

(texte)
Par Michel Lobé Etamé.
Dans un monde littéraire souvent dominé par les figures médiatiques et les auteurs à succès immédiat, il existe des écrivains dont l’œuvre, bien que foisonnante, reste à l’ombre des projecteurs. Eugène Ebodé est de ceux-là. Prolifique, d’une constance rare et d’une élégance de style remarquable, il mérite sans conteste une place plus visible dans le paysage littéraire contemporain.
Auteur de nombreux ouvrages (romans, essais, nouvelles, et même quelques pièces de théâtre), Eugène Ebodé explore depuis ses débuts les méandres de l’âme humaine, la fragilité des liens, la mémoire des lieux et la dignité du silence. Sa plume, précise sans être froide, poétique sans jamais sombrer dans l’emphase, révèle un écrivain profondément attaché à l’humanité de ses personnages
Mais au-delà de l’œuvre, c’est l’homme qui impressionne tout autant. D’une extrême courtoisie, Eugène Ebodé est de ceux qui écoutent avant de parler. Il répond aux lecteurs, échange avec les jeunes auteurs, accepte les invitations dans les médiathèques les plus reculées avec la même disponibilité qu’il témoigne lors des grandes rencontres littéraires.

On s’étonne qu’un tel auteur demeure si peu connu du grand public. Peut-être est-ce le prix de la discrétion, d’un refus tenace de se livrer à la surmédiatisation ou de céder aux effets de mode. Mais ceux qui croisent son œuvre, souvent par hasard, en ressortent marqués, fidèles. Comme si, à l’écart du bruit, Eugène Ebodé trace patiemment son sillon, convaincu que la littérature n’a pas besoin de tapage pour toucher juste.
Il est temps que son nom circule davantage. Non pas pour flatter un ego — l’homme en serait le premier gêné — mais parce que son regard, sa voix, son œuvre comptent. Et qu’il serait dommage de passer à côté d’un écrivain aussi juste, aussi généreux, aussi discret que profond.
Prochainement, le 23 juin, sur France24, pour la célébration des 25 ans de la collection Continents Noirs à Rabat, à L’académie du Royaume du Maroc : Jean-Noël Schifano et Eugène Ébodé reçus par FATIMATA Wane !