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Génocide rwandais : un Américain récompensé pour sa solidarité avec les victimes

Au Rwanda, l’Américain, Carl Wilkens a reçu vendredi le prix du Pacte des protecteurs de l’amitié. Ce, pour ses actions à l’endroit des Tutsis victimes au temps fort du génocide en 1994.

L’annonce a été faite par « The New Times Rwanda », un quotidien pro-gouvernement. « Carl Wilkens est le troisième récipiendaire du prix du Pacte des protecteurs de l’amitié (Abarinzi b’Igihango). Wilkens, un travailleur humanitaire américain, a refusé l‘évacuation lors du génocide de 1994 contre les Tutsis, même lorsque sa famille, ses proches et ses expatriés ont été évacués », peut-on lire en anglais sur la page Twitter de l’organe.

 CARL WILKENS IS THE THIRD RECIPIENT OF THE PROTECTORS OF FRIENDSHIP PACT (ABARINZI B’IGIHANGO) AWARD.

AN AMERICAN AID WORKER, WILKENS REFUSED EVACUATION DURING THE 1994 GENOCIDE AGAINST THE TUTSI, EVEN WHEN HIS FAMILY, RELATIVES & EXPATRIATES WERE BEING EVACUATED. 

Voir l'image sur Twitter

 

 Été 1994. Suite à la mort du président Juvénal Habyarimana en compagnie de son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, le Rwanda s’enlise dans la guerre civile. Dès les premières heures, ce sont des Tutsis qui vont tomber en cascade sous les coups de machette et/ou des balles des Forces armées rwandaises (FAR) et des Interahamwe, miliciens hutus.

Plus de 800 000 Tutsis vont être gommés de la carte du monde. La menace de la disparition effective de toute une communauté se précise à mesure que les secondes filent. Et pendant ce temps des Occidentaux et autres étrangers prennent le large les uns après les autres.

Sauf Carl Wilkens. « Tous les étrangers sont partis, mais pas Wilkens. Il était encore jeune. Prendre congé de ses petits-enfants et de sa femme, se donner au peuple rwandais, je ne sais pas comment l’expliquer », a toujours témoigné Thomas Kayumba, un collègue de Carl, au sein de l’Agence internationale de développement et de secours adventiste.

C’est en effet par le truchement de cette institution que le diplômé de l’université de Baltimore aux États-Unis a fait valoir ses qualités en matière d’humanitaire dans des pays africains dont le Burundi et surtout le Rwanda.

Et si l’addition n’a pas été davantage salée, en attendant la contre-offensive de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) conduit par Paul Kagame, c’est aussi grâce à des actions de Carl Wilkens. « Parfois, il donnait de l’argent aux Interahamwe afin de les dissuader de leur triste et funeste besogne », témoignent des survivants.

En décernant le prix du Pacte des protecteurs de l’amitié à Carl, le Rwanda a sans doute voulu mettre un point d’honneur à sauvegarder une amitié scellée pendant la douleur.

 

Source: VONEWSAFRIQUE

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