 
                                                 
                                                La France a incontestablement une lourde responsabilité sur l’affamation du continent noir
 de sa zone d’influence. Qui pourrait le nier ? Cependant, elle n’est pas à l’origine de tous les
 maux africains. N’exagérons rien non plus.
 Comme n’ont pas craint de faire certains chefs de tribus locaux qui, pour des raisons
 personnelles, souvent inexpliquées et inextricables à la fois, vendaient sans état d’âme,
 hommes, femmes et enfants aux esclavagistes qui, souvent n’en demandaient pas tant, les
 chefs d’Etats africains participent et ont toujours participé activement, au pillage, à la
 dégradation et à l’appauvrissement de leur propre continent.
 Pour y parvenir, ces Diafoirus de la gestion de la chose publique africaine sont prêts à tout
 pour garder le pouvoir et, surtout, tout le pouvoir et ce, quel qu’en soit le prix. Pour cette
 raison, ils s’entourent d’hommes de mains cruels, sanguinaires et fidèles qui, sans sourciller
 acceptent de devenir de « bons souliers de marche » de leurs donneurs d’ordre. Ils exécutent
 leurs missions principales qui consistent à assassiner les opposants qui osent dénoncer ou
 critiquer la pratique du pouvoir de leur patron. Les attaques intempestives contre
 l’opposition sont donc devenues monnaie courante pour ces dictatures issues des urnes
 outrageusement trafiquées. Pour arriver à cette fin, ils inventent des infractions et
 méconnaissent les règles internes mais aussi et surtout les conventions internationales que
 leur pays a signées et ratifiées. Ils emprisonnent leurs adversaires, sans jugement et encore
 moins sans procès équitable. Ils corrompent les plus faibles et les « sans dignité ». Ces
 sycophantes 1 obséquieux et serviles face aux gouvernants français osent tout. Ils n’ont peur
 de rien. Se salir les mains jusqu’au coude est devenu leur quotidien
 Ces présidents africains, ces satrapes, devrions-nous dire, magouillent pour rester au pouvoir
 avec la complicité active de la quasi-totalité des Cours Suprêmes de leurs pays respectifs. Ils
 sont pitoyables. S’il ne s’agissait pas que de la violation des règles démocratiques,
 Le comportement des chefs d’Etat africains ne saurait être considéré comme une simple
 pusillanimité vis-à-vis de leurs anciens colons mais d’une coupable complicité Si les pays
 d’Afrique subsahariens sont incontestablement inaudibles, faméliques et surtout fragilisés,
 c’est aussi à cause des Africains eux-mêmes.
 Cette prévarication comportementale, bien que dérangeante et inadmissible perdure depuis
 plus d’un demi-siècle après les indépendances des pays d’Afrique noire subsaharienne. En
 fait, les Africains ne sont pas des victimes passives de leur situation dramatique. Penser ainsi
 s’apparenterait à une vision infantilisante. Ils sont, à dire vrai, moitié victimes et moitié
complices. Le continent noir dispose-t-il de la plénitude de la compétence de sa
compétence ? Dispose-t-il des moyens lui permettant de contribuer efficacement à
l’évolution mondiale et à la réalisation du bien-être dont sa population a tant besoin ? Nous
avons des doutes.
Sans nuire à la vérité, nous sommes obligés d’admettre que les questions ci-dessus posées
sont complexes et ne pourraient en toute objectivité donner lieu à des réponses tranchées
et univoques.
Alors, à quoi bon accuser toujours les autres d’être responsables des « maux africains » alors
que leurs dirigeants ne sont pas eux-mêmes irréprochables ? A quoi ça sert d’accuser les
autres d’empêcher l’évolution et le développement du continent noir si sa propre diaspora 2
de plus en plus qualifiée et disposant d’un savoir-faire technique de plus en plus reconnu
passe son temps à pleurnicher, à se plaindre et s’abstient de prendre ses responsabilités en
mettant les mains dans le cambouis ? Sur qui compte-t-elle ? N’est-on pas mieux servi que
par soi-même ?
Ainsi que l’attestent plusieurs faits historiques incontestables, si la France porte sa part de
responsabilité concernant le désordre institutionnel et économique, le mal être et la
pauvreté de ses anciennes colonies pourtant riches d’un sous-sol béni des dieux, les
dirigeants africains ne pourraient raisonnablement et/ou, objectivement, être exonérés de
leurs propres responsabilités sur ce sujet. Au contraire, ils seraient d’ailleurs, aux yeux de
certains, comme les véritables premiers responsables du naufrage africain
Pour exagérée qu’elle soit, la suspicion, relevée ci et là à l’encontre des présidents africains,
n’est que la conséquence de plusieurs constatations qui sont aujourd’hui de notoriété
publique. Personne ne pourrait raisonnablement contester que les chefs d’Etat africains
sont, dans la majorité des cas et ce, en raison de leurs comportements, des potentats
prétentieux, des infatués de leur mince talent, des manipulateurs et des manipulés, des
outrecuidants et des imbus de leur personne. Ils préfèrent détenir entre leurs mains les
règles mais ne veulent pas des règles. Ils sont les ennemis machiavéliques de leur propre
peuple. Victorieusement et insidieusement, ils spolient la souveraineté de leurs pays
respectifs en cédant aux injonctions et aux ordres de leurs anciens colons.
Ces « traîtres », ces « sbires » de la françafrique vont à l’encontre des demandes et des
besoins légitimes de leurs populations lesquelles, en réalité, ont besoin de véritables
patriotes, des obnubilés pour l’effectivité du bien-être de leur peuple, de vrais serviteurs de
l’Etat capables d’entraîner le continent africain tout entier vers le chemin du progrès. C’est
possible. Il suffit de le vouloir et de se donner les moyens d’y parvenir.
Etre leader de son pays, le Patron, le numéro un, le Président de la République, c’est être la
 clé de voûte des institutions, le meneur, le décideur c’est-à-dire celui qui trace la route et
 montre le chemin à suivre. Il fixe le cap pour l’avenir de son peuple et, surtout, de son pays.
 Or, s’agissant des dirigeants africains qui occupent la magistrature suprême depuis les
 indépendances de leurs pays respectifs, tel n’a point été le cas, au contraire.
 « Patrimonialiser » les affaires publiques, piller impunément son pays, acheter des biens
 immobiliers en Europe ou ailleurs, s’offrir de belles voitures de luxe aux prix exorbitants,
 entretenir des maîtresses pour certains à coup de millions de francs, d’euros ou de dollars,
 dépenser, sans compter, s’enrichir outrancièrement à titre personnel est devenu pour la
 majorité des Présidents africains un « sport continental », « un passage obligé » pour exercer
 la fonction de Président de la République.
 Quel gâchis !
 A ce propos, nous nous sommes posés la question de savoir si être honnête, être travailleur
 et patriotique n’était pas devenu antinomique avec la fonction de chef de l’Etat en Afrique.
 Mieux, l’histoire contemporaine nous révèle que certains potentats africains se sont
 frauduleusement accaparés le poste de président à vie 3 après plusieurs fricotages,
 maquillonnages et tripatouillages des constitutions de leurs pays respectifs 4 . D’autres, en
 dépit de leur âge très avancé 5 , font tout pour rester au pouvoir 6 alors que leur capacité de
 discernement ainsi que leur état de santé devraient les amener tout à fait naturellement à
 passer la main. Or, bien qu’étant considérablement diminués physiquement, ils s’accrochent
 au pouvoir 7 . Lors des rencontres internationales où ils sont censés représenter, et surtout,
 défendre les intérêts fondamentaux de leurs pays respectifs, certains de ceux-ci somnolent
 et ronflent honteusement. Certains d’entre eux passent leur temps en séjours privés à
 l’étranger où ils dépensent des millions d’euros ou de dollars, argent qui est abusivement
 soutiré des caisses du trésor public de leurs pays pourtant déjà en situation de
 surendettement ou proches du « dépôt de bilan ». Ces séjours, hors de leur pays, peuvent
 atteindre une durée pouvant aller de sept à huit mois par an. Pis, ils n’assistent et
 n’organisent donc presque jamais les conseils des ministres
 Pauvre Afrique !  Pierre E. Moukoko

 
							 
							 
							














