La France, et plus généralement l’Occident doivent prendre conscience que la situation a changé, et que l’époque où leurs méthodes et projets prévalaient est déjà révolue, expose le général de corps d’armée Bruno Clément-Bollée.

Il y a quatre ans, j’expliquais dans les colonnes de ce journal qu’en Afrique, des signes montraient clairement que nous changions d’époque et qu’il serait de notre intérêt d’en tenir compte sous peine d’y rencontrer de sérieuses difficultés. Décalée, notre approche exaspérait nos partenaires africains, qui finiraient par recourir à d’autres solutions. Bref, nous n’étions pas incontournables ; or l’intérêt partagé nous commandait de rester présents. Je recommandais de revisiter notre regard, notre rapport à l’autre, nos modes d’action et l’image que nous projetions sur le continent. Depuis, sur le terrain, les événements se précipitent, et ne m’ont hélas pas donné tort.

« L’Afrique aux Africains », si je pressentais à l’époque l’importance du message, j’étais loin d’en mesurer alors toute sa profondeur. Elle est colossale !

Sur le plan historique, nous sommes tout simplement en train de changer d’époque, passant d’une Afrique dominée à une Afrique souveraine. Cela se déroule sous nos yeux, mais peu le comprennent : nous refermons en ce moment une très longue période, démarrée avec la colonisation, de domination marquée et ininterrompue du continent par des acteurs extérieurs.

L’histoire des autres

Trois phases ponctuent cette période de l’Afrique dominée. La colonisation d’abord, période relativement courte – à peine soixante années –, mais aux effets très lourds. L’histoire africaine est…(la suite sur le site du journal le Monde)

Source: Le Monde

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