50 ans après l’exécution à la peine capitale le plus médiatisé de celui que les historiens camerounais considèrent comme le dernier (des mohicans ?) des maquisards le plus précieux d’Ahidjo et dont le corps fut enterré couler dans du béton, Ouandié ne meurt toujours pas !
Martyr, il l’aura été jusqu’au bout. Jamais dans l’histoire des exécutions publiques, un homme n’aura été aussi serein devant la mort. Même les bourreaux chargés de balancer la sale besogne sont étrangement surpris par son courage. Eux qui étaient habitués à voir des condamnés pleurant, suppliant à quatre pattes, implorant dans toute la pitié la clémence du roi, lorsque ce n’était pas celle de Dieu le père. En effet, le dernier feuilleton de la vie d’Ernest Ouandié qui se tourne dans les hauts plateaux de l’Ouest, à Bafoussam, était plus qu’un spectacle. Cinquante ans après son exécution en janvier 1971, le peuple camerounais veut savoir, alors que ses bourreaux vivants, décédés 20 ou 30 ans après son assassinat sont aujourd’hui comme maudit dans l’enfer de l’oublie. Les restes du président Ahidjo mort et abandonné loin du Cameroun en 1989 ne peut-il pas être interprétés comme la conséquence de cette malédiction qui continue à s’abattre sur le Cameroun? Et que dire du président Biya, rassasié de jours, fatigué, épuisé, de plus en plus absent mais, redoutant la retraite, synonyme d’un repos mérité.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est question de s’interroger même sur la personne de Ouandi Ernest, le maquisard le plus redouté des autorités coloniale de Yaoundé.

Qui était Ernest Ouandié ?

Fils des feus Ndjomo de Bangou et de Kanseu (Badoumguia/Bana), Ernest Ouandié né en 1924 près de Bana dans le Haut –Nkam, était le troisième fils d’une famille polygamique de sept enfants dont trois de sa mère à savoir Boutchang Mathieu né vers 1919 à Bangou et Ndjomo dite Ndiekou Marthe née vers 1927 à Bana. C’est sous la férule d’un militaire qu’il va recevoir une éducation de guerrier. Vivant à Bafoussam chez son oncle Sangong Fongannmegne Joseph né vers 1898 à Bangou, polygame de 25 femmes, ancien militaire des l’Armées coloniales allemande et ensuite française avec le grade de soldat de deuxième classe, fut celui qui allait envoyer le jeune Ouandié pour la première fois à l’école. En 1937, il est inscrit au cours moyen première année à l’école régionale de Dschang où il obtient tour à tour en pleine deuxième guerre mondiale le certificat de fin d’étude primaire et son entrée à l’école primaire supérieure de Yaoundé. Dans son rêve de faire du Cameroun une grande Nation avec des têtes bien faites, le jeune Ouandié choisit la section pédagogie et en sort nanti d’un diplôme de moniteur en 1943. Dans toutes les villes où il va enseigner, il se fait remarquer par son dévouement et son engagement syndical et politique pour la défense des siens face à une administration coloniale vorace. Dans le souci d’éteindre la montée fulgurante de l’UPC, les colons français commettent l’erreur de disperser les cadres de ce parti dans ce qui est convenu d’être appelé « les affectations disciplinaires ». Ces cadres vont profiter de leur présence dans l’arrière pays pour implanter durablement le parti du crabe. Il va enseigner dans les établissements publics où il va tour à tour exercer comme moniteur à Yaoundé, Eséka/Edéa, Douala et Batouri, la ville la plus au centre du Cameroun. En enseignant à Edéa, il milite dans l’Union des syndicats confédérés du Cameroun. Après quelques mois d’affectation à Dschang où il fonctionne comme un poisson dans l’eau, il est réaffecté à Douala comme directeur de l’école publique de New Bell Bamiléké en novembre 1948 alors qu’il venait de tisser des relations solides avec le chef Foréké Djoumessi Mathias. Il va épouser dans son premier mariage la fille de Ndeffo Pikup serviteur du chef Babouantou. A cause de son engagement politique mal supporté par son beau père et le chef Babouantou, ce mariage devait prendre brutalement fin. Ouandié n’étant pas près pour quelque chantage que ce soit pour une femme qu’on conditionnait par l’abandon de son engagement politique. Affecté à Edéa dans le cadre de son travail, il convole pour la deuxième fois en juste noces avec la ravissante Marthe. Une jeune femme Bassa’a originaire d’Edéa très engagée en politique comme son époux avec qui elle donnera au monde deux enfants. Sangong Philippe le premier né, homonyme de son militaire d’oncle et Kamseu Emilienne homonyme de sa regrettée mère. À ces deux enfants, pouvaient s’ajouter d’autres officieusement connus. Dans le maquis du Ndé, Marie Sen une Banen originaire de Ndikiniméki, était l’une de ses concubines sous maquis, avec qui il n’avait pas d’enfant. Faite prisonnière en 1969, cette dernière mettra auprès des forces de l’ordre de précieuses informations sur la vie de Ouandié. En septembre 1952, il est élu vice-président de l’UPC chargé de l’organisation et directeur de la voix du Cameroun au deuxième congrès d’Eseka. La menace Ouandié rend fou le Haut Commissaire qui l’affecte de nouveau à Doumé à l’est du pays, puis à Yoko, contrée qu’il connaissait déjà pour y avoir plusieurs fois sséjourné pour les vacances chez son grand frère Boutchang Mathieu ( sa femme Yagoué était une Babouté). Ouandié mit cette affectation à profit, apprend la langue Babouté, le Sanaga et à l’image d’un globe trotteur, il implante durablement l’upc dans le Mbam. Pour le parti, il va effectuer un triple voyage à caractère politique en Chine, à Paris et à Moscou. Avec la nomination du truculent Roland Pré en 1954 comme Haut Commissaire du Cameroun, ce dernier critiquait les options de René Hoffher et mit en exécution la première étape de son agenda caché : regrouper les cadres de l’UPC dès janvier 1955 à Douala pour mieux les tenir à l’œil. Lors d’une conférence donnée à Douala à la salle de fêtes d’Akwa par le franco-ssénégalais Léopold Sédar Singhor qui tentait vainement à convaincre les Camerounais de renoncer à l’idée d’indépendance du haut de son agrégation, Ernest Ouandié présent n’hésita pas à le rabattre le caquet. La contestation va aller grandissante, ce qui va aboutir aux événements sanglants de mai 1955, l’abolition de l’UPC le 13 juillet de la même année et le début de la contestation dans la clandestinité.

Que reprochait-on vraiment à ce nationaliste?

Plusieurs chefs d’accusations pesaient sur Ouandié. Les autorités légales de Yaoundé l’accusait de tentative de révolution, d’organisation de bandes armées, d’assassinat, d’incendies et de destructions volontaires, des arrestations et séquestrations, commanditaire d’un coup d’état en préparation contre le président de la République Ahidjo. On l’accusait aussi d’organiser de pillages en bandes et de complicité desdits crimes, tout ceci résumé sous le motif générique d’atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat. Sa Majesté Sokoundjou Jean Rameau le roi des Bamendjou affirme que peu avant l’exécution, Ernest Ouandié il ne souhaitait pas qu’on exécute des innocents, car il considérait ces camarades qui l’accompagnaient et qui étaient condamnés avec lui comme des innocents. Pour lui, Ouandié était un vrai nationaliste et il considérait qu’être exécuté pour une cause nationale était un honneur. Avant qu’il ne soit attaché au poteau d’exécution, il avait entonné une chanson, toujours avec le sourire conclut-il.
Après l’exécution de ses deux compagnons, Tabeu Gabriel alias “Wambo le courant” et Fotsing Raphaël, accusés d’avoir voulu tuer le président Ahidjo dans le cadre du complot dit de la “sainte croix”, Ouandié entendant faire ses recommandations avant de tirer sa révérence : celle de ne pas voir bander ses yeux, un véritable défi lancé contre ses bourreaux dans tout son stoïcisme, en regardant bien en face la mort. Serait-il exagéré de présenter ce courage comme un véritable cas d’école ?

Jean Pierre Dupont dans un article intitulé les dernières prophéties d’Ernest Ouandié, revient sur le respect des dernières volontés de ce dernier qui dit-il avait demandé une bière avant son exécution en ces termes : « Donnez moi une bière et non une bouteille de bière ». Comment réduire Ouandié à un simple disciple rigolo de Bacchus, alors que ce dernier avait juré la main sur le cercueil de Moumié en Suisse de le venger par tous les moyens dès son retour au Cameroun. Toutefois, ces révélations tranchent avec les résultats de nos enquêtes menées sur le terrain. Car des témoignages concordants s’accordent à dire que le précieux prisonnier de Yaoundé avait décliné toutes les propositions à lui posée si bien que les autorités redoutaient des risques d’une mort par suicide. Le Sous Lieutenant Kom Joseph nous a confié que le 15 janvier 1971 de bonnes heures, il avait reçu la lourde mission d’aller informer Ouandié Ernest, Tabeu Gabriel et Fotsing Raphael chacun dans sa cellule du rejet présidentiel à leur recours en grâce et ensuite, de leur exécution le même jour. D’après ce militaire, au moment où Tabeu Gabriel choisissait un poulet « coq» braisé et une bouteille de whisky « Johnny Walker », Ouandié Ernest rejeta cette proposition en ses termes : « vous voulez me nourrir ? Est-ce qu’il y en aura assez de quoi manger pour vous qui resterez ? Est-ce qu’il aura assez pour tous les Camerounais? » « Sur ces paroles qui sonnèrent dans ma tête comme un marteau prophétique, poursuivit le Sous Lieutenant, je ne savais quoi lui dire. Un temps de silence dans cette pièce à peine éclairée marqua un moment d’arrêt alors qu’une sueur glaciale parcourait frénétiquement mon corps. J’ai pensé toute suite à Jésus Christ sur la croix demandant aux femmes de pleurer plutôt pour leurs enfants, avait-il conclu». Le Fo Jean Rameau Sokoundjou va quelque peu confirmer ces déclarations par la reconnaissance du fait que Ouandié au moment de son exécution n’était plus physiquement que l’ombre de lui-même. Il avait perdu dit-il plus de la moitié de son poids à la suite de toutes sortes de tortures que Fochivé et Kamè avaient appris auprès des tortionnaires français du Vietnam et de l’Algérie.

Pourquoi Yaoundé détourne le ralliement de Ouandié en une capture ?

Comme il fallait s’y attendre, le sadisme et la duplicité politique des autorités de Yaoundé, biberonné à la mamelle coloniale était dans l’impossibilité de surpasser la haine congénitale incrustée dans son ADN contre le prisonnier historique Ouandié. Tout était parti le 19 août 1970 à Mbanga où le commandant en chef de l’ALNK sans doute sous pression, avait décidé de mettre fin au grand suspens sur sa personne en se rendant. Une véritable bataille devait s’ouvrir autour de son arrestation ou de son ralliement. Pour Yaoundé qui avait plusieurs fois lancé les appels aux ralliements des maquisards pour la paix, au point de mettre certaines autorités à contribution, devait prendre contre toute attente un virage à 190 degré contre le ralliement de Ouandié, sous prétexte que ce temps était révolu. Il ne faut surtout pas laisser croire au peuple Camerounais et à la communauté internationale que ce fut un ralliement. Les mots ralliement, reddition, capitulation ne devaient à aucun moment être rattaché à la présence de Ouandié. Il fallait tout faire pour réduire le champ lexical autour de sa capture, son arrestation et de surcroît par la population. Question de ridiculiser l’homme, et surtout de montrer du doigt l’étroitesse de Ouandié. Cela s’appelle tuer le héro de l’homme.
Malgré les manipulations du gouvernement Camerounais, et n’en déplaise aux fossoyeurs de l’histoire de notre pays, Ouandié s’était fait rallié.
Après l’assassinat par empoisonnement au Tallium de Moumié par l’agent secret français William Bechtel en 1960, Ernest Ouandié après son exile décide de rentrer au Cameroun dans la clandestinité le 21 juillet 1961 pour réorganiser l’ALNK devenue un serpent à plusieurs têtes, question de faire bouger les lignes par la lutte armée. Sous la conduite du Commandant Etienne Mobil alias « man no pass », alias « volcan de feu », son secrétaire Makembé Tollio dans le maquis du Mungo au Mont Koupé zone Kribi. Ernest Ouandié réorganise progressivement l’ALNK et mutualise les forces avec les cadres encore fidèles à l’UPC dans le Nyong et Kellé et la Sanaga Maritime. Le 13 septembre 1962 et le 25 avril 1963, il préside deux Assemblées populaires sous maquis qui décident de la création du Comité révolutionnaire et d’un État major de l’ALNK. Enseignant de formation, il inaugure l’enseignement de l’art de la guerre révolutionnaire, ouvre l’école des cadres politiques qui ne tardent pas à porter des fruits. Partant de son exemple et s’inspirant de ses cours récupérés lors des raids de l’armée sur les maquisards, Samuel Kamè va aussi entreprendre une formation similaire pour former les militants et sympathisants de l’UC/UNC à une lutte révolutionnaire. Après la découverte et la destruction du maquis du Mont Lonako, Ouandié replie tour à tour dans le maquis de Melong, de la région de Mouya dans le Ndé, de Tongo dans le nord Makombé où il met sur pied un hôpital des maquisards, avant d’être isolé par le harcèlement des forces de l’ordre dans le mont Batcha versant Haut Nkam. Lâché par les uns et trahi par les autres, Ouandié devenu très barbu, fatigué, finit par se rendre le 19 août 1970. « Je suis Ernest Ouandié » se présente t-il aux gendarmes à Mbanga. Ce fut d’abord la débandade de ces derniers avant d’être gentiment rappelé par leur étrange visiteur. À la suite de quelques coups de file à Bafoussam, Douala et Yaoundé, le prisonnier le plus recherché se laissait passer les menottes sans résistance. Yaoundé exulte ! L’appareil de l’Etat au travers de Jean Fochivé et Samuel Kamé comme des boulangers en quête de légitimité, devaient rentrer à l’usine pour la fabrication des « vérités» de l’Etat en vue de tuer l’âme du héro vivant en Ouandié. C’est ainsi qu’on emmena habilement les pauvres populations à applaudir les raisons d’état de sa condamnation à la peine capitale. Il ne faut surtout pas qu’on dise qu’il s’est rendu. À ce sujet, une course à la montre est animée par les autorités autour de son ralliement que l’on veut absolument transformer en une capture. Deux gendarmes vers qui Ouandié s’était présenté, ayant divulgué leur témoignage sur ce ralliement ont été portés disparus. Ils étaient allés contre la version gouvernementale croyant que Ouandié était un prisonnier comme les autres. Pour Abada Apollinaire, secrétaire général de l’inspection Fédérale d’administration de la région de l’Ouest dans son procès verbal du 29 août 1970 rapporte dans la version officielle que le chef rebelle a été arrêté par les populations :
Il rapporte que le chef rebelle avait abandonné son poste de commandement dans la zone de Tongo pour rejoindre le mungo où Monseigneur Ndongmo devait l’accompagner à une réunion des leaders de l’opposition en Europe. Ouandié et ses 40 hommes ont traversé le pont du Nkam en plein jour. Ils s’étaient déguisés en paysans revenant des champs et transportant qui un fagot de bois, qui un panier de vivres dans lequel ils avaient dissimulés leurs armes. Le dernier chef rebelle qui a erré dans le mungo pendant plusieurs jours et nuits sans boire ni manger s’est vu obliger de demander à un paysan des environs de Mbanga de le diriger chez le prêtre. L’alerte fut aussitôt donnée et Ouandié fut encerclé et capturé par la population qui sont allé le remettre au sous préfet de Mbanga ». Cette version officielle nous semble bien loin de la réalité car pour les autorités de Yaoundé, il ne faut pas laisser filtrer la moindre bravoure venant de Ouandié. Le même rapport précise qu’à peine arrêté, le président de l’UPC avait commencé à livrer ses complices. Ce qui n’était pas vrai. Ouandié ne pouvait donner aucun nom. Car Jean Fochivé et Samuel Kamè à la manœuvre étaient bien plus capable de ses enfumages. Une liste de noms du maquis dit « kribi » dans la localité de Loum refugiés à Tombel fut dressée. Elle est dénommée « liste des complices rebelles dénoncée par Ouandié » et diffusée à l’intention des chefs de Brigades Mixte Mobiles de Bafoussam, Bafang et Kumba en vue de les localiser. Parmi eux plusieurs vont perdre la vie des suites de tortures atroces à la BMM : la gégène ou la balançoire couplée à la bastonnade, des décharges électriques sur les parties génitales ou dans des fûts d’eaux glacés, des orteilles et des doigts écrasés aux marteaux, des ongles arrachées par les tenailles, des bouteilles dans le sexe de la femme ( Marie Tchat), la traque des personnes scarifiées traitées à tort ou à raison de maquisards…
L’objectif recherché est de démobiliser les troupes maquisards, en diabolisant le chef de l’ALNK auprès de ceux qui continuaient encore le combat en brousse. Voici la liste non exhaustive des combattants prétendument trahis par Ouandié.

Noms de suspects Localités Rôles joués Loum/Tombel
Mawa jean Tombel quartier 5 Rallié clandestin, ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Jean Nowo alias Jean longueur Nyassosso Planteur
Chef du maquis kribi « Maquis kribi »
Kenmegne Jean Bafang ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Sakadia Holo Tombel Rallié clandestin, ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Ngonga Commerçant à Kumba Rallié clandestin, ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Sandjo Jean Tombel Collecteur financier rebelle « Maquis kribi »
Ngatcheu Michel Originaire de Balengou à Tombel Rallié clandestin, ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Nguyakap Tailleur à Tombel Rallié clandestin, ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Gabriel Originaire de Dschang à Tombel Rallié clandestin, ravitailleur rebelle « Maquis kribi »
Nana Maurice Originaire de Bangangté à Tombel Rallié clandestin, ravitailleur et financier rebelle « Maquis kribi »

Ces noms donnés par des informateurs et des populations torturées furent mis à l’actif d’Ouandié, largement diffusés et suivi des commentaires l’accusant de livrer les camarades aux forces de l’ordre. À cet effet, un tract sans entête vraisemblablement des autorités administratives contre Ouandié fut massivement diffusé dans les régions de de Tombel, le Mungo et le Haut-Nkam. Il était intitulé « Ouandié nous a vendu, sortons du Maquis »

Ouandié une fois arrêté a juré ne pas mourir seul
Ouandié est un mauvais chef ;
Ouandié a indiqué toutes nos cachettes
Ouandié est un fingouong ;
Ouandié a déjà trahi 1000 combattants ;
Ouandié n’est pas courageux ;
Ouandié livre les camarades à l’ennemi.
Sortons du Maquis et rallions nous,
Les maquisards n’ont plus de chefs !
Ouandié nous a vendu. Sortons avec notre machette ;
Sortons avec l’arbre de la paix en main, le maquis est fini !
Sortons sans crainte comme les autres,
Nous sommes les derniers au maquis
Ouandié nous a vendu.
Connaissant la détermination de Ouandié, ce tract qui a sa version anglaise tout comme la listes « des complices » prétendument cité par Ouandié, relève simplement de la manipulation du gouvernement Camerounais dans l’objectif d’ annihiler le charisme et l’héroïsme de la personne de Ouandié. Dans le même élan des manipulations orchestrées par Samuel Kamè, le théoricien attitré de l’inhumanité et la fourberie, une pluie de motions de soutien s’arrose sur le président Ahidjo et son épouse. Ces motions étaient suivis des condamnations à n’en plus finir contre le supposé coup d’Etat manqué de Ouandié et compagnie, des propositions de sa sentence appelant à tour de rôle à la peine capitale. Ces condamnations vont balayer toute la région de l’Ouest, une véritable rivalité d’adresse entre les sous-sections et sections de l’UNC, OFUNC et JUNC meublant les mois d’octobre, novembre voir décembre 1970.
D’autres montages similaires vont se multiplier avec pour l’unique objectif, dénuder le chef de l’Armée Nationale de Libération du Kamerun.
Nous avons par exemple l’histoire d’un mandat cousu de fil noir, par lequel Ouandié aurait délégué Monseigneur Ndongmo d’aller lui chercher de l’aide auprès du président Algérien Houari Boumediene. Cette industrie devait aussi fabriquer une autre histoire de 700.000f que les maquisards disait-on avaient tiré d’une attaque contre les planteurs européens du mungo, et que Ouandié avait reçu 100.000f de cet argent que Ndongmo gardait comme trésorier des maquisards. Pour cette question d’argent Fochivé le directeur général du (DIRDOC) va monter une véritable cabale, une kyrielle de mise en scène visant à clouer au pilori Ernest Ouandié pour justifier aux yeux de la communauté nationale et internationale pourquoi il ne mérite pas la grâce du Conseil de la magistrature, mais la condamnation à mort. Connaissant jusqu’ où pouvaient aller les « boulangers de Yaoundé», l’audition que nous présente Paul Valentin Emog, dans son livre Le porteur de cornes, audition que nous même avons découverte dans les archives de la direction générale des Etudes de la Documentation et de la Sécurité (DIRDOC) du mois juillet 1970, nous laisse quelque peu perplexe sur son authenticité.
Voici l’interrogatoire du commandant de l’Alnk et d’autres accusés traduits devant le Tribunal militaire assuré en 1970 par le directeur du Sedoc Jean Fochivé au « four à pain » :

La sécurité : M. Ouandié Ernest, dans vos déclarations, vous avez abondamment mis en cause Mgr Ndongmo. Vous avez donné des détails sur les contacts que vous n’avez cessé d’avoir depuis que vous êtes revenu sous maquis. Vous avez dit tout l’appui, le concours, l’organisation matérielle et morale à laquelle il participait depuis que vous êtes sous maquis.
Ouandié : Voila. Parler de soutien et d’appui depuis que je suis au maquis, de la part de Mgr Ndongmo, ce serait vraiment l’accabler. J’ai dit lorsque je suis entré dans vos locaux que j’ai eu des contacts d’abord avec l’abbé Ndongmo en 1962, par la suite avec M. Ndongmo déjà devenu évêque, deux fois en 1966, et deux fois en 1970.
(…) il est vrai que cette année je ne me suis déplacé de mon PC que sur invitation expresse de Mgr Ndongmo qui disait avoir urgemment besoin de moi. Lorsque nous nous sommes rencontrés, il m’a fait état de la possibilité de m’aider à rencontrer mes copains à l’extérieur.
La sécurité : vous avez dit également que Mgr Ndongmo gérait une partie des fonds et tout récemment, nous savons qu’il vous a fait porter 100 000 francs. Il a dit lui-même que ces 100 000 francs provenaient d’un montant de 700 000 francs qu’un certain Fotsing Raphaël avait été cherché à Kumba et nous savons aussi (et vous l’avez reconnu) que cet argent provenait de l’assassinat des Grecs dans le Moungo en 1965. Voulez-vous confirmer ce point ?
Ouandié : Pardon ? Veuillez répéter, je ne comprends pas.
La sécurité : Je répète M. Ouandié vous avez dit que Mgr Ndongmo gérait une partie des fonds et tout récemment, nous savons qu’il vous a fait porter 100 000 francs. Il a dit lui-même que ces 100 000 francs provenaient d’un montant de 700 000 francs qu’un certain Fotsing Raphaël avait été cherché à Kumba et nous savons aussi (et vous l’avez reconnu) que cet argent provenait de l’assassinat des Grecs dans le Moungo en 1965. Voulez-vous préciser le point de la gestion ?
Ouandié : Il est exact que les 100 000 francs qu’il m’a fait parvenir tout dernièrement provenaient justement de ces 700 000 francs. C’est vrai que nous avons déposé chez lui une somme de 700 000 francs pour faciliter simplement nos commissions
La sécurité : voulez-vous préciser, comme vous l’avez dit, que vous en tant que commandant en chef de l’Alnk, que cet argent provenait de l’attaque sur des planteurs européens dans le Moungo ?
Ouandié : Enfin, je sais que cet argent m’avait été envoyé par des officiers de notre armée.
La sécurité : C’est-à-dire par ceux que nous appelons les rebelles, les criminels, qui sont sous maquis vos types, hein ?
Ouandié : Vous n’allez pas me prêter votre langage !
La sécurité : (…) Voulez-vous nous dire si vous étiez au courant de ce complot de 1968 ?
Ouandié : À aucun moment je n’ai été mêlé, de près ou de loin, à cette histoire de complot que d’ailleurs je suis venu prendre connaissance rien que dans vos locaux.
La sécurité : Lors de votre capture par nos militants dans le Moungo, vous avez été trouvé porteurs de papiers, entre autres un mandat du 28 mai 1968, par lequel vous déléguiez Mgr Ndongmo auprès du gouvernement algérien, plus précisément auprès du président Boumediene pour demander l’aide matérielle et un soutien au profit de la rébellion que vous dirigez. Voulez-vous préciser dans quelles circonstances vous avez établi ce mandat ?
Ouandié : Depuis que je suis dans vos locaux, j’ai toujours soutenu que ce mandat était faux, que je n’avais jamais délégué Mgr Ndongmo où que ce soit.

Selon Mongo Béti dans Main Basse sur la Cameroun, Ouandie fut torturé et maintenu au secret pendant plus de cinq mois, ne pouvant pas rencontrer ses deux avocats français Maîtres Jean Jacques de Félice et Jacques Vergès. Ses bourreaux incapables de tirer la moindre information de lui fabriquent toutes sortes d’affabulations pour l’accabler. À l’entame de cette audition, ce qu’on prétend qu’il a dit semblait a des questions pour lui tirer les vers du nez et vice versa avec Ndongmo : « M. Ouandié Ernest, dans vos déclarations, vous avez abondamment mis en cause Mgr Ndongmo ». À regarder plus près, il était pratiquement impossible pour le chef de L’ALNK d’accabler Ndongmo au profit de ses bourreaux. D’après Albert Mukong l’auteur du célèbre livre « Un prisonnier sans crime le codétenu de Ouandié, il n’était pas question d’aider le camp d’en face, « cela relevait du miracle. Fochivé disait des choses en vos lieux et place et prétendait que nous l’avons dit. La confrontation serait le bien venu. Mais à aucun moment malgré la demande de Ouandié, ces deux n’avaient été confrontés. Fochivé annonçait à la population ce qu’il voulait, mettait l’information qu’il voulait dans ce qu’il appelait coup d’état. Montait, démontait à sa guise, voilà pour quoi ils avaient refoulé les avocats de Ouandié, puisqu’il était joueur et arbitre». Bien qu’étant en prison, c’est-à-dire privé de ses mouvements, Ouandié continuait à être aux yeux des autorités de Yaoundé, une grande menace étant donné que pour eux le chef maquisard détenait des pouvoirs mystiques capables de disparaître. Ces pouvoirs mystiques pourraient lui permettre d’entrer dans le bousin dans sa phase pacifique ou produire des effets boomerang sur ses victimes. Cela se dit en Bassa’a Tèm nì ñÿē c’est-à-dire le retour à l’expéditeur. C’est pour le contrecarrer sur cet angle que le combat fut déporté sur le plan spirituel. Albert Mukong abonde dans ce sens lorsqu’il revient de long en large dans son livre sur des faux prisonniers de Fochivé ayant des pouvoirs magiques, devant séjourner selon le contrat dans la cellule de Ouandié pour le tuer mystiquement. Comme plusieurs chefs maquisards faits prisonniers, Ouandié devait à la fois faire face à la torture physique dans différentes « chapelles » des Brigades Mixtes Mobiles où il a séjourné et au combat spirituel contre des sorciers triés sur le volet dont la majorité était recrutés depuis le sultanat Bamoun, auprès des sorciers musulmans du nord Cameroun et même au milieu des sorciers marabouts réputés puissants venant de l’Afrique de l’Ouest.
Toujours à la manœuvre, le directeur général des Etudes et de la Documentation et de la sécurité Fochivé est dans son sport favori. Il a juré avoir la peau de Ouandié par tous les moyens. Le 2 septembre 1970, il revient à la charge avec 3000 (trois mille) exemplaires de tracts authentifiés d’une fausse signature de Ouandié qu’il met à la disposition des inspecteurs fédéraux d’Administration du Littoral et de l’Ouest pour être largué dans les zones qui abritaient encore les rebelles.
Voici le prétendu tract que Fochivé nous dit avoir été signé de Ouandié et pour quelle raison le ferait- il alors que même ses avocats ne pouvaient pas le défendre.

Aux combattants de l’ALNK.

Camarades,
Partis à deux en délégation le 7 juin 1970, les difficultés de dernière minute ont surgi sur notre chemin, et nous nous sommes finalement retrouvés à 6 jours d’intervalle, en prison aux mains de l’ennemi. Sans nullement me laisser préoccuper par le sort qui me sera fait personnellement, ma première pensée va vers vous qui continuez à garder le maquis et à suivre les justes principes au nom desquels je vous ai toujours sensibilisés et mobilisés pour l’action révolutionnaire.
Depuis plus de 10 ans, nous tenons le maquis au milieu des difficultés qui sont allé croissant au fur et à mesure que la guerre se prolongeait. Aujourd’hui, notre élimination de la course ne facilite pas davantage les choses. Alors que faire ? Evidemment le principe juste mille fois affirmé serait que la lutte continue envers et contre tout. Or continuer la lutte dans les conditions qui sont les nôtres depuis quelques années signifie seulement rester sur le pied de guerre.
L’ennemi a chaque percée de nos bases continuera de grignoter nos effectifs. Noble dans ses buts comme dans ses intentions, la révolution camerounaise marque le pas à cause d’innombrables difficultés de tous ordres. Dès lors, pour limiter les dégâts dans la chair du peuple comme dans ses biens, il faut que cessent de couler le sang et les larmes de tous ceux qui nous sont chers.
Chaque combattant de l’ALNK doit prendre la ferme résolution de réintégrer la légalité porteur de son arme. Il doit s’y prendre de telle sorte que son arrivée au poste militaire le plus proche corresponde au temps de repos.
Bon courage et bonne chance
Signé Ouandie

La note qui accompagne ce tract cache mal les intentions qui motiveraient le chef de l’ALNK à rédiger une telle note à l’intention de ses camarades pour un régime qui n’avait que du mépris pour lui. Que dit la note aux administrateurs et en quoi elle était bien pour Ouandié et ses partisans qui manquaient presque tous au maquis jusqu’au simple papier? Où devait-il prendre tris mille papiers format dans leur condition de vie ? Fochivé l’homme à la manœuvre donne la conduite à tenir à ses troupes :« Vous voudrez bien répartir ces 3000 tracts à Messieurs les préfets relevant de votre autorité et leur demander de les accompagner de toutes les instructions verbales opportunes sans aucun engagement défini de la part du gouvernement qui assure. Cependant à tous ceux qui se rallient régulièrement dans les délais normaux une impunité, s’ils ne sont pas rendus coupables des actes autrement plus graves ”.
Il suffit de lire ses consignes entre les lignes pour comprendre l’origine et les motivations de ces tracts que Ouandié alors maltraité, déshumanisé, ne pouvait pas rédiger une telle note, synonyme de renier ses principes nationalistes. Pendant la formation à l’école des cadres qu’il avait initié sous maquis, le chef de l’ALNK ne cessait de répéter à l’intention de ses camarades que même si c’est lui qui demandait d’arrêter la lutte révolutionnaire dans de conditions flou, « ne le faite jamais, je dis jamais. S’il faut mourir, bien mourez dans l’honneur car des personnes avant nous comme Hô-Chi Minh, Ben Bella n’ont pas abdiqué». Homme de conviction, Camarade Emile avait juré, la main sur le cœur, devant la dépouille de son camarade Félix Moumié, de se battre jusqu’au dernier souffle, de ne jamais reculer devant “le gouvernement fasciste et colonial de Yaoundé”. Comment devait-il dont écrire une telle lettre aux camarades ? Plus tard, Albert Mukong, Co-prisonnier de Ouandié, témoignera que Ouandié était totalement étranger de ces montages. Il avait été à plusieurs reprises surpris au fond de sa prison des déclarations que ses bourreaux lui attribuaient, à l’exemple des questions autour de la somme de 700.000F que Fochivé prétendait que Mgr. Ndogmo avait la garde ou l’histoire autour de ces tracts à l’entête de l’ALNK que l’on brandissait tel un trophée de guerre. Pâle copie digne d’un fake tract monté de toute pièce par les services de la direction de la documentation et de la sécurité. Agent secret formé par la France, célèbre en coup tordus, travaillant main dans la main avec Samuel Kamè, un autre viking des basses besognes, que Singhoko Fossi appelait trivialement le Himmler d’Amadou Ahidjo.

Après un séjour hors du Cameroun à la recherche d’un soutien hypothétique dans les pays comme le Soudan, l’Egypte, le Ghana et même la Guinée Conakry, Ernest Ouandié regagne le Cameroun, sa patrie,
Conscient du lourd travail qui l’attend avec l’upc et sa branche armée l’Alnk, il réorganise la lutte clandestine, nuance le ton entre fermeté et détermination. Ses critiques envers le gouvernement d’Ahidjo et la France s’accentuent : “contre la dictature du parti unique, fasciste et néocolonialiste “, “l’heure est grave et la patrie est plus que jamais en danger, Kamerunaises, Kamerunais, unissons-nous ! ” Il critique également les députés nouvellement élus aux législatives du 26 avril 1964 et estime qu’ils ont triomphé sans gloire. Le 5 mai 1964, dans un tract ouvert aux députés de l’Assemblée nationale fédérale, il propose quelques conditions pour le retour de la paix, parmi lesquelles l’abrogation des lois et des ordonnances d’inspiration fasciste, l’intervention d’une loi portant amnistie totale et inconditionnelle de tous les faits politiques découlant de la lutte de libération nationale et commis avant ou après l’indépendance, le départ des troupes et l’évacuation des bases militaires étrangères du Cameroun, le retrait du pays du marché commun européen et la réduction de moitié des indemnités parlementaires et des traitements des ministres et hauts fonctionnaires. Toutes ces propositions resteront lettre morte.
Le Camarade Emile est lui-même conscient que sa tête est mise à prix par les autorités de Yaoundé. Il accepte d’affronter sans recul ses ennemis politiques, véritable leçon de courage, miroir pour une jeunesse qui le connaît à peine, car il est absent des programmes scolaires comme tous ses camarades.
Ernest Ouandié et ses camarades restent pour le peuple camerounais la boussole, la locomotive, le repère, au même titre que Patrice Lumumba au Congo, De Gaulle en France, ou Mandela en Afrique du Sud, Ho Chi Minh au Vietnam, Franklin Delano Roosevelt aux usa.
Au Cameroun, il suffit de faire un tour dans une classe, du Cm1, de 3e de terminale ou même au niveau universitaire et s’amuser à leur demander à qui ils veulent ressembler ou s’identifier. La réponse est identique selon qu’on se trouve au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest : “J’aimerais être feyman ! Ou réussir que dis-je, m’acheté une place à l’ENAM, à la police ou tout simplement milité au RDPC.”
En ce jour d’anniversaire, symbolique du meurtre de Ouandié, il est impératif de s’arrêter un temps soit peu et penser d’abord au Cameroun en donnant un sens à ce bouc émissaire sacrifié sur le chemin de la liberté, au même titre que le très charismatique Um Nyobè le Mpodol, Félix Moumié le jusqu’auboutiste, Ossendé Afana « alias Castro » et les autres. Pour avoir eu le mérite de soulever et d’anticiper ces dangers qui guettaient à court et à long terme le Cameroun, ses camarades et lui ont été victimes de la barbarie coloniale. À 47 ans bien sonnés, l’âge de la maturité, de la grande raison, Ernest Ouandié est froidement exécuté sur la place publique le 15 janvier 1971 après une mascarade de procès tenu à Yaoundé. L’homme était considéré par les pouvoirs en place comme étant le dernier poison qui les empêchait à troquer servilement les richesses du sol et du sous sol du Cameroun à la France.

Pour Ouandié, le combat ne fait que commencer et ne s’arrêtera plus. Surtout que sa dernière parole, avant que les balles n’aient raison de lui, scandait ces mots : D’autres poursuivront le combat”. L’histoire peut bien lui donner aujourd’hui raison, car cinquante ans après sa prophétie, le combat pour la liberté et l’indépendance du Cameroun reste entier : un pays appauvri, écartelé, divisé, au bout de l’implosion avec plus de 10.000 morts aujourd’hui dans les régions anglophones et un nombre inestimable de déplacés ou vivant en brousse, une dérive dictatoriale assumée digne des temps les plus sombres de l’histoire de notre humanité, pour un oui ou pour un nom, on peut se retrouver en prison, reniant la démocratie et tous ce qui en fait la force. Une constitution “coupée décalée”, un code électoral taillé sur mesure, champion toutes catégories confondues de la corruption, de népotisme, d’assassinats pour des raisons divers et que sais je encore…

Que ceux qui se plaisent à falsifier l’histoire de notre pays pour des raisons, du pouvoir, de ventre ou de bas-ventre, se gardent de tout triomphalisme car, les faits sont têtus, inutiles de leur trancher la tête, ils resurgiront toujours et de la plus belle manière, comme disait Nguefang Ambroise alias “supportant” l’ex-cuisinier de Ouandié, au maquis dit “Accra” dans le Ndé .

Par Francis Kuikoua, historien Africain.

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