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L’Afrique seule face à l’Occident collectif ou Le communisme qui était mort et enterré à Berlin en Novembre 1989, est-il en train de triompher à Pékin et à Moscou en 2022 ?

A la découverte de Maurice Barrès, le vrai penseur de la Négritude, selon Senghor

Leçon de Pensée Critique de Jean-Paul Pougala

Dans mon livre autobiographique en italien « In Fuga dalle tenebre », j’accuse par erreur de racisme anti-noir, mes enseignants italiens qui m’ont insulté devant tous mes camarades, comme le professeur de Politique Economique, Corralini, qui m’avait crié dessus durant l’oral d’un examen et ce devant tous mes camarades italiens que de toute sa vie de professeur, j’étais l’étudiant le plus idiot qu’il avait rencontré et ce, pour n’avoir su lui dire à l’oral le montant auquel s’était négocié à la bourse de Milan la veille de cet examen, les dernières émissions des bons de trésor italiens à 5 ans et 10 ans.

Cela s’est passé en 1990. Et j’ai mis 32 ans, pour qu’à partir du 24 février 2022, après l’entrée des militaires russes en Ukraine, en écoutant tous les soirs les économistes italiens de mon âge, c’est-à-dire, ceux-là mêmes qui étaient mes camarades au moment des insultes, que je me rende compte que c’est moi qui avais fait fausse route à traiter le professeur Corralini de racisme.

Non, il n’en était rien.

En écoutant mes collègues économistes italiens tenir les mêmes propos pour expliquer aux téléspectateurs tous les soirs que les sanctions contre la Russie allaient mettre toute l’économie russe à terre en moins de deux semaines, en les écoutant tous, sans exception nous expliquer que le PIB de la Russie était égale à celle de l’Espagne, et qu’un si petit pays, n’aurait jamais tenu le choc des sanctions des Etats-Unis, j’ai fini par comprendre que le vrai rôle de l’école n’est pas celle de former et d’éduquer, mais celui d’asseoir une certaine pensée, même lorsqu’elle ne correspond à aucune réalité.

Je me suis ainsi souvenu du fait que les enseignants italiens qui me détestaient me reprochaient tous une chose : le fait que je n’acceptais pas tout ce qu’on nous enseignait.

Lorsque le professeur de Théories de Développement Economique fait un cours dans lequel il explique que les africains sont pauvres à cause de leurs dirigeants corrompus, j’avais immédiatement objecté, en partant de ma propre misère à Nkongsamba. J’avais alors tenté d’expliquer à l’enseignant qu’il ne me semblait pas que nous étions pauvres à Nkongsamba, parce que notre président de la République, Amadou Ahidjo avait volé quoi que ce soit, mais parce que le système économique post-colonial, resté sur une économie de rente coloniale imposée par les bailleurs de fonds comme la Banque Mondiale, n’était pas adapté à l’émancipation humaine.

Avec mon professeur de Développement Industriel, tout a bien marché, jusqu’au jour où il a essayé de nous expliquer que pour qu’un pays se développe il lui fallait la démocratie et faisait le parallèle avec l’Italie où selon lui, c’est grâce aux Etats-Unis et au modèle démocratique américain que l’Italie était sortie de la misère par une industrialisation dans tout le pays.

Je n’étais pas d’accord car je trouvais que le cours était devenu juste un contenant idéologique pour magnifier la puissance industrielle américaine. Et l’enseignant n’a pas aimé du tout que je lui dise que le moment de la plus grande industrialisation de l’Italie coïncidait paradoxalement avec la venue au pouvoir en Italie d’un dictateur, Mussolini, qui avait créé l’Institut pour Reconstruction Industrielle (IRI) qui avait servi comme base pour être le cœur de l’industrie lourde italienne et qui aura ensuite permis de nombreuses ramifications. Et qu’en conclusion, je ne voyais pas trop le lien entre la démocratie et le développement industriel d’une Nation.

Depuis 2 mois que j’écoute presque tous les soirs les économistes italiens de mon âge, j’ai fini par comprendre ce que la propagande construite à l’école, à l’université peut perdurer dans la conscience d’un être humain même super-diplômé.

Alors j’ai voulu partir de moi-même de ma rébellion depuis les bancs d’école en Italie, avec le penseur italien Giordano Bruno comme mon maître à penser pour m’interroger sur les autres intellectuels africains surtout ceux qui nous ont précédés et qui ont même eu des responsabilités politiques et institutionnelles.

Et tout cela pour essayer de comprendre où ça cloche avec les intellectuels africains qui n’arrivent pas, plus de 60 ans les indépendances à sortir le peuple africain de la pauvreté.

Je suis convaincu que pour avancer, il faut la pensée et que si on n’avance pas pour le moins au même rythme que les autres, c’est la preuve d’un déficit de pensée critique.

Si mes anciens camarades d’université italiens peuvent avoir le luxe de répéter n’importe quelle idiotie en économie, leur pays a déjà été mis sur les rails du développement industriel depuis la révolution industrielle et ils n’ont plus qu’à se contenter d’en attendre les fruits.

Mais en Afrique, nous devons encore créer, inventer. Et pour créer, il nous faut la pensée, la pensée critique. Et pour avoir la pensée, chacun de nous a été influencé par quelqu’un qui l’a précédé.

Il est tout à fait naturel que les jeunes africains qui me lisent au quotidien, finiront pas être influencés par ma pensée. Et même dans leurs écrits dans 20 ans, on retrouvera mes formules et mon style d’écriture. Et c’est conscient de cette possible influence que je m’organise à bien structurer mon opposition au système, ma rébellion, toujours en tentant de proposer la porte de sortie. C’est pour arracher ces jeunes à la critique facile et stérile qui ne propose rien.

Et c’est bien parce que j’ai été influencé par des penseurs intelligents comme Giordano Bruno que je cherche à transmettre à tous ces jeunes africains, une pensée intelligente et appropriée au contexte africain, pour tenter de faire d’eux, des protagonistes capables de dompter demain les problèmes de leur environnement.

Si nos prédécesseurs ont eu la même démarche que moi, qu’est-ce qui n’a pas marché dans la pensée qui les a éduqués et formatés ?

Aujourd’hui, je veux prendre pour exemple l’ancien président du Sénégal Senghor, parce que lui au moins a pris la peine de nous révéler dans ses écrits, l’identité de son maître à penser, le français de la Lorraine, Maurice Barrès.

Nous ferons la découverte de ce penseur français et essayerons de comprendre ce qu’il n’a pas marché dans l’influence qu’il a exercée sur Senghor.

A LA DECOUVERTE DE MAURICE BARRES LE VRAI PERE DE LA NEGRITURE

MAURICE BARRÈS

Né en 1862, mort en 1923, Maurice Barrès est un écrivain, journaliste, député et sénateur, penseur français de l’extrême droit. Il est surnommé durant la Première guerre mondiale par l’hebdomadaire satirique Le Canard Enchaîné « chef de la tribu des bourreurs de crânes ».

En 1896, Barrès fait partie d’une commission pour sélectionner les gagnants d’un concours bizarre organisé par La Libre Parole d’Édouard Drumont dont le thème est :

« Proposez les moyens pratiques d’arriver à l’anéantissement de la puissance juive en France ».

Il adhère ensuite à la Ligue de la patrie française en 1899 puis à la Ligue des patriotes de Paul Déroulède.

Dans son livre intitulé “Les déracinés”, Barrès affirme que pour être un vrai français, il faut sentir le “prolongement des ancêtres” qui est la discipline de la terre. Voilà pourquoi, pour lui, tous ces étrangers qui se disent français ne sont que des Déracinés.

A la page 40 de “Scènes et Doctrines du nationalisme”, publié en 1902, Maurice Barrès trouve qu’Emile Zola n’est pas un vrai français, mais un italien déraciné. Il écrit plus précisément :

« Qu’est-ce que M. Émile Zola? Je le regarde à ses racines : cet homme n’est pas un Français […]. Il se prétend bon Français; je ne fais pas le procès de ses prétentions, ni même de ses intentions. Je reconnais que son dreyfusisme est le produit de sa sincérité. Mais je dis à cette sincérité : il y a une frontière entre vous et moi. Quelle frontière? Les Alpes. […] Parce que son père et la série de ses ancêtres sont des Vénitiens, Émile Zola pense naturellement comme un Vénitien déraciné ».

C’est pour ce repère de penseur de l’extrême droite française que Nicolas Sarkozy, candidat UMP à l’élection présidentielle française le prend à témoin dans son discours, sur le refus de la repentance, obstacle à l’intégration, à Metz, le mardi 17 avril 2007 où il affirme :

« La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide ». (…)

« Il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde qui aient tant œuvré pour la civilisation et le développement et si peu pour l’exploitation »

Et il conclut :

« “Notre Père qui êtes au royaume des cieux, de combien de temps il s’en faut que votre règne arrive au royaume de France”, disait la Jeanne d’Arc de Péguy, la petite Lorraine qui s’est mise en tête un jour de libérer la France. […] Et sur la colline inspirée de Sion, Barrès priait d’un même élan du cœur la Vierge, la Lorraine et la France et écrivait pour la jeunesse française le roman de l’énergie nationale. »

Ce qui nous intéresse de son discours, c’est cette dernière phrase où il faut référence à Barrès.

« Et sur la colline inspirée de Sion, Barrès priait d’un même élan du cœur la Vierge, la Lorraine et la France et écrivait pour la jeunesse française le roman de l’énergie nationale ».

On peut conclure sans se tromper que Maurice Barrès incarne non pas seulement la patriotisme français, mais le fascisme français.

C’est donc quoi le lien entre le fascisme français et la Négritude ?

Où se trouve la cohérence que le bourreau qui incarne et défend l’anéantissement de sa victime en est venu à devenir le symbole de la libération de sa victime ?

MAURICE BARRÈS, LE MAITRE A PENSER DE SENGHOR

Léopold Sédar Senghor, est né le 9 octobre 1906 à Joal (Sénégal) et mort le 20 décembre 2001 à Verson (France). Il est pendant 20 ans, de 1960 à 1980, président de la République du Sénégal. C’est l’Africain le plus aimé des européens et pour cause.

Quand on lit Senghor, on sent qu’il rêvait de devenir un Blanc. Il s’y accroche comme la mouche à la poubelle.

Le 18 décembre 1978, Senghor reçoit au Palais présidentiel à Dakar pour une série d’entretiens, le poète et romancier tunisien Mohamed Aziza, aussi connu sous le nom de Chems Nadir, né le 24 décembre 1940 à Tunis, et publiés chez Stock dans le livre intitulé « La Poésie de l’action ».

A la page 65, Senghor affirme :

« J’avais beaucoup subi l’influence de Barrès. C’est curieux, Barrès m’a fait connaître et aimer la France, mais en même temps, il a renforcé en moi le sentiment de la négritude, en mettant l’accent sur la race, du moins la nation ».

Dans une émission de juin 1962 intitulée « Portrait souvenir de Barrès » de Roger Stéphane, Senghor parle de Maurice Barrès en ces termes :

« La voix de la Lorraine, l’appel de la Lorraine, c’était pour moi qui était un exilé (africain), sous la grisaille de Paris, c’était la voix de la terre sérère (tribu du Sénégal). Le sang lorrain, c’était le sang sérère. En lisant Barrès, je méditais à nouveau les leçons de mon père et comme Barrès, je faisais de plus en plus corps avec ma terre, avec ses valeurs de civilisation ».

Les valeurs de civilisation !!!

De quoi parle Senghor ?

Quelle influence Maurice Barrès a pu avoir en lui sur les valeurs de civilisation ?

Revenons au 18 décembre 1978. Cette question lui est posée 16 ans après son affirmation à l’émission. Senghor le sénégalais répond au Tunisien Aziza, l’africain parle à un autre africain, en Afrique et lui dévoile à la page 33 du livre une étonnante révélation sur les valeurs de civilisation sénégalaise qu’il a tiré de Barrès.

A la question aussi simple de Aziza : Comment a-t’il découvert que l’Afrique avait une civilisation ? Réponse de Senghor : en voyant la conversation entre le père de Senghor et un chef local. Le ton courtois entre les deux hommes lui ont fait comprendre que l’Afrique avait une civilisation.

Vous ne me croyez pas hein ?

Je sais que cela semble surréaliste.

Revenons au livre-interview de Aziza, Page 32 :

Question de Aziza :

Vous m’avez dit que votre double prénom pouvait apparaître comme une sorte de prémonition, en tous les cas, comme une incitation à ce qui allait être, plus tard, votre combat intellectuel pour le métissage.

Senghor :

J’ai découvert, plus tard, que saint Léopold était un margrave d’Autriche. J’ai eu l’occasion d’aller m’incliner sur sa tombe (en Autriche).

«Senghor », c’est un nom d’origine portugaise.

Senghor vient du portugais Senghor, et c’est probablement pourquoi il y a un «h ». Cela signifierait donc «Monsieur ».

J’ai probablement une goutte de sang portugais, car je suis du groupe sanguin «A», qui est fréquent en Europe, mais rare en Afrique noire. (…)

Du côté de ma mère, on cachait plutôt ses origines étrangères. Ma mère s’appelait Gnilane Bakhoum. «Bakhoum » est une variation dialectale de «Bokhoum », ce qui indique une origine peule. En tout cas, ma mère cachait ses origines.

(…)

Mon père était le principal notable du village, car il était, comme je l’ai dit, un grand propriétaire. Il était, en même temps, commerçant. Il achetait des arachides pour les revendre à des sociétés commerciales bordelaises.

Quand le roi Koumba Ndofène Diouf venait rendre visite à mon père, il le faisait en grand cortège, à cheval, entouré de quatre troubadours, également à cheval, qui chantaient ses louanges en s’accompagnant du tam-tam d’aisselle.

Il y avait une simplicité remarquable dans tout cela et, en même temps, la solennité d’un rituel. Je me rappelle les conversations des deux hommes. C’était le type même du dialogue négro-africain, avec son ton serein, ses mots choisis, ses formules de politesse… C’est ce souvenir qui m’a donné le plus l’impression qu’il y avait une civilisation négro-africaine, qui m’a marqué d’une façon indélébile.

A l’âge de sept ans, il m’enleva des bras de ma mère et de mon oncle, pour m’envoyer à la Mission catholique de Joal. Pendant un an, le Père Léon Dubois, un Normand, m’a dégrossi avant de me faire entrer à la Mission catholique de Ngasobil, à six kilomètres au nord de Joal, sur les bords de l’Océan atlantique. J’étais également le garçon de course du Père Léon Dubois, qui me confiait des commissions pour le Commissaire de Police, pour tel ou tel notable… En même temps, le Père Dubois a commencé mon éducation religieuse. (…)

Le Père Dubois m’initiait à la France, et d’abord à la Normandie. Il m’affectionnait jalousement, et il essayait de me soustraire aux influences de ma famille. Je me rappelle encore la brutalité avec laquelle il envoya promener un de mes frères, qui voulait me “faire sortir”.

SENGHOR, LECTEUR DE BARRES

Aux pages 111-132 de “Senghor, lecteur de Barrès” Bourahima Ouattara écrit :

« Senghor, lecteur de Barrès met en évidence les liens profonds entre deux pensées que tout paraît opposer: le nationalisme et la Négritude. Mais, s’étant abreuvé à toutes les sources littéraires et philosophiques de son époque (Bergson, Claudel, Péguy, Gide…), Senghor ne pouvait, dans sa construction de la Négritude, faire l’économie d’une appropriation de Maurice Barrès » (…)

« Senghor a subi beaucoup d’influences. Elles ont été reconnues et avouées à la condition qu’elles confluent vers l’édification de son projet de la Négritude. D’ailleurs, il se fait gloire d’avoir « subi des influences, beaucoup d’influences ». De cette apologie gidienne de l’influence sont nées chez Senghor des études aussi diverses que La Parole chez Paul Claudel et chez les Négro-Africains, Saint-John Perse et le royaume d’enfance, Pour une lecture négro-africaine de Mallarmé et Péguy en Négritie. Aussi est-ce sans peine que les critiques, à leur tour, ont tenté de définir les modalités de telles influences. Toutes cependant n’ont pas bénéficié du même traitement et du même intérêt de la part des commentateurs. Il en est ainsi de l’évocation par Senghor de Maurice Barrès comme figure formatrice de la Négritude ».

(…)

« L’exil, le déracinement et la solitude sont essentiels à la pensée de Maurice Barrès et à la Négritude naissante. Si Barrès a renforcé en Senghor quelque sentiment que ce soit, c’est bel et bien celui de la Négritude. À l’évidence, dans la mesure où le déracinement appelle un enracinement, Senghor reprendra à son compte les éléments chtoniens de Barrès à savoir la terre, le sang, la mort et les ancêtres. Cela fait écho au fameux retour du primitif et de l’archaïque dont a parlé Yves Vadé et qui loge au cœur d’une modernité en perdition. La sécrétion de tels éléments constitue par ailleurs le « dispositif idéologique de l’enracinement »

(…)

« Dans le sillage de ces critiques de la modernité, Senghor, se souvenant de sa lecture de Barrès et sans doute aussi du contexte intellectuel, élabora la ligne directrice de sa pensée. Dans Ce que l’homme noir apporte, datant de 1939 et repris en 1964 dans Liberté I, Senghor écrit :

« Sensibilité émotive. L’émotion est nègre, la raison hellène […] parce que le Nègre est émotif, l’objet est perçu à la fois dans ses caractères morphologiques et dans son essence […] le Nègre ne peut imaginer l’objet différent de lui dans son essence ».

Je retiens cette phrase de Ouattara :

« L’évocation par Senghor de Maurice Barrès comme figure formatrice de la Négritude ».

C’est Senghor lui-même qui s’empresse de nous informer que le fasciste français Maurice Barrès qui refuse à Emile Zola, son être français, parce que né des parents italiens de Venise, est la figure formatrice de la Négritude.

Si ce penseur est aussi le maître à penser qui a inspiré la nationaliste de Nicolas Sarkozy qui considère que la colonisation a été une œuvre de bienfaisance et de civilisation des sauvages, par déduction, cette figure formatrice de la Négritude a contribué à faire créer un mouvement à la gloire de la colonisation française et dans aucun cas, pour la défense de la liberté et de l’émancipation du Noir, puisque par définition, le bourreau est un libérateur, le bourreau est un bienfaiteur.

Voilà pourquoi dans le même discours, Nicolas Sarkozy parle de Maurice Barrès et surtout affirme que :

« La France n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide ». (…) Il n’y a pas eu beaucoup de puissances coloniales dans le monde qui aient tant œuvré pour la civilisation et le développement et si peu pour l’exploitation ».

Apparemment, Nicolas Sarkozy n’était pas au courant du fait que sur les 10 pays les plus pauvres du continent africain, 9 étaient ces anciennes colonies françaises où selon lui, la France avait tant œuvré pour le développement.

CONCLUSION

Avec la guerre en Ukraine, c’est tout l’Occident qui est devenu la risée du monde.

L’obscurantisme de leurs penseurs du 19ème siècle qui ne laissait aucun espace pour prendre du recul et se remettre en question a fini par leur monter à la tête et en bonne foi, ils se sont cru invincibles.

Le problème est celui des intellectuels africains qui sont allés à l’école occidentale et qui cumulent les mêmes tares d’une arrogance sans limite et une condescendance vers les autres qui n’a pas d’égal.

Nous nous sommes toujours demandés, pourquoi des millions d’africains sont allés étudier en occident et 60 ans après, on ne voit pas en quoi consistent leurs apports au développement du continent africain.

La vérité est que si les enseignements qu’ils ont reçus des professeurs et penseurs occidentaux, qui étaient pour la plupart des suprématistes blancs n’avaient pas pour objectif de les libérer ou de les développer, mais surtout et avant toute chose d’affirmer la supériorité raciale des européens.

Lorsqu’à l’unanimité tous les européens vous disent que la Chine va coloniser l’Afrique, c’est comme si toute la violence coloniale qu’ils ont déchainée sur l’Afrique en plus de 5 siècles n’avait jamais existé et que le plus grave ce sont les chinois.

On retrouve la même amnésie sélective en Ukraine.

Je suis stupéfait de voir à quel point, les européens sont solidaires pour la souffrance du peuple ukrainien devant les bombardements russes, comme si les bombes que les mêmes 30 pays de l’Otan se sont tous mis ensemble pour aller larguer sur les irakiens qui ne leur avaient rien fait étaient des fleurs.

C’est comme si le calvaire des Afghans qui les ont subis pendant 20 ans pour une faute qu’ils n’avaient pas commise ou tout au moins pas collectivement, n’avait jamais eu lieu. Et que la fuite de Kaboul des armées de l’Otan du mois d’Aout 2021, n’avait jamais eu lieu, ou tout au moins pas dans ce siècle-ci.

C’est la pensée qui fait défaut.

Nous sommes devant une pensée viciée par trop de matérialisme. On avait fêté trop tot la fin du communisme et le triomphe du capitalisme.

Nous vivons en 2022, l’épilogue de cette confrontation et nous nous rendons compte très vite qu’il y avait un décalage entre ce que la pensée nous avait annoncé, la victoire de l’individu sur le collectif, le triomphe du citoyen sur l’état.

Et les penseurs africains qui nous ont précédés ont construit leur jugement et leur jugement autour de ce faux postulat.

La pensée de Barrès est basée sur ce qu’il appelle « le culte du Moi ».

Pour lui, le premier devoir d’un être humain doit être celui de défendre son moi contre les « Barbares », contre tout « ce qui risque de l’affaiblir dans l’épanouissement de sa propre sensibilité ».

C’est ce « culte du Moi » qui est en train d’aveugler l’occident dans une véritable compétition à armes égales entre plusieurs nations de la planète et ils sont tous perdu.

La guerre qui a commencé le 24 février 2022 en Ukraine et qui va continuer dans une nouvelle formulation d’un nouvel ordre international, est avant toute chose, une guerre entre l’Etat et l’Individu, entre le Moi de Barrès et le Nous de Confucius.

Sur cela, Senghor a fait son choix et a préféré le Moi de Barrès. Malheureusement, ce choix n’a pas été bénéfique pour l’Afrique.

La pensée qui a accompagné les intellectuels africains qui nous ont précédés était erronée depuis le départ. C’est venu le moment de nous joindre à un autre monde porteur d’une autre pensée, celle du Nous, celle de la primauté de l’Etat, du collectif.

Le communisme qui était mort et enterré à Berlin en Novembre 1989, est-il en train de triompher à Pékin, à Moscou en 2022 ?

Jean-Paul Pougala

Lundi le 25/04/2022
(re-publié le dimanche 08/10/2023)

P.S : Notre Conseil de guerre aura lieu samedi prochain 14/10/2023 à Guangzhou, dans le sud de la Chine. Merci de contacter le secretariat par whatapps +33-606496058, pour nous annoncer le jour et l’heure de votre arrivée afin que le nécessaire soit fait à temps pour vous diriger vers notre hôtel collectif à tous, où probablement va se tenir le Conseil de guerre.

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