bien Zbigniew Brzezinski lorsqu’il dit « empêcher les barbares de former des alliances offensives (Russie, Chine)».

C’est Trump lui-même qui le dit : « Joe Biden a été stupide de laisser que cette guerre commencer, poussant la Russie dans les bras de la Chine ».

Son objectif ce n’est pas de mettre fin à la guerre, mais amadouer la Russie qui est en situation de force et sur le point de gagner la guerre contre un Proxis des Etats-Unis, de l’amener à renoncer à son avantage, mettant une pause à la guerre, le temps de re-armer l’Ukraine, pour que le prochain président des Etats-Unis, lance une nouvelle offensive pour tuer le maximum de russes, fautifs d’avoir cherché à être une puissance régionale, ce que les Américains ne veulent pas.

Les Africains qui parlant de la Chine ou de la Russie, répètent la propagande des vassaux de Washington, qu’on ne quitte pas un maître pour un autre, doivent revoir leur copie. Il y a un seul maître qui ne tolère aucune interférence à sa puissance où qu’elle se produit dans le monde entier. Il y a des pays, comme ceux africains qui s’accommodent de ce statu quo et acceptent de se laisser spolier en permanence et de souffrir à perpétuité en silence.
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Jean-Paul Pougala

Lundi le 28 Juillet 2025

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