En raison de la vacuité intellectuelle notoire, et donc de l’impossibilité de mener un débat d’idées, j’adresse le présent message à ceux que mes écrits irritent et dérangent, à ces scribes de la Toile, ces écrivaillons, écrivassiers, écrivailleurs et autres copistes à la syntaxe fautive, au verbe impropre, et aux vocabulaire bancal. On les excusera : ce n’est pas la langue de leurs mères, ce n’est pas leur langue maternelle. Mais ce n’est pas une raison de ne pas respecter la grammaire de la langue qu’ils utilisent, Le lien entre leur écriture, et la pensée qui exprime leur savoir est évidemment. Je prends à témoin Tierno Bokar, le sage de Bandiagara qui énonce : « L’écriture est la photographie du savoir »Sont également destinataires du présent message, ces nègres littéraires larbins, ces prête-plumes flatteurs, persuadés qu’on ne peut vivre qu’aux dépens d’un maître, d’un parti ou d’un régime politique.Le message est enfin destiné aux insulteurs de la Toile qui n’ont pas conscience qu’ils souillent en insultant.Je leur adresse ce message dans un état émotionnel : le rire, et dans un état d’âme : la compassion.Et voici, en sus, un texte composé le 30 mars 2018 :Intellectuels, entendez les crépitements de leur tambour!Ils nous disent disparates, mais déjà disparates, nous dérangeons leurs desseins liberticides. Par nos moyens non-violents : par la pensée, par la parole, par le verbe, par l’art, par la musique, nous contribuerons à infléchir leurs tendances totalitaires.En chœur nous pouvons chanter quelques titres de Tiken Jah Fakoly : « On a tout compris » « Le pays va mal » « Y en a marre » Qu’ils dansent si le cœur leur en dit.Nous écrirons en nous inspirant de « l’unité et la lutte » d’Amilcar Cabral, du « Consciencisme » de Kwame N’Krumah. Qu’ils lisent si ça les enchante. Nous parlerons de liberté, d’égalité d’indépendance, et de souveraineté à la manière de Patrice Lumumba ou de Sékou Touré. Qu’ils écoutent s’ils veulent.Comme Amadou Hampaté Ba, comme Thierno Bokar, nous ferons des recommandations. Qu’ils les prennent s’ils le désirent.Nous penserons, nous écrirons, nous chanterons, n’en déplaise à ceux qui veulent bâillonner, à ceux qui veulent ligoter.Que ferez-vous des intellectuels de l’intérieur qui vous agacent? Vous les emprisonnerez comme Ali Idrissa, Nohou Arzika, Moussa Tchangari, Lirwana Abdramane et leurs dix-neuf compagnons d’infortune? La pensée, l’écrit, la parole et la mélodie ne s’emprisonnent pas.Et nous de l’extérieur, que ferez-vous de nous? Des apatrides? Vous êtes des résidents. Vous dites que nous sommes des exilés. Mais le Niger est vôtre patrie, autant qu’il est la nôtre.Parce que le Niger est notre patrie, nous entendons, chaque fois que nous en ressentons le besoin, user de la pensée, de la parole, de l’écrit, pour exprimer nos opinions. Pour ce faire, nous n’attendons d’autorisation de personne. Nous sommes liés à la patrie par un cordon ombilical.Les intellectuels que je connais, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur, ceux dont je suis proche, et avec lesquels je partage le même idéal, ne font pas œuvre de destruction. S’ils critiquent c’est pour alerter, s’ils dénoncent c’est pour avertir. Ils sont dans leur rôle. Et, parfois, quoiqu’on dise, ils font des propositions.Les problèmes débutent quand ceux qui gouvernent considèrent que ces intellectuels se mêlent de ce qui ne les regarde pas, quand ils disent que les affaires de la patrie ne sont pas leurs affaires. Ou encore quand ils infantilisent ces intellectuels au point de penser qu’ils ne peuvent penser librement. Qu’ils ne peuvent penser sans maîtres politiciens.Ici, il est question de vérité, d’égalité, de liberté et de justice.La liberté, l’égalité, la justice, ces intellectuels les veulent pour eux-mêmes et pour tous.La vérité, ils la cherchent, ils la veulent, ils s’engagent pour elle, en sachant qu’ils n’en ont pas le monopole, que les autres, les gouvernants, les gouvernés, le pouvoir ont leurs vérités, et que c’est de la synthèse de ces vérités plurielles que sort la vérité acceptable par tous.La vérité, comme le soleil se lève partout : à l’intérieur comme à l’extérieur. Et la paume du pouvoir ne peut la cacher.Renoncer à la pensée, à l’écrit, à la parole, à l’art, c’est renoncer à notre mission. Nous ne pouvons le faire qu’en nous reniant. Telle n’est pas notre intention. Nous n’abdiquerons pas!

Farmo M.

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