Cosignée par 7 autres députés socialistes, la motion déposée au Conseil National à l’effet d’interpellation du gouvernement suisse sur la situation qui prévaut au Cameroun a été déposée le 22 mars dernier au Conseil national par le député socialiste Martin Naef.

Le député Socialiste suisse Martin Naef

Cosignée par 7 autres députés socialistes, la motion déposée au Conseil National à l’effet d’interpellation du gouvernement suisse sur la situation qui prévaut au Cameroun a été déposée le 22 mars dernier au Conseil national par le député socialiste Martin Naef.

Avec pour principale question : « Que faire pour améliorer la gouvernance, renforcer les droits de l’homme et établir la paix au Cameroun ?», l’interpellation du gouvernement par les députés se veut un véritable réquisitoire contre la malgouvernance et la gestion inappropriée des crises sociopolitiques au Cameroun.

Dans leur description de la situation très trouble que traverse le Cameroun, les députés suisses évoquent « la partie anglophone en proie à des troubles depuis 2016, le groupe islamiste Boko Haram qui sévit dans le Nord du pays » et demandent :

1. ce qu’entreprend la Suisse pour renforcer la bonne gouvernance et les droits de l’homme et pallier la rupture sociale qui se dessine entre les communautés linguistiques ;
2. Comment le Conseil fédéral met à profit les relations avec le Cameroun établies dans le cadre des relations bilatérales entre les deux pays dans les domaines du Commerce, de la protection des investissements et de la coopération technique ainsi qu’à l’occasion des rencontres entre ministres des finances et entre institutions universitaires pour faire avancer sa politique de paix et des droits de l’homme au Cameroun
3. Comment le Conseil fédéral aborde la question du Cameroun au sein du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et dans le cadre de la francophonie ;

4. Comment il met en valeur le potentiel offert par l’engagement multiforme de la société civile suisse au Cameroun pour rapprocher résolument extérieure de la Suisse de ses objectifs, promouvoir la bonne gouvernance, renforcer les droits de l’homme et contribuer à la paix au Cameroun.
Les signataires terminent la motion en informant le Conseil fédéral suisse que « l’hôtel Intercontinental de Genève, selon Swissinfo, est connu jusque dans les villages mes plus reculés du Cameroun, parce que le chef de l’Etat camerounais y réside régulièrement et qu’il s’y livre à des pratiques financières pour le moins discutables sous l’angle d’un éventuel blanchiment d’argent. » 
Et de s’interroger : « Que pense le Conseil fédéral du risque ainsi encouru par la réputation de la Suisse quand on songe que les trois quarts de la population du Cameroun doivent se débrouiller avec moins de 2 fr. 50 (environ 1452 F.CFA, ndlr) par jour.»

Bis repetita alors !

Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’un parlementaire suisse dégaine contre le président camerounais.

On se souvient que le 22 novembre 2018, un autre député suisse, Sylvain Thévoz, avait interpellé le Conseil d’Etat de son pays au sujet des différents séjours en Suisse du président camerounais qui selon lui, portent ombrage à la ville de Genève, considérée comme la capitale des droits humains.

A travers une “question écrite urgente” adressée au Conseil d’Etat, Sylvain Thévoz avait évoqué certains faits pour attirer l’attention des autorités suisses sur le caractère “nocif” des multiples séjours du président camerounais sur le sol genevois, dénonçant au passage le coût élevé payé par le contribuable camerounais à chacun des séjours de son président, soit « 40 000 dollars (près de 22 millions de Francs CFA) pour une nuitée à l’intercontinental, sans compter les frais d’avion.

Paul et Chantal Biya. La honte ne tue pas chez nous

“S’il est établi que l’amour du président Paul Biya coûte cher, très cher au Cameroun, combien coûte t-il à Genève ?” avait alors interrogé le député Thévoz dans sa lettre adressée au conseil d’Etat, en mettant en exergue l’impact de ces voyages controversés sur l’idée que le monde se fait de la ville de Genève.

Se confiant quelques jours plus tard à nos confrères du site Journalducameroun.com, il déclarera : “Comme député je suis mal à l’aise et de nombreux habitants le sont aussi depuis que Genève abrite des dictateurs en villégiature qui se sont enrichis en violant des principes dont Genève est le symbole et assure la défense dans le monde”.

Cette interpellation du parlementaire suisse faisait suite à la eévélation par l’organisation OCCRP, quelques mois plutôt, de données scandaleuses sur les faramineuses dépenses de Paul Biya lors de ses innombrables « voyages privés » à Genève. Des révélations qui faisaient état de ce que le chef de l’Etat Camerounais qui est toujours à l’occasion flanquée de son épouse et d’une délégation forte d’une cinquantaine de personnes, avait déjà passé plus de 1645 jours hors de son pays pour un montant de 65 millions de dollars (35 milliards 031 millions 458 mile 800 francs CFA).

N’empêche Les dirigeants camerounais qui ont depuis abandonné le sentiment de honte au « meilleur ami de l’homme », n’en ont tiré aucune leçon. Début avril, elles demandaient aux autorités suisses de leur permettre de transporter des armes et munitions, ainsi que des officiers et sous-officiers d’élite de l’armée camerounaise en Suisse dans le cadre d’un autre déplacement privé du chef de l’Etat et son épouse pour la Suisse.

Sandra Andeme

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